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“Gagner un groupe 1 signifie franchir un cap”, Théo Bachelot

Grand Prix

Publié 25/12/2019 à 15:35 GMT+1

Sixième du classement de la Cravache d’Or et vainqueur du Critérium de Saint-Cloud avec Mkfancy, Théo Bachelot a signé la plus belle saison de sa carrière. Le jockey normand est revenu pour Eurosport sur son année 2019 pleine de réussite.

“Gagner un groupe 1 signifie franchir un cap”, Théo Bachelot

Crédit: Eurosport

Quel a été votre parcours avant de devenir jockey?Je suis natif de Caen et j’ai toujours vécu en Normandie. Ma mère m’emmenait sur les hippodromes depuis tout petit. Devenir jockey a toujours été un objectif. J’ai débuté par un cursus scolaire classique. Avec l’accord de mes parents, j’ai ensuite intégré l’AFASEC de Chantilly. J’avais déjà effectué quelques stages chez mon patron, Stéphane Wattel. Nous avions de bonnes relations donc j’ai fait mon apprentissage chez lui. J’ai obtenu ma Licence puis il m’a fallu un peu de temps avant que cela se déclenche. Si j’ai un mot à ressortir, c’est le travail. C’est ce qui paie le plus. Parfois, nous ne sommes pas récompensés mais avec la charge accumulée, cela réussit!
Vous signez votre meilleure saison cette année avec cent une victoires. Quelles sont les raisons de cette réussite?Stéphane Wattel me fait confiance depuis plusieurs années. Il croit en moi et je travaille tous les jours au sein de son écurie. Beaucoup de professionnels me font confiance à Deauville. Des entraîneurs de Chantilly, dont Pia Brandt, ont fait appel à mes services. Cela s’est très bien passé toute l’année. Et mon agent Alexis Doussot, qui joue très important dans ma carrière, a accompli un excellent travail.
Le 26 octobre, vous avez remporté votre premier Groupe 1 en France à l’occasion du Critérium de Saint-Cloud avec Mkfancy. Après le passage du poteau, qu’avez-vous ressenti?Je n’y ai pas trop cru sur le coup. Qu’il s’agisse d’une petite comme d’une grande course, je me donne toujours à fond. À cent cinquante mètres du poteau, je me suis dit: «C’est un Groupe 1.». J’en avais des frissons. J’ai aussi pensé à ma famille, qui est derrière moi toute l’année. Gagner un Groupe 1 signifie franchir un cap. Cette victoire est symbolique car Pia Brandt m’a beaucoup fait confiance. Le cheval a gagné son Maiden et son entraîneur a tenté le pari du Critérium de Saint-Cloud. Elle a bien fait! Ce Groupe 1 a été l’apothéose d’une année réussie. Stéphane Wattel m’a appelé directement et il était fou de joie comme si c’était son cheval! Cela m’a fait très plaisir. C’est mon meilleur souvenir. 
Vous avez également gagné un Groupe 1 à l’occasion de la Qatar International Cup avec Sharesa l’hiver dernier. Les sensations étaient-elles identiques malgré la distance avec la France?Oui, j’étais très heureux car j’avais travaillé trois mois pour cela. L’année précédente, j’étais passé tout près. Ma famille avait fait le déplacement. C’était de très belles sensations, j’ai kiffé cette victoire! Néanmoins, un Groupe 1 au Qatar ne vaut pas un Groupe 1 en France. Dans son pays d’origine, on retrouve toujours dans le vestiaire des proches avec qui l’on travaille toute l’année. Ce n’est donc pas la même sensation même si c’est très plaisant aussi!
Quelle est, à ce jour, la plus grande déception dans votre carrière?C’est de ne pas avoir couru le Critérium International en 2017 (Gr.1) à Saint-Cloud avec Sacred Life. Nous venions de nous imposer facilement dans le Prix Thomas Bryon (Gr.3) mais la course a été annulée en raison d’une grève. J’avais à cœur de remporter mon premier Groupe 1 pour Stéphane Wattel. Comme cela ne s’est pas fait, j’étais vraiment très déçu.
Comment avez-vous rencontré Stéphane Wattel?J’ai toujours eu pour objectif de devenir jockey. Un jour, mes parents et moi avons appelé Stéphane Wattel et celui-ci m’a proposé un stage. Il a toujours eu de très bons résultats et est réputé pour être un bon formateur, très agréable. Je suis resté chez lui une semaine et cela m’a plu. Alors j’ai enchaîné les stages chez lui pour me perfectionner. Ensuite, je suis devenu apprenti. Nous nous connaissons désormais depuis plus de douze ans.
