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Evenepoel, Roglic, McNulty, Jorgenson... Un Paris-Nice comme on ne l'attendait pas

Christophe Gaudot

Mis à jour 08/03/2024 à 18:22 GMT+1

Jeudi soir, quand on a su que la 7e étape de Paris-Nice ne passerait ni par La Colmiane, ni par Auron, chacun avait compris que la 6e prenait d'un coup plus d'importance. Le profil particulier vers La Colle-sur-Loup était propice aux écarts pensait-on. On ne s'est trompé que sur l'identité des dynamiteurs. Remco Evenepoel et Primoz Roglic ont pris un bel éclat et ne sont plus les grands favoris.

"Du grand Roglic, du grand Evenepoel… ils font le jump facilement"

Décidément, on a bien du mal à suivre ce Paris-Nice 2024. On avait anticipé un mano-a-mano Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step) - Primoz Roglic (BORA-Hansgrohe) puisque les deux font partie de ces fantastiques du cyclisme de 2024, ceux qui ne perdent jamais. Ni l'un, ni l'autre n'ont jamais été en position de leader cette semaine et ce n'est pas la 6e étape ce vendredi qui livre une autre impression. Au contraire. En se faisant piéger par un trio Mattias Skjelmose, Matteo Jorgenson et Brandon McNulty, le Belge et le Slovène ont même hypothéqué leurs chances de victoires finales.
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Roglic en retrait : "Il a pris 20 mètres d'avance, puis il a plafonné"

Sur un profil comme celui du jour dans l'arrière-pays niçois, connaître la région et son relief n'était pas le plus mauvais des atouts. Résident du sud-est de la France, l'Américain Matteo Jorgenson (Visma | Lease a Bike) a parfaitement manoeuvré vers la Colle-sur-Loup. "J'étais très bien placé dans la dernière ascension, remettait-il après l'arrivée. Je savais que Evenepoel et Roglic attendaient les passages les plus durs. Je n'ai pas attendu." Bien lui en a pris, son attaque à 25 kilomètres du but en a surpris plus d'un.

Evenepoel et Roglic trop courts physiquement

"Les trois ont fait l'écart dans la dernière partie de la dernière montée qui était très difficile, analyse Philippe Gilbert. Les coureurs capables d'attaquer là 'avaient la jambe'. Quand ils se sont retrouvés devant, ils se sont bien organisés. Derrière il y a eu de l'hésitation, ça n'a pas roulé franchement." Une hésitation coupable pour un groupe dans lequel Remco Evenepoel s'est une nouvelle fois retrouvé sans soutien de son équipe, et peu de ses rivaux.
"Remco c'est quelqu'un qui roule volontiers, poursuit Gilbert. Tout le monde le sait et tout le monde sait qu'il doit rouler. Quand il n'est pas assez fort pour partir seul, il est souvent amené à endosser la poursuite seul. Ça l'énerve rapidement. Il n'a reçu de l'aide que très très tard. Il est l'un des perdants de la journée mais pas le seul. J'estime qu'ils auraient pu terminer à 20-30 secondes." Le débours d'une petite minute doit peu au Belge même si on ne l'a pas senti aérien, ni au moment de l'attaque de Roglic un peu plus tôt, ni quand Jorgenson et les autres sont partis.
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Skjelmose, le plus véloce des plus malins : l'arrivée en vidéo

Le Slovène, toujours en recherche de repères chez BORA, n'a pas plus impressionné. S'il a usé de son style tout en cadence qui renvoie une impression de facilité sur son attaque, il a rapidement plafonné après avoir fait le trou, laissant Santiago Buitrago ramener le groupe dans sa roue. A Tourrettes-sur-Loup, à 20 kilomètres du but, le groupe des leaders ne comptait qu'une dizaine de secondes de retard sur le trio de tête. "Dix secondes à ce moment-là, du grand Evenepoel, du grand Roglic, ils reviennent facilement", notait Jacky Durand.

Jorgenson, nouveau favori ?

Tout ceci accrédite la thèse d'un duo de favoris plus en retrait qu'attendu. Est-ce à dire que Brandon McNulty ou Matteo Jorgenson (2e du général à 23'') sont les nouveaux favoris ? "C'est compliqué à dire, nuance le premier. On va devoir défendre, je m'attends au chaos. Les étapes courtes se passent toujours de cette manière. Ça va rouler à fond." La modification de la 7e étape et la montée sèche vers la Madone d'Utelle (15,3 km à 5,7%) rebat les cartes.
"Sur 15 kilomètres, je ne suis pas inquiet si on a du grand Remco Evenepoel, juge Jacky Durand. Si on a le Evenepoel d'aujourd'hui (vendredi), je pense que ce sera difficile de reprendre autant de temps à McNulty ou Jorgenson. Il faut reprendre 1'03'' à McNulty mais Jorgenson est celui qui m'a fait la plus grosse impression aujourd'hui." Leader chez Visma | Lease a Bike pour l'une des seules fois de la saison, Matteo Jorgenson a peut-être un énorme coup à jouer.. s'il résiste au talent et à l'orgueil d'Evenepoel ou Roglic.
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