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Giro 2024 | Tadej Pogacar, une dernière révérence avant la grosse échéance : "Un test de plus en vue de l’été"

Amaury Erdogan-Gutierrez

Mis à jour 25/05/2024 à 21:46 GMT+2

Tadej Pogacar vit une idylle avec le Giro. Le Slovène y a remporté une sixième étape, et devrait quitter la Botte la valise pleine et le moral au beau fixe. Adoubé et adopté par le public transalpin, "Pogi" (UAE-Emirates) s’est une nouvelle fois amusé samedi sur la 20e étape, tout en gardant à l’esprit l’échéance du Tour de France en juillet, où il tentera de sceller un doublé historique.

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Même en amour, la routine peut recouvrir les sentiments les plus brûlants, camoufler les aspérités du quotidien et délaver le moindre détail jadis croustillant. Heureusement pour lui, pour eux, la relation entre Tadej Pogacar et le public tellurique du Giro en est encore au stade des palpitations. Certes moins fortes qu’aux premiers coups de pédales de celui que l’on adoube déjà au rang de "Campionissimo."

L'idylle et l'idole

"Pogi" est peut-être même devenu plus que ça sur les sillons dessinés sur la Botte, ces 21 bouts menant vers l’éternité, vers Rome, où l’empereur Pogacar va vivre un couronnement faste. Autour de la tête et de ses mèches rebelles, le prodige de Komenda a donc serti une sixième étape à sa couronne. Un exploit, une prouesse tirée du réel : les exégètes s’en donnent à cœur joie, dévidant avec passion l’odyssée du Slovène.
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"C’était le plan de gagner aujourd’hui, a assumé Pogacar après l’arrivée. Mes équipiers ont bien travaillé pour éviter qu’un groupe prenne la fuite. Après on a dicté le tempo lors des montées. J’avais en plus des bonnes jambes. Je suis très heureux. J’ai pu creuser une avance suffisante au sommet pour descendre sans prendre trop de risques. Je ne peux pas décrire la sensation d'être au milieu de tous les fans dans la montée."
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Pogacar, leader et guide

Un bain de foule au milieu de l’ivresse, de rangs irraisonnés, aussi, attirés comme les abeilles par le miel. Pogacar en joue, parce qu’il peut gérer sa domination sans stress superflu. La concurrence n’étant pas taillée à sa mesure, le Slovène s’est motivé à sa façon. "Ce n’était peut-être pas important de gagner l’étape, a admis "Pogi". Vous savez, on a le maillot rose depuis la 2e étape, avec toutes les obligations que ça comporte, tous les jours. Ça montre juste qu’on ne fait pas tout ça pour rien."
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Pogacar n’est plus (uniquement) ce jeune et frêle Slovène au teint frais et aux attaques insolentes. Le blanc n’est plus sa couleur. A 25 ans, petit Tadej est déjà grand. Le Slovène prend soin de ses gregarii, entretient une bonne ambiance et une rigueur qui doivent mener le collectif UAE-Emirates vers un doublé historique cet été. "Aujourd’hui, c’était un test de plus en vue de l’été (et le Tour de France, ndlr), pour savoir où j’en étais, a confié Pogacar. Je voulais achever ce Giro avec une bonne mentalité et une bonne forme. Je pense que c’est le cas."
Le meilleur cycliste contre lequel j'ai couru
Il le termine surtout avec la sensation furieuse d’être au sommet de son art, loin, très loin devant des rivaux qui n’en ont que le nom. "Pour moi, Pogacar est le meilleur cycliste contre lequel j’ai couru, et pourtant j’en ai connu de très bons (Contador, Froome, Quintana, Nibali, etc…, ndlr), s’est incliné Geraint Thomas (INEOS Grenadiers) à notre micro. Il est polyvalent, agressif, vraiment complet. Il n’est pas comme moi il y a quelques années, quand j’étais très bon. C’est incroyable le talent qu’il a."
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Pour le dauphin du maillot rose, "Pogacar était vraiment incroyable, dans une forme spectaculaire. Lorsqu’il a attaqué, je n’ai pas pu suivre, ni même essayer." La serviette autour du cou, les yeux luisants d’émotion et de fatigue, Daniel Felipe Martinez (BORA–Hansgrohe) a hâte d’en finir. Une impatience partagée par Pogacar, qui compte "profiter un peu après le Giro, puis viendra la préparation pour l’été." Pour réussir un pari insensé, historique, que les plus grands champions de l’ère récente n’ont pu qu'effleurer du bout des doigts. Mais "Pogi" est différent. Empereur pour les uns, "Superman" - dixit Rafal Majka – pour les siens.
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