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Cyclisme | Wout Van Aert et Remco Evenepoel : Red Bull et la Bora-Hansgrohe peuvent-elles les enrôler ?

Julien Pereira

Mis à jour 30/01/2024 à 16:57 GMT+1

Devenue l'actionnaire principale de la structure Bora-Hansgrohe, Red Bull pourrait secouer le marché et faire bouger les meilleurs coureurs du monde. Parmi eux, Wout Van Aert évidemment, puisque le Belge est déjà sponsorisé par la marque. Tout comme Tom Pidcock. Remco Evenepoel, lui, a tout pour plaire à la firme autrichienne. Pour tous ceux-là, des leviers existent.

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Quelques jours auront suffi. En deux temps trois mouvements, l'annonce de la prise de contrôle de la Bora-Hansgrohe par Red Bull a fait fleurir un nombre incalculable d'hypothèses autour de coureurs susceptibles d'intéresser la structure et son nouvel actionnaire majoritaire. Wout Van Aert, bien sûr, pour des raisons évidentes. Mais pas seulement. "Selon la presse, nous avons déjà signé la moitié du peloton pour l'année prochaine, a souri Bernhard Eisel, directeur sportif de l'équipe, au magazine Rouleur. A ce rythme, nous allons faire rouler six équipes."
Il fallait s'y attendre. D'abord parce que la puissance financière du groupe autrichien est colossale. Aussi parce que la marque a déjà démontré, à travers ses investissements dans d'autres sports (la F1, le football, les sports extrêmes) qu'elle se donnait toujours les moyens de nourrir des ambitions élevées. Elle veut frapper fort. Et vite.
C'est la raison pour laquelle elle a joué un rôle majeur dans le transfert de Primoz Roglic, en réglant ses deux dernières années de contrat chez Visma et en permettant à la structure allemande de disposer du budget pour assumer son salaire (quelque 5,5 millions d'euros sur deux ans), presque anecdotique à l'échelle de ses engagements dans d'autres disciplines. Et elle ne devrait pas s'arrêter là... mais qui sera le prochain ?

Van Aert a déjà rapporté gros

Wout van Aert est le candidat évident. Le Belge est personnellement sponsorisé par Red Bull depuis plusieurs années et est même devenu l'un des très rares coureurs à utiliser un casque aux couleurs de la marque de boisson énergisante, et non à celles de son équipe, dans le cadre d'un accord gagnant-gagnant jusqu'ici : Jumbo, enseigne de supermarchés néerlandais, était aussi le plus gros sponsor personnel d'un certain Max Verstappen.
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Wout Van Aert, Tom Pidcock, Remco Evenepoel : Red Bull a des arguments à faire valoir

Crédit: Quentin Guichard

"Nous avons un exemple très concret qui illustre l'importance marketing de Van Aert, lance Jérôme Bouchat, spécialiste cyclisme du cabinet de consulting Nielsen Sports. Sur le Tour de France 2022, où il a été stratosphérique, en portant le maillot jaune puis le vert et en accompagnant Jonas Vingegaard dans les cols, on a calculé qu'il avait généré au niveau mondial et sur l'exposition télé uniquement, près de 3 millions d'euros en valeur QI (norme prenant en compte la qualité et le poids de l'exposition de la marque, la taille de l'audience et le coût pour mille, NDLR). Ça montre que cela a offert une énorme visibilité. Et c'est ce que Red Bull aime."
Rapatrier le Belge dans une structure qu'elle contrôle lui offrirait infiniment plus d'ouvertures sur le plan marketing. Même si le plus gros gain serait évidemment sportif, tant le coureur de 29 ans est une référence mondiale. "Visma, c'est une équipe solide qui peut lui offrir ce qu'il veut pour l'instant, tempère le spécialiste. Mais il y a des arguments qui peuvent influencer la décision pour son avenir. Il y a évidemment l'enveloppe salariale mais aussi son rôle et son statut au sein de l'équipe. On lui avait prêté l'ambition de gagner le Giro mais il a déjà bien fait comprendre qu'il ne sacrifierait pas les classiques pour cela."

Evenepoel a tout pour plaire à Red Bull

Tom Pidcock pourrait lui aussi être concerné, puisqu'il est également sponsorisé par la marque autrichienne, même si ses performances et son exposition sont moins significatives. Le Britannique, lui, n'a pas été autorisé à porter un casque "spécial" sur les épreuves World Tour : il défend les couleurs d'INEOS, par ailleurs actionnaire à hauteur de 33% de l'écurie Mercedes F1, grande rivale de... Red Bull.
Reste le cas Remco Evenepoel. Lui n'est pas directement lié à la firme autrichienne mais à Specialized, constructeur de vélos fournissant à la fois la Soudal-Quick Step mais aussi la Bora-Hansgrohe. Il y a quelques semaines, en pleine polémique liée au départ de Cian Uijtdebroeks chez Visma, le patron de la Soudal Patrick Lefevere avait révélé que son homologue de la Bora, Ralph Denk, avait "envoyé une offre écrite au père de Remco dès le 8 mars 2022", alors que les deux hommes avaient convenu d'un statu quo autour du Belge jusqu'au 31 mars.
Depuis, le coureur de 24 ans a encore pris de l'épaisseur dans l'élite. Jeune, talentueux, offensif, doté d'un fort caractère, il a toutes les qualités pour plaire au nouvel actionnaire principal de la Bora. Le champion du monde du chrono est contractuellement lié à son équipe jusqu'en 2026. Mais à l'automne dernier, au cœur des rumeurs de fusion entre Jumbo-Visma et Soudal Quick-Step, il avait notamment discuté avec INEOS. Et maintenant, à qui le tour ?
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