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Tour des Flandres : Wout van Aert incertain, Christophe Laporte doit magnifier sa métamorphose chez Jumbo-Visma

Simon Farvacque

Mis à jour 31/03/2022 à 18:00 GMT+2

TOUR DES FLANDRES - Christophe Laporte n'est plus le même. Depuis le début de la saison 2022 et son arrivée au sein de l'impressionnante Jumbo-Visma, le coureur français de 29 ans a grimpé dans la hiérarchie mondiale. Mais il doit encore matérialiser ce changement de statut avec des victoires. A commencer par dimanche, lors du Ronde, dont Wout van Aert pourrait ne pas prendre le départ.

Christophe Laporte, très en vue lors du GP E3

Crédit: Imago

Il devait franchir un cap et il a fait mieux que cela. Christophe Laporte a changé de dimension cette saison. Recruté par la Jumbo-Visma pour être le bras droit de Wout van Aert sur les classiques, et plus si affinités, il donne satisfaction à la formation néerlandaise dans des proportions qu’il était presque incongru de soupçonner. Ainsi, alors que Van Aert est incertain pour le premier Monument pavé de l’année, Laporte figure en bonne place dans la liste des favoris du Tour des Flandres.
Pourquoi ? Parce qu’il est dans une forme étincelante, et ce depuis le coup d’envoi de l’exercice 2022. Dès sa première course sous ses nouvelles couleurs, le transfuge de Cofidis a fait fort avec sa huitième place sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne. On a connu résultat plus tapageur pour marquer son territoire… mais c’est la manière qui a dû plaire, au sein de la surpuissante Jumbo-Visma, avide de victoires mais chez qui il est surtout mal vu de subir les événements.
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Laporte a vu la victoire de près mais Jakobsen a déboulé : L'arrivée en vidéo

Laporte a marqué les esprits d’entrée

Le polyvalent coureur français de 29 ans était en tête à 100 mètres de la ligne, grâce à une course offensive, où il a confirmé qu’il était bien plus qu’un sprinteur qui se débrouille sur les épreuves d’un jour. Une semaine plus tard, Paris-Nice lui a permis d’enfoncer le clou. Il a joué un rôle majeur dans l’éparpillement du peloton, lors de la première étape. Un trio majestueux s’est dégagé, et il en faisait partie : Wout van Aert - Primoz Roglic - Christophe Laporte.
Au bout de cette démonstration de force, c’est le Français qui a eu l’honneur de lever les bras. Laporte a ainsi décroché le vingt-deuxième succès de sa carrière. Le premier labellisé World Tour. "C’est vraiment beau de leur part, je leur revaudrai, c’est certain", a alors déclaré l’équipier de luxe, en guise de remerciement adressé à ses deux leaders. Une sorte de serment d’allégeance, aussi. C’est le revers de la médaille d’intégrer une immense cylindrée.
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Coup de force XXL pour triplé majestueux : comment la Jumbo-Visma a mis tout le monde au pas

"Un stage de trois semaines, je n’avais jamais fait cela auparavant"

Mais après un mois de compétition, ce sont les bons côtés de ce transfert qui sautent aux yeux. "C’est une équipe qui est au millimètre, partout, comme on dit. Elle fait attention à chaque détail et je pense que ça paie, estimait Laporte au soir de sa victoire. J’ai passé trois semaines loin de ma famille au mois de février, je suis content que ce travail paie (…) Un stage de trois semaines, je n’avais jamais fait cela auparavant." Depuis, cela a continué de payer.
La suite de sa course au soleil a été moins clinquante. Il a joué au maillot jaune grand seigneur, au soutien de Van Aert et Roglic, puis a perdu la tunique à l’issue de la quatrième étape, à l’arrivée d’un chrono correct de sa part (11e, à 29" de "WVA" sur 13,4 km). Sur Milan-Sanremo (22e), il a été utile à sa formation jusqu’au final. Puis, le retour des pavés a achevé de le mettre en lumière.
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Laporte : "J'étais le seul à pouvoir suivre Wout... enfin, le suivre..."

Main dans la main avec Van Aert

S’il ne fallait garder qu’un symbole de son changement de classe au sein du peloton, ce serait le Grand Prix E3. Cette arrivée triomphante, à deux, main dans la main. Wout van Aert en vainqueur, Christophe Laporte en quasi-égal du champion de Belgique. Quasi ? "J’étais le seul à pouvoir suivre… enfin, suivre… j’étais vraiment à la limite, il a dû m’attendre un petit peu au sommet", a souri Laporte, quant à sa capacité à accompagner l’attaque décisive de son boss dans le Paterberg.
Deux jours plus tard, lors de Gand-Wevelgem, un final tactique a permis au Français de s’émanciper de son rôle de gregario. Il s’est échappé au sein d’un groupe de quatre que le peloton des favoris n’a jamais revu. Laporte a encore pris la deuxième place pour quelques centimètres, mais cette fois sans y trouver satisfaction, battu au sprint par Biniam Girmay. Un grand jour pour le cyclisme érythréen. Une journée frustrante pour l’omnipotente Jumbo-Visma.
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Arrivée triomphale : Van Aert et Laporte franchissent la ligne bras-dessus, bras-dessous

Leader de substitution… dès le départ ?

Dimanche lors du Tour des Flandres, Laporte pourrait avoir à assumer des responsabilités de manière plus limpide, si Van Aert est forfait. Et même s’il prend le départ, le champion de Belgique n’aura pas autant que prévu des airs d’unique tête de gondole. Tiesj Benoot, 2e d’À Travers la Flandre derrière Mathieu van der Poel mercredi, montera sans doute aussi en grade, mais si Christophe Laporte est amené à cristalliser les ambitions des siens, il ne le fera pas sans repère.
L’an dernier, il avait signé une belle performance lors du Ronde. Onzième, à 47 secondes du lauréat, Kasper Asgreen, Laporte avait terminé dans le même groupe que Van Aert (comme Benoot, d’ailleurs). Groupe qui s’était disputé la cinquième place. Paris-Roubaix avait été encore plus concluant pour celui qui était alors leader de la Cofidis, avec une sixième place, juste devant… Wout van Aert. Si Laporte est vraiment un autre homme et dispose d’une armada à son service, cela promet.
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Surpuissante Jumbo-Visma : Van Aