Tour de France 2020 - Julian Alaphilippe : "Je suis battu par plus fort, je n'ai pas de regrets"

Une de plus. Depuis 13 mois, le maillot jaune semble cousu sur les épaules de Julian Alaphilippe. Pour l'en déloger, il faut sortir les grands moyens, comme Egan Bernal à l'Iseran en 2019. A Orcières-Merlette, personne n'a été capable - ou n'a réellement voulu d'ailleurs -, le désarçonner. Pour Alaphilippe c'est du bonus. Son objectif n'est de toute façon pas de remporter le Tour. Il prend chaque jour en jaune comme quelques moments de bonheur en plus.

"Je suis passé près de la victoire (cinquième) mais je suis battu par plus fort. Je n'ai pas de regrets", a calmé un Alaphilippe dominé par Roglic, Pogacar, Martin et Quintana. Avec son Tour 2019, on avait presque oublié que la haute montagne n'est pas (encore ?) un terrain de jeu naturel pour lui. "La montée était très rapide, c'était difficile et quand Bob (Jungels) s'est écarté, j'étais vraiment à l'effort maximum", assure-t-il.

Dans la première partie de l'ascension vers Orcières-Merlette, la Deceuninck-Quick a fait sa part avec Devenyns puis Jungels avant que Jumbo ne reprenne le flambeau. Un boulot qui a ravi le leader du Tour de France. "On a respecté le plan. L'équipe a fait un très beau travail en contrôlant dès le départ jusqu'à la dernière ascension", salue le Français.

Le "double objectif", de l'étape et du maillot jaune n'est rempli qu'à 50% ? Qu'à cela ne tienne, Alaphilippe retient "la satisfaction d'être en jaune". Ce mardi soir, son avance est la même que lundi mais Primoz Roglic (+7'') et Tadej Pogacar (+11'') se sont rapprochés à une distance qui a de quoi inquiéter. Il faudra encore défendre au Mont-Aigoual jeudi.

Ce paletot, Alaphilippe, on l'a compris, compte bien s'y accrocher le plus longtemps possible. Mais il ne pense pas à Paris :"L'objectif n'est pas de gagner le Tour mais de rester en jaune et d'aller chercher les victoires." Sa cinquième place de l'an dernier aurait pu lui ouvrir l'appétit, ce n'est pas encore le cas. Il faut dire que l'adversité a de quoi calmer les ardeurs du vainqueur de la deuxième étape à Nice.

"L'équipe Jumbo est très forte depuis un moment, elle l'a prouvé au Dauphiné. Aujourd'hui, dans la dernière ascension, on a vu un très gros collectif. Ils sont là pour gagner le Tour", souligne le leader de la Deceuninck-Quick Step. Quand Van Aert puis Kuss ont pris les devants pour imprimer un rythme élevé, Alaphilippe avait plus envie de regarder derrière "pour voir s'il y avait des attaques" que devant pour en placer une lui-même. Il ne pouvait pas, tout simplement.

Vainqueur d'une étape, maillot jaune pendant au moins trois jours, Julian Alaphilippe a réussi son début de Tour et même, déjà, son Tour. Nul ne sait encore jusqu'où durera son aventure en jaune, pas même lui. Ce n'est pas une question qui l'empêche de dormir. "Gagner une deuxième fois aurait été quelque chose de spécial mais le Tour est encore long", rappelle le Français. Long et plein de promesses pour lui.