Giro 2024 | Romain Bardet, le mauvais départ : "On n'avait pas prévu ça"

Romain Bardet a une histoire à terminer avec le Tour d'Italie et en ce sens sa 2e place héroïque lors du dernier Liège-Bastogne-Liège avait de quoi faire naître de beaux espoirs. Lui vendait un grand tour abordé avec l'envie de prendre du plaisir, de vivre au jour pour le jour pour remporter cette étape qui lui manque pour compléter sa trilogie française, espagnole et donc italienne. Mais le lancement, et cette minute perdue dès la 1re étape, n'augurent rien de bon.

Quand Thymen Arensman (INEOS Grenadiers) fut le premier nom d'importance (6e du Giro 2023) à perdre pied dans le "gros" col de cette première étape, on pensait qu'il serait peut-être le seul et qu'il avait réglé là les histoires de leadership dans l'équipe britannique. Avec 2'27'', le Néerlandais a déjà perdu gros et personne parmi les leaders n'a terminé derrière lui. Mais d'autres aussi ont souffert, à l'image de Romain Bardet (DSM-Firmenich PostNL).

Il restait 24 kilomètres quand ce dernier, qui ne s'est pas exprimé à l'arrivée de la 1re étape, maillot grand ouvert et teint livide, était contraint de lâcher les roues du peloton. "Dans la montée, Romain nous a juste parlé à la radio pour nous dire qu'il ne se sentait pas très bien", rapporte Matt Winston, directeur sportif du Français. L'Auvergnat a un temps compté près de deux minutes de retard sur la tête et donc sur Tadej Pogacar, avant que le travail de Chris Hamilton et Kevin Vermaerke ne le remette à flots.

"Malheureusement, la journée n'a pas été parfaite pour nous, Romain ayant eu un mauvais passage dans la montée, racontait le premier. Kevin et moi étions là pour l'aider dans le final et nous avons réussi à le ramener un peu avant qu'il ne se lance à l'assaut de la dernière montée." Ainsi, si Bardet a eu un coup de chaud, il aurait réussi à se ressaisir, contrairement à d'autres comme Arensman pour qui le débours est déjà inquiétant. Le Français vise-t-il le podium ? La suite le dira mais ce n'est pas cette minute qui va bouleverser ses plans. En revanche, elle peut laisser des traces dans la tête.

"Les coureurs cyclistes sont des êtres humains, relativise Winston. Ils ont des bons et des mauvais jours. Aujourd'hui, c'était un mauvais jour. Nous n'avions pas prévu cela dès le premier jour, mais c'est ainsi. Il reste encore trois semaines et il y a encore beaucoup de temps." Demain sera évidemment un autre jour et avec l'arrivée au sommet du Sanctuaire d'Oropa, Romain Bardet aura une chance de se reprendre et de retrouver un peu le sourire. A moins que la forme ne soit réellement pas au rendez-vous et auquel cas il faudra déjà revoir les ambitions sur ce Giro.