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Vuelta : les 4 moments qui ont scellé la (probable) victoire de Fabio Aru (Astana)

Julien Chesnais

Mis à jour 13/09/2015 à 09:21 GMT+2

TOUR D'ESPAGNE - Dimanche à Madrid, Fabio Aru (Astana) va remporter le Tour d'Espagne. Sauf catastrophe. Durant ces trois semaines, le Sarde de 25 ans est allé chercher ce premier succès en Grand Tour grâce à des coups d'éclat à Andorre et à Cercedilla mais aussi à sa ténacité lors du chrono de Burgos. Retour sur les quatre moments clés d'une victoire qui ne peut plus lui échapper.

Fabio Aru posa con la maglia Roja, AFP

Crédit: AFP

Cette Vuelta, il ne l'aura pas volée. Dimanche à Madrid, Fabio Aru (Astana) sera, sauf catastrophe lors de l'ultime étape, sacré pour la première fois en Grand Tour. Ce couronnement respecte le fil d'une progression sans accroc pour le jeune Sarde, qui n'a cessé de gravir les échelons depuis son passage chez les pros il y a tout juste trois ans.
Au départ d'Andalousie, l'Italien arrivait armé de trois Top 5 en Grand Tour : 3e du Giro 2014, 5e de la Vuelta 2014 et 2e du Giro cette année. Flatteur pour un jeunot de 25 ans. Mais pas suffisant non plus pour en faire un favori vu la start-list hors du commun de cette 70e édition du Tour d'Espagne. Finalement, la pléiade de stars (Froome, Quintana, Valverde, Rodriguez, Nibali…) a failli. Leur présence sur les routes éreintantes du Tour en est peut-être une explication. Mais ça, c'est un autre débat et ce n'est pas le problème d'Aru qui a construit son (probable) succès sur quatre moments clés.

1. L'exclusion de Nibali : 2e étape, Caminito del Rey

C'est l'une des images fortes de ce Tour d'Espagne. On est à vingt kilomètres de l'arrivée. Retardé par une grosse chute, Vincenzo Nibali s'accroche à la voiture de son équipe pour tenter de combler une partie de son retard sur le peloton. Une infraction grossière, filmée par l'hélicoptère, qui vaudra au vainqueur des trois Grands Tours d'être exclu par les commissaires le soir-même.
Le "Squale" doit plier bagage. Et laisser les clés du camion Astana à Aru. De premier lieutenant, voilà le Sarde promu commandant en chef de l'armada kazakhe. Son leadership sera total une semaine plus tard quand Mikel Landa, celui qui l'avait contraint à partager la vedette sur le Giro (3e), prendra un quart d'heure dans la musette à Cumbre del Sol.

2. Le coup de force d'Andorre : 11e étape, Cortals d'Encamp

Une démonstration. Qui plus est sur l'étape reine. Ce jeudi 2 septembre, Aru écrase tout sur son passage. Sauf Landa, encore lui, qui, présent dans l'échappée, remporte devant lui cette étape andorrane à 5.000 mètres de dénivelé positif et l'empêche de faire coup double avec le maillot rouge.
Cinquième du général le matin, l'Italien prend le pouvoir grâce à une double attaque fulgurante dans la montée finale de Cortals d'Encamp. Il relègue son premier grand rival, Joaquim Rodriguez, à 37''. Tom Dumoulin prend 1'37''. Et Nairo Quintana, meilleur grimpeur du monde un peu souffrant ce jour-là, cède près de trois minutes en moins de huit kilomètres. Par ce coup de force Aru montre que le patron de cette Vuelta, c'est lui.
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Fabio Aru (Astana) a pris le maillot rouge de la Vuelta 2015 après la 11e étape

Crédit: AFP

3. Il tient tête à Dumoulin sur le chrono individuel : 17e étape - Burgos

À quatre jours de l'arrivée, Tom Dumoulin écrase comme prévu la concurrence sur le seul contre-la-montre individuel (38,7 kilomètres) de cette Vuelta. Il reprend le maillot rouge à Rodriguez, qui la veille avait chipé la tunique à Aru. Mais le rouleur de Maastricht n'est pas le véritable gagnant du jour. En concédant seulement 1'53'' au médaille de bronze des derniers Mondiaux de la spécialité, Aru bluffe son monde et se classe 10e de ce chrono quasiment tout plat. Le meilleur chrono de sa carrière. Résultat, il ne pointe qu'à trois secondes de Dumoulin, au général, présageant une fin de Vuelta acharnée et à suspense.

4. Magistral assaut final : 20e étape, Cercedilla

Les voyants n'étaient pourtant pas au vert ce samedi pour Aru. Les deux jours précédents ont été autant d'occasions manquées pour renverser le maillot rouge. Pire, la veille, il a chuté en cours d'étape avant de perdre trois secondes à un Dumoulin survolté dans la cité médiévale d'Avila. Avec six secondes de retard au général, tout reste bien sûr possible pour Aru mais le doute commence peut-être à s'immiscer. Cette 20e étape, en haute-montagne, est sa dernière chance de renverser la Vuelta.
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Vuelta: Fabio Aru, Tom Dumoulin, Joaquin Rodriguez

Crédit: Imago

Il y arrivera. Assez magistralement. Après avoir décramponné Dumoulin dans l'avant-dernier col à 40 kilomètres de l'arrivée, Aru détruit les rêves en rouge de son rival grâce à un travail d'équipe implacable. En plus de Landa, deux équipiers (Sanchez et Zeits) qui s'étaient laissés décrocher de l'échappée du jour, viennent lui prêter main forte pour distancer irrémédiablement le solide Néerlandais, qui concèdera 3'52'' sur la ligne. Le voilà de retour en rouge. Définitivement cette fois. Sauf accident ce dimanche bien sûr. Un petit chef d'œuvre collectif, dont il dit avoir tiré l'inspiration d'un certain Alberto Contador.
Avec mes équipiers, nous étions très motivés. J'ai pu parler avec mon ami Tiralongo et il m'a encouragé à attaquer. Je n'oublie pas non plus (Alberto) Contador, qui est mon idole et qui affirme toujours qu'il faut attaquer de loin.
Dimanche, Aru fera comme son idole. Remporter, l'année de ses 25 ans, son premier Grand Tour.
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Fabio Aru and Luis Leon Sanchez of Astana (Vuelta a Espana)

Crédit: AFP

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