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Grégory Baugé, bluffé par les braquets d'aujourd'hui : "Je me demande jusqu’où cela va aller"

Simon Farvacque

Publié 30/11/2021 à 00:01 GMT+1

UCI TRACK CHAMPIONS LEAGUE - Sa brillante carrière est tout juste derrière lui. C'est en jeune retraité de la piste que Grégory Baugé suit la première édition de l'UCITCL. Le quadruple médaillé olympique de 36 ans nous partage sa vision de l'événement, ainsi que le regard qu'il porte sur l'évolution des performances dans sa discipline. "On est de plus en plus à la pointe", souligne-t-il.

Grégory Baugé lors d'une épreuve de Coupe du monde, le 21/10/2018

Crédit: Imago

Il aurait pu en être. Grégory Baugé a annoncé mettre un terme à sa carrière début 2021. Quelques mois seulement avant le lancement de l’UCI Track Champions League. "C’était déjà évoqué quand j’étais en activité. Cela a vu le jour cette année, et tant mieux", nous a expliqué le nonuple champion du monde, la semaine passée, entre les première et deuxième manches de la compétition.
Pas de regret pour autant. "J’ai estimé que j’avais tout donné. Mon corps ne pouvait plus continuer à 100%", balaie celui qui s’illustre toujours dans les vélodromes, avec la casquette de coach. Une reconversion réussie : "J’entraîne au sein de l’US Créteil, et notamment Marie Patouillet, une athlète paralympique médaillée à Tokyo." C’est ainsi en spectateur, expert et détaché, que Baugé suit la première édition de la Ligue des champions.
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"C’est ce qui m’embête un peu…"

Il livre un regard plutôt enthousiaste sur ce nouvel événement. "Cela fait connaître la discipline au monde entier", note-t-il. "En plus, ce ne sont pas des épreuves chiantes à regarder (sic). En cyclisme sur piste, il y a des courses plus ennuyeuses que d’autres, estime l’ex-pistard de 36 ans. Et là, il n’y a pas la place pour s’ennuyer, que ce soit sur les épreuves de sprint ou les épreuves dites d’endurance."
Le quadruple médaillé olympique a tout de même une petite préférence pour le rendez-vous des grosses cuisses : "Je resterai sprinteur dans l’âme !" Il met un bémol concernant le parti pris de proposer des matches à trois, jusqu’en finale, en vitesse individuelle : "C’est ce qui m’embête un peu…" Mais il voit en cette variante une opportunité, pour les moins expérimentés surtout, de parfaire leur bagage stratégique.
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Idéal pour les jeunes Bleus

"Cela fait aussi partie de l’apprentissage, de savoir courir sur des matches à trois, considère Baugé. C’est clair que l’aspect tactique est différent." De quoi représenter un enjeu majeur pour les trois protagonistes français, Mathilde Gros, Rayan Helal et Tom Derache : "Ils sont jeunes (22 ans, NDLR), même si Mathilde Gros évolue depuis un peu plus longtemps chez les élites. Ils sont encore dans l’apprentissage. C’est pour ça que c’est très bien pour eux, de travailler les aspects tactiques."
Une dimension à ne surtout pas minimiser selon Grégory Baugé : "Vous savez, le sprint sur piste, ce n’est pas le 100m en natation ou en athlétisme : ‘3, 2, 1, top !’, vous avez une distance à parcourir, et c’est tout. Là, il faut à la fois : la vitesse, la technique et la tactique." Il insiste sur la pluralité des qualités à développer pour triompher : "Ce n’est pas celui qui pousse le plus de poids en musculation qui va gagner, ce n’est pas celui qui va aller le plus vite qui va gagner. C’est celui qui va tout allier."
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"Si on m'avait dit ça, ne serait-ce qu'il y a huit ans..."

Un homme cumule tous ces atouts : Harrie Lavreysen, double champion olympique de la vitesse (individuelle et par équipes) à Tokyo, en bronze sur le keirin, et leader du classement du sprint de l’UCI Track Champions League. "Il domine notre discipline. C’est impressionnant, de l’extérieur, salue Baugé. On voit une évolution au niveau des physiques, des développements utilisés par les sprinteurs, de manière générale. Tout évolue."
"On apprend de plus en plus sur le corps humain. C’est pour ça qu’il y a des performances que l’on trouve faramineuses, mais à partir du moment où l’on ne se met pas de barrière…, poursuit Grégory Baugé. En termes de travail en musculation, sur le vélo, de récupération etc. on est de plus en plus à la pointe." D’où des limites repoussées.
"Je me demande jusqu’où ça va aller, s’interroge-t-il. Parce que parfois j’entends parler de braquets et je pense : ‘Si on m'avait dit ça, ne serait-ce qu’il y a huit ans…’" Les bolides des vélodromes emmènent des développements qui laissent pantois. Mais le développement de leur pratique reste relativement modeste. L’avenir dira si l’UCI Track Champions League a contribué à faire changer de braquet à la piste.
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