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TOUR D'ESPAGNE - Où (et pourquoi) Remco Evenepoel (Quick-Step Alpha Vinyl) peut encore perdre la Vuelta

Julien Chesnais

Mis à jour 31/08/2022 à 12:32 GMT+2

VUELTA 2022 - Remco Evenepoel n’a pas de rival depuis le départ de la Vuelta. Mardi, au soir du chrono d’Alicante, où il a signé son premier succès sur un grand tour, le Belge possède 2’41” d’avance sur son premier poursuivant, Primoz Roglic. La course est-elle pliée pour autant ? Rien n’est moins sûr. Le Belge, aussi dominant soit-il, demeure un jeune de 22 ans qui n’a jamais terminé de "GT".

Il tient sa première victoire en "grand tour" : l'arrivée d'Evenepoel

Les rendez-vous se suivent et se ressemblent entre Remco Evenepoel et ses rivaux de la Vuelta. Que ce soit lors des trois premières arrivées au sommet ou mardi au chrono d’Alicante, le Belge n’a eu de cesse d’écraser les autres et n’a laissé que les miettes. La première partie du Tour d’Espagne s’est ainsi résumée à un cavalier seul de sa part. Il est le plus fort. Et de très loin. Pour autant, le scénario le conduisant à une victoire finale dans douze jours à Madrid ne semble pas cousu d’avance. Il est évidemment le grand favori. Plus que jamais. Mais c’est précisément parce qu’il est Remco Evenepoel que certaines interrogations restent à lever. Des doutes qui seraient bien moindres si Enric Mas et Primoz Roglic se trouvaient dans sa position. On peut en citer au moins deux.
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Heureux mais harassé, Evenepoel titube dans l’aire d’arrivée

1. Sa capacité à tenir sur la durée

En premier lieu, il faut rappeler son très jeune âge (22 ans) et son inexpérience sur une course de trois semaines. Avant cette Vuelta, le champion du monde juniors 2018 n’avait pris part qu’à un seul grand tour, le Giro 2021, et il ne l’avait pas terminé, ne s’élançant pas lors de la 18e étape après être tombé la veille. Mais ce Tour d’Italie constituait sa reprise, neuf mois après son effroyable chute sur le Tour de Lombardie. Difficile de s’en servir comme point de repère. Pour autant, il n’a bien aucune référence dans l’exercice. Sa consistance sur trois semaines reste donc à démontrer.
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Remco Evenepoel : "48 secondes d'avance ? C'est une belle surprise"

2. Sa tolérance à l’altitude

Avec 2’41” d’avance sur Primoz Roglic et 3’03” sur Enric Mas, Remco Evenepoel a de quoi voir venir avant les onze dernières étapes. Mais si jamais le rapport de force s’inverse, ou tout du moins s’équilibre, tout peut s’effondrer assez vite. Si la prochaine arrivée au sommet, jeudi aux Penas Blancas (19km à 6,7%, 1270m), semble à sa convenance, le week-end prochain s’annonce comme le véritable rendez-vous en terres inconnues pour Evenepoel. L’altimètre va grimper en flèche, surtout dimanche. Et ça, en course, il n’en a pas l’habitude.
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Remco Evenepoel da un golpe de autoridad en la general en Les Praeres

Crédit: Getty Images

Au lendemain de la Sierra de la Pandera (8,4km à 7,8% mais 23 bornes en incluant le Puerto de Los Villares, arrivée à 1820m), il faudra se hisser à 2512m dans la Sierra Nevada, à l’Alto Hoya de la Mora. La montée est longue de 19,3 km à 7,9%. Soit une heure d’effort en manque d’oxygène. Il s’agira sans doute de la journée la plus à craindre pour Evenepoel, même s’il connaît parfaitement les lieux pour y avoir été en stage durant tout juillet et en début d'août. “Je me suis préparé avec beaucoup d’altitude, disait-il lundi en conférence de presse. Nous savons que cela marche bien sur moi.” A l’écouter, ce paramètre ne serait donc pas un motif d’inquiétude. Bien au contraire même. Mais tout le monde demeure curieux de voir le phénomène à l'œuvre dans cet exercice si spécifique. A commencer par ses adversaires. Car s’il y a bien un endroit où il peut perdre la Vuelta, c’est là-haut.
Il restera ensuite six jours de course, dont quatre en montagne. Mais rien de bien méchant si ce n’est la 20e étape, à la veille de l’arrivée. On ne grimpera jamais très haut (1856m au maximum, à l’arrivée au Puerto de Navacerrada), mais sans jamais descendre bien bas non plus (environ 1100m a minima), ce qui corsera la difficulté des cinq ascensions répertoriées.
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Remco Evenepoel leads his rivals during Stage 9 of La Vuelta on the climb of Les Praeres

Crédit: Getty Images

3. Une équipe à la hauteur ?

Il reste peut-être une dernière inconnue. Encore que … Quick-Step n’a jamais remporté un grand tour et sa culture est essentiellement portée vers les classiques. Cela pèse, forcément. L’équipe d’Evenepoel est loin d’être la plus impressionnante de cette Vuelta. Mais pour l’heure, elle est solide, qu’importe le terrain. On peut déjà lui faire confiance pour ne pas se faire piéger sur d’éventuelles bordures, les hommes de Patrick Lefevere étant maîtres dans l’exercice. Et si l’on regarde leurs qualités, un par un, Remco a de quoi être rassuré : une machine à rouler (Cavagna), un capitaine de route bourré d’expérience (Devenyns), trois bons grimpeurs (Masnada, Van Wilder, Vervaeke), sans oublier le champion du monde, Julian Alaphilippe, qui semble monter en puissance au fil des jours. Evenepoel ne devrait ainsi pas manquer de soutien pour défendre son maillot rouge. Mais la victoire, au fond, ne dépend que de sa capacité à rester le même, ou à peu près, d’ici le 11 septembre à Madrid.
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Julian Alaphilippe roule pour Remco Evenepoel lors de la 6e étape de la Vuelta

Crédit: Getty Images

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