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Exclusif - Pierre Rolland met un terme à sa carrière : "Ne soyez pas tristes pour moi"

Simon Farvacque

Mis à jour 13/12/2022 à 16:27 GMT+1

ENTRETIEN - Les déboires de la structure B&B ont placé Pierre Rolland devant un dilemme, avec un an d'avance : chercher une nouvelle équipe ou dire stop ? Le Français de 36 ans a opté pour la deuxième solution, après avoir discuté avec plusieurs formations. Il nous raconte en quoi ce choix n'est pas un déchirement. Rolland est satisfait de partir sur une note correcte, plein de desseins en tête.

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Une page se tourne pour Pierre Rolland, de manière certes précipitée, mais pas si douloureuse. Le grimpeur français de 36 ans a décidé d'arrêter sa carrière, à l'issue de cette saison 2022. L'ancien maillot blanc du Tour de France était censé courir encore au moins une année, en 2023, au sein de l'équipe B&B de Jérôme Pineau, pour laquelle il œuvrait depuis 2019. Mais la structure en question, faute de financement suffisant, est en passe de péricliter. Seul l'espoir d'une reconstruction depuis la troisième division vivote. Rolland, lui, va passer à autre chose et raccrocher le vélo. Content de ne pas s'en aller sur un piètre exercice, il nous explique avoir "de beaux projets", sans en révéler la teneur.
Sans équipe la saison prochaine, vous avez pris une décision concernant votre avenir…
Pierre Rolland : Oui, j'ai décidé de mettre un terme à ma carrière. Je vois des gens autour de moi, dont certains qui me connaissent à peine, qui sont tristes pour moi. J'ai envie de leur dire "ne soyez pas tristes pour moi, parce que je ne le suis pas". Je suis content de ces 16 années. C'est le destin qui a décidé de cela et je ne vais pas contre les choses. J'ai de beaux projets qui m'animent, j'ai envie qu'ils commencent. Si je ne savais pas ce que j'allais faire de ma peau dans trois mois… oui, je serais triste, je me sentirais vide. Mais ce n'est pas le cas.
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Vous avez tutoyé une victoire d'étape lors du Tour de Croatie, il y a deux mois… Cela génère tout de même un peu de frustration, de tourner la page en se sentant encore capable de viser des succès ?
P. R. : Au contraire, je suis content d'arrêter ma carrière en ayant un bon niveau, plutôt que de terminer en queue de peloton, à traîner ma misère. Je me sentais encore capable de faire un, deux voire trois ans, physiquement. Mais c'étaient des années "bonus", tout comme cette saison 2022 l'était à mes yeux. Puis finir par un Paris-Bourges, c'est bien (il a terminé 57e de la course qui s'élançait de Gien, dont il est originaire, ndlr).
Aviez-vous d'autres options ? Celle de retourner chez TotalEnergies par exemple (il a appartenu à cette équipe jusqu'en 2015, alors qu'elle s'appelait Europcar, ndlr) ?
P. R. : Il n'y a pas eu de contact avec TotalEnergies. Jean-René [Bernaudeau] (manager de la structure, ndlr) a mon numéro. S'il avait voulu m'appeler, il aurait pu le faire. Je comprends que ce soit compliqué d'intégrer un coureur, les effectifs et les budgets sont pour beaucoup bouclés. J'ai tout de même été en contact avec des équipes et cela n'a pas abouti pour différentes raisons."
J'ai préféré conseiller de recruter tel ou tel coureur de l'équipe (B&B), plus jeune, plutôt que de chercher à me caser à tout prix
Maintenant que vous avez fait votre choix, pouvez-vous nous dire quelles étaient ces équipes ?
P. R. : Je n'ai pas envie de dévoiler l'identité de ces formations, vis-à-vis de leurs partenaires etc. J'ai préféré leur conseiller de recruter tel ou tel coureur de l'équipe (B&B), plus jeune, plutôt que de chercher à me caser à tout prix. J'ai déjà eu l'occasion de faire mes preuves. Et je ne me voyais pas redécouvrir une nouvelle structure.
Certains de vos (ex-)coéquipiers vous sollicitent-ils pour des conseils ?
P. R. : Oui, c'est douloureux, une équipe qui s'arrête, l'aspect juridique etc., certains se tournent vers moi, me demandent des conseils pour trouver une nouvelle formation.
Allez-vous rester investi auprès de la structure de Jérôme Pineau, s'il parvient à lui donner une deuxième vie dans le monde amateur ?
P. R. : Si l'équipe repart du niveau amateur, je ne serai pas un soutien sportif. Un projet en Continental (3e division), c'est un projet de début de carrière pour se lancer, de milieu de carrière pour rebondir… mais ce n'est pas là que je veux terminer ma carrière. En revanche, je serai un soutien moral.
Ressentez-vous le besoin de couper avec le vélo ? Ou est-ce que vous allez effectuer de longues sorties l'an prochain, voire vous aligner sur des courses avec des amateurs, à titre individuel ?
P. R. : Je continue à m'entraîner par plaisir et je vais continuer à le faire. Peut-être qu'on me verra sur des formats un peu plus longs, des "ultra", lors de la belle saison. J'ai des projets dans le monde du cyclisme. Je ne peux pas encore en dire plus.
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