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Profession : coureur ; nationalité : français ; statut : taulier

Benoît Vittek

Mis à jour 07/10/2018 à 11:54 GMT+2

PARIS - TOURS - En 2018, les coureurs français ont brillé partout, toute l'année. Une semaine après les Mondiaux, Arnaud Démare (Groupama-FDJ), Christophe Laporte (Cofidis) et autres sont attendus sur la classique des feuilles mortes pour en apporter une nouvelle démonstration.

Demare Laporte

Crédit: Getty Images

La France n’a toujours pas de champion du monde pour succéder à Laurent Brochard. Mais l’arc-en-ciel se rapproche, avec la médaille d’argent de Romain Bardet et la prestation de haut vol du collectif bleu à Innsbruck. Et en attendant de décrocher l’une des plus belles consécrations que la Petite Reine offre à ses forçats, les coureurs français ont profité du rendez-vous autrichien pour affirmer leur position dans le peloton : celle de tauliers prêts à prendre en mains les courses les plus relevées et à prendre place sur les podiums les plus prestigieux.
Après les grimpeurs dimanche dernier à Innsbruck, c’est désormais aux routiers-sprinteurs de le montrer, dimanche sur Paris-Tours, où tombent les feuilles mortes, avant que Julian Alaphilippe et consorts ne reprennent la main au milieu des foglie morte de la Lombardie. Sur les routes françaises où il a tant brillé cette année, Arnaud Démare veut justement rappeler qu’il incarne cette capacité du peloton français à briller non plus par la quantité de coureurs ou la capacité à barouder, mais par la qualité qui permet de lutter (et gagner) à la pédale face aux meilleurs.
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Arnaud Démare (Groupama FDJ) vainqueur de la première étape de Paris-Nice

Crédit: Getty Images

Cette année, le leader de la FDJ a gagné en mars (1 étape de Paris-Nice), en juin (1 étape du Tour de Suisse), en juillet (1 étape du Tour de France) et en août (une invraisemblable razzia sur le Tour de Picardie). Il a également signé des performances significatives à Kuurne (2e), San Remo (3e) ou Hambourg (2e). Cette année, Démare était incontournable. Et ça n’en fait même pas le Français de l’année !

L'excellence ou l'échec

Vous aurez naturellement suivi mon regard vers Julian Alaphilippe. Le puncheur de la Quick-Step est l’un des plus gros scoreurs de la saison avec douze bouquets. À son maillot à pois de meilleur grimpeur du Tour de France (une tradition française), il a su ajouter deux étapes de la Grande Boucle et des succès indiscutables sur des courses d’un jour prestigieuses (Flèche wallonne, Clasica San Sebastian). Son triomphe à Huy est peut-être le plus significatif : Valverde nous avait expliqué en début d’année qu’il voyait en Alaphilippe son successeur ; dont acte, sur un terrain où le nouveau champion du monde régnait en maître depuis de longues années.
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Julian Alaphilippe sul traguardo del Mur de Huy, Freccia-Vallone 2018 (Getty Images)

Crédit: Imago

L’omniprésence française se traduira nécessairement dans les bilans de fin de saison qui approchent. Aujourd’hui, la France est la deuxième nation au classement mondial de l’UCI. En plus de Julian Alaphilippe et Arnaud Démare, Romain Bardet est également présent dans le top 15 de l’Eurosport Race. Et pourtant, il était difficile de ne pas voir dans son Tour de France un échec.
Finir sixième de la course la plus relevée au monde et se voir taxé d’avoir échoué, c’est bien le lot des talents dont on n’attend que l’excellence absolue. Nacer Bouhanni peut en témoigner, lui qui a tant souffert à retrouver ses meilleures sensations sur son vélo après sa grave chute du Yorkshire en 2017 et s’est longtemps pris à la figure ses échecs jusqu’à sa victoire d’étape sur la Vuelta.

Sur les Grands Tours, il n'y a que les Britanniques pour faire mieux

Thibaut Pinot a lui aussi connu l’échec, et même une immense désillusion en voyant s'envoler sur maladie sa place sur le podium du Giro d’Italia - là encore, ça situe le niveau d'exigence. Il a rebondi extrêmement haut, vainqueur de deux étapes de haute montagne sur la Vuelta. Sur les routes espagnoles où Quintana, le supposé meilleur grimpeur du monde, a encore déçu, le patron de la course Simon Yates trouvait avec le Franc-Comtois un bel allié de circonstance… et un taulier sûr de ses forces.
Au-delà de Pinot, la Vuelta était bleu-blanc-rouge avec cinq succès d’étapes et les quatre belles journées en rouge de Rudy Molard. En 2018, les Français ont gagné huit étapes de Grands Tours. Seuls les Italiens font mieux, avec neuf bouquets. Mais les Transalpins sont restés fanny sur le Tour de France et doivent beaucoup au seul Elia Viviani (7 victoires). Il reste les Britanniques qui, entre Geraint Thomas, Chris Froome et Simon Yates, ont remporté huit étapes et le classement général des trois Grands Tours.
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Thibaut Pinot of France and Team Groupama FDJ / Celebration / during the 73rd Tour of Spain 2018, Stage 19 a 154,4km stage from Lleida to Naturlandia - Coll De La Rabassa 2025m / La Vuelta / on September 14, 2018 in Naturlandia - Coll De La Rabassa, Andor

Crédit: Getty Images

Pas plus qu’elle n’a un champion du monde, la France n’est pas capable d’imposer une domination sans partage comme celle du cyclisme britannique sur les épreuves de trois semaines ces dernières années (personne n’en a jamais été capable). Mais elle une génération de coureurs capables de faire la course et de briller sur tous les terrains, à tous les niveaux. Et c’est déjà beaucoup si on se retourne sur les vingt dernières années.
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