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Pierre Rolland, souvenirs et avenir d’un passionné

Simon Farvacque

Mis à jour 13/12/2022 à 22:43 GMT+1

Pierre Rolland a officialisé sa fin de carrière, en ce mois de décembre, via un entretien qu’il nous a accordé. En marge de cette annonce, il se penche sur l’évolution de son sport, dont il est inconditionnel au point de regarder un nombre incalculable de courses. Outre sa passion pour le vélo, Rolland (36 ans) évoque les temps forts de son périple cycliste et donne des pistes quant à son avenir.

Rolland volait : son arrivée royale à l'Alpe en 2011

Pierre Rolland en a terminé avec le cyclisme professionnel. Il nous l'a confié dans le cadre d'un entretien. Une décision non programmée, actée en décembre en raison des problèmes rencontrés par la formation B&B, qui ont précipité la fin de carrière du lauréat de deux étapes de la Grande Boucle. Mais Rolland (36 ans) assure tourner la page paisiblement. Voici quelques-uns de ses plus grands souvenirs, ainsi que son point de vue sur son sport et le témoignage de son désir d’en rester proche.

Son regard sur l’évolution du cyclisme

"Le vélo a énormément évolué"¸ d’après Rolland. Un symptôme de ce changement à ses yeux : les baroudeurs forment une espèce en voie de disparition. Autre fait notable, dicté par la course aux points UCI : "Des équipes préfèrent faire 6e, 7e et 8e plutôt que d’essayer de gagner avec un coureur." Le maillot blanc du Tour de France 2011 pointe également du doigt "l’explosion des tout jeunes" : "C’est un virage récent, avant, il fallait de la maturité dans le cyclisme."
Le panache de Tadej Pogacar ou autre Remco Evenepoel tranche avec un certain attentisme qui a, un temps, caractérisé les leaders. Pierre Rolland met en avant des parcours adaptés à cela : "On est sur des formats plus courts, avec moins de vallées, cela rend les courses plus spectaculaires (...) Les organisateurs se sont rendu compte qu’il se passait plus de choses sur une course de 3h que sur une course de 6h." Illustration, avec lui en protagoniste : "L’étape que je gagne à l’Alpe d’Huez (lors du Tour 2011, ndlr) ne fait que 110 kilomètres, c’était l’une des premières fois."

Son "Graal" : l’Alpe d’Huez

Dans la liste des faits d’armes de l'ex-compère de Thomas Voeckler, cette fameuse victoire écrase la concurrence : "C’est le Graal pour les grimpeurs. Rien que le nom… J’ai réussi à mettre mon nom en haut de cette montagne, de l’Alpe d’Huez. Cela reste l’image, le moment fort de ma carrière, même s’il y en a eu d’autres." Accomplissement moins clinquant que ce succès à l’Alpe ou que sa 4e place lors du Giro 2014 : Rolland a décroché le maillot à pois du Critérium du Dauphiné, en 2022. Quatorze ans après avoirn déjà, réalisé pareille performance. Une preuve de longévité dont il est fier.
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Rolland : "14 ans après, c'est assez symbolique d'avoir de nouveau le maillot à pois"

Son expérience dans une équipe étrangère

Parmi les faits de gloire de la carrière du cycliste français dont les attaques ont fait la renommée, il y a aussi ce bouquet remporté lors du Tour d’Italie 2017, au sein de l’équipe Cannondale. Une victoire qui l’a marqué parce qu’elle succédait à un Tour de France 2016 frustrant : 16e, après une chute, "un peu en galérant". "Gagner une étape sur ce Giro, c’était le deal avec Jonathan Vaughters, c’était un grand moment."
Son expérience dans une équipe étrangère n’a pas accouché du changement de dimension espéré. Mais elle reste satisfaisante de son point de vue. "C’était génial, cela m’a ouvert l’esprit à plein de choses, cela m’a fait parler anglais pendant trois belles années, sourit-il. J’ai découvert des gars super cools." Parmi eux : "l’atypique" Jonathan Vaughters, manager général de la formation EF, ex-Cannondale : "Il est plein de connaissances, j’ai apprécié travailler avec lui."

Sa passion pour le vélo

"Le cyclisme m’a tout donné : des grandes joies, des grandes tristesses… il m’a offert des émotions uniques", aime à se remémorer Pierre Rolland, le coureur qui s’apprête à changer de casquette. Mais il existe un autre Pierre Rolland. Le passionné, devant sa télé : "De la plus petite à la plus grande course,du Tour d’Azerbaïdjan au Tour de Suisse ou au Dauphiné, je ne loupe jamais une retransmission !"

Son avenir

"Cela me paraît naturel d’être, un jour, derrière un micro, pour commenter, poursuit-il. Si j’en ai l’occasion, si on me laisse ma chance d’essayer... Cela pourrait être quelque chose qui me plairait énormément." Une certitude : il se voit œuvrer dans le monde du cyclisme, il ne ressent pas le besoin d’effectuer une rupture brutale avec la petite reine : "Mes autres projets ont aussi un rapport direct avec le vélo et ce que j’ai fait pendant toutes ces années."
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Franck Bonnamour et Pierre Rolland

Crédit: AFP

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