Un an après la fausse joie, Cosnefroy est un vrai candidat au sacre lors de l'Amstel Gold Race

Benoît Cosnefroy a l'Amstel Gold Race dans son viseur. Sa progression désigne le Français de 27 ans comme l'un des meilleurs coureurs, sur une journée, juste derrière la caste des talents générationnels. Tout le gratin ne sera pas là, dimanche aux Pays-Bas. Le puncheur d'AG2R Citroën peut en profiter. D'autant plus qu'il a un compte à régler avec une épreuve qui lui a échappé d'un rien l'an passé.

"Ce sera beaucoup plus difficile pour Pogacar, sans Van der Poel et Van Aert"

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Le champagne est peut-être déjà au frais, chez AG2R Citroën… mais il ne sera pas sabré trop tôt. Question d'expérience. Benoît Cosnefroy s'avance en sérieux candidat au titre, dimanche au départ de l'Amstel Gold Race, un an après y avoir vécu une immense déception. Un temps annoncé vainqueur, on l'avait vu exulter dans l'aire d'arrivée… puis il avait vécu une terrible douche froide, quand la photo-finish avait sacré Michal Kwiatkowski.
Douze mois plus tard, il peut se targuer d'avoir anobli son palmarès d'une course World Tour : le Grand Prix de Québec. Vainqueur à la pédale, Cosnefroy a prouvé en septembre dernier qu'il comptait parmi les chasseurs de courses d'un jour. Gagner (pour de bon) ce week-end aux Pays-Bas entérinerait le nouveau statut du Français de 27 ans, qui y croisera Tadej Pogacar, mais pas Mathieu van der Poel ni Wout van Aert.
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Annoncé vainqueur puis finalement 2e derrière Kwiatkowski : l'arrivée frustrante de Cosnefroy

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Cosnefroy, le "scoreur"

En interne, ce rang de cador est acté. "Benoît est un 'scoreur'. Quand il est au départ, il est là pour gagner, pas pour jouer placé, note son compère chez AG2R Citroën, Nans Peters, invité de Bistrot Vélo fin mars. Il sait parler aux coéquipiers, motiver tout le monde, apporter une dynamique dans un groupe." Avec ses treize victoires chez les pros, Benoît Cosnefroy affiche déjà un joli total, pour un coureur de son profil.
C'est en favori qu'il abordait la Flèche brabançonne mercredi. Résultat ? Troisième… mais avec un coéquipier sur la plus haute marche du podium. Dorian Godon a récompensé un bel ouvrage collectif salué par son leader : "On a pris les choses en main dès le départ, on a roulé, l'équipe a été exemplaire et Dorian a magnifiquement terminé le travail." Puis quand l'opportunité de grimper sur la boîte s'est présentée, Cosnefroy a donc jailli.
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Cosnefroy : "L'équipe a été exemplaire et Dorian a magnifiquement terminé le travail"

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La Flèche brabançonne, triplement rassurante

"C'est une journée exceptionnelle, a-t-il encore commenté. Je ne me sentais pas au sprint face à d'autres, notamment Arnaud De Lie. J'ai attaqué à 600 mètres de la ligne en me disant que ce serait nécessaire et bien pour les prochaines classiques." De quoi doubler le malheureux Rémi Cavagna – qui s'est plaint d'une crevaison lente –, le tout en produisant un effort intense qui pourrait lui servir dimanche, où son punch sera précieux.
Cosnefroy s'est ainsi rassuré sur sa condition, en voyant sa formation relever la tête après une période des classiques flandriennes plutôt décevante. Une troisième bonne nouvelle ? Il ne se sentait "pas très bien" et a quand même pu finir si fort : "J'ai eu très froid, je n'arrivais plus à passer mes vitesses". Cela confirme sa montée en puissance globale, illustrée par un Tour des Flandres prometteur, à l'aune de sa méconnaissance de l'épreuve.
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Des giboulées, des chutes et des pavés, puis Godon a rayonné : le résumé

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Le haut du panier des mortels

Lors du Ronde, Cosnefroy a joué la carte du coup d'avance, comme beaucoup d'outsiders. Il a vu les champions revenir sur lui et le distancer inexorablement. Mais en terminant 16e, il a signé un premier Monument flandrien honorable. C'est même son meilleur résultat sur une course de cette envergure, devant sa 18e place lors de Liège-Bastogne-Liège 2020.
En direction d'Audenarde, il n'était pas sur la même planète que les super-champions. Outre un terrain qu'il ne maîtrisait pas, il y avait un écart qu'il ne comblera peut-être jamais. Mais il fait partie de ceux qui peuvent, au moins ponctuellement, être dans le match, comme l'imagine Nicolas Fritsch : "Si Pogacar attaque, il n'y aura pas grand-monde pour le suivre… peut-être Cosnefroy, sur une montée courte, dans son domaine de prédilection."
Être le meilleur des autres peut parfois suffire… à commencer par dimanche, lors d'une Amstel qui semble un poil moins relevée que les années précédentes et où porter seul la pancarte risque de s'avérer difficile pour le prodige slovène. La course peut se jouer à plein d'endroits différents et, pour le coup, Cosnefroy ne sera pas dans l'inconnu. "C'est l'occasion pour lui d'en claquer une belle", conclut notre consultant.
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Trois mines d'une puissance rare : Les trois fois où Pogacar a attaqué

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