Comment se comporte-t-il au quotidien avec vous?Il m’apporte beaucoup, c’est un homme très réfléchi. Il m’a énormément protégé dans le sens où l’on a souvent tendance à vouloir aller trop vite quand on est jeune. Il m’a toujours bien encadré et je lui en suis reconnaissant car cela porte ses fruits. J’essaie désormais de réfléchir à long terme. Il est devenu plus que mon entraîneur. Quand il vient fêter un Groupe 1 avec vous le soir même, vous le considérez comme un proche. J’ai vécu autant avec ma famille qu’avec lui. J’ai beaucoup de respect pour lui. Je vais travailler à Cagnes-sur-Mer cet hiver et je ferai probablement quelques allers-retours à Doha pour les plus belles courses disputées là-bas. 
Comment avez-vous rencontré Alexis Doussot, votre agent. Et que vous apporte-t-il?Un jour à Maisons-Laffitte, il est venu me voir et m’a proposé de travailler pour moi. J’ai d’abord demandé son accord à Stéphane Wattel. Même après que j’ai perdu ma décharge, Alexis ne m’a jamais lâché. Depuis dix ans, il a toujours été présent, dans les bons comme les mauvais moments. Cette rencontre a été l’un des éléments déclencheurs de ma carrière. J’essaie toujours de garder les mêmes personnes autour de moi. Je veux rester fidèle à celles qui l’ont été pour moi. C’est important pour l’équilibre.
Vous avez passé trois mois au Qatar l’année dernière. Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous rendre au Qatar depuis deux saisons?Le changement est la première chose qui m’a plu au Qatar. J’avais envie de voir autre chose que Deauville. Alexis Doussot m’a alors proposé d’aller à Doha. En accord avec Stéphane Wattel, j’ai accepté, pensant que ce pouvait être une bonne idée. Le fait de monter pour une belle casaque et le prestige me donnaient envie de partir. Et monter d’autres types de chevaux est également intéressant.
D’autres destinations lointaines pourraient-elles vous séduire?Oui, il y a plein! Je suis jeune, donc j’ai envie de voyager. J’adorerais découvrir le Japon. Hong Kong pourrait être sympa, tout comme Dubaï. Après, je garde toujours à l’esprit qu’en partant on sait ce qu’on perd mais pas ce qu’on gagne. Et j’ai surtout envie de beaucoup travailler pour réussir.
Quelles sont vos ambitions pour 2020?Je me suis promis de réussir une année avec beaucoup de victoires. Je vais essayer de faire encore mieux qu’en 2019. J’aimerais également gagner au plus haut niveau mais j’ai envie de cartonner en termes de nombre de succès. Je veux savoir si je suis capable de rivaliser avec les meilleurs. Les cinq premières places (au classement de la Cravache d’Or) sont dures à obtenir mais j’ai le podium en tête. Les jockeys au sommet du classement ont désormais des contrats avec des propriétaires. Je veux être à leur niveau et gagner autant de succès. Ce qui va changer est que je ne vais pas demeurer au Qatar cette année. Je débuterai mon année le 1er janvier. Cet hiver, je travaillerai à Cagnes-sur-Mer et ferai simplement quelques allers-retours à Doha pour disputer de belles courses.
Quel rêve souhaiteriez-vous voir s’exhausser?
Le rêve de tous les jockeys est de gagner la plus belle course, c’est-à-dire le Prix de l’Arc de Triomphe. C’est tellement difficile que je n’ai pas la prétention de dire que j’en suis capable, mais on ne sait jamais… C’est le but d’une vie de jockey. Mon rêve est également de réussir comme je le fais jusqu’à mes quarante-cinq ans. Et ce serait bien aussi d’avoir un cheval avec lequel je pourrais gravir les échelons jusqu’aux Groupes 1. Je pense que c’est possible avec Mkfancy, qui a de l’avenir et devrait performer à trois ans. Courir sur de plus longues distances ne le dérangera pas.
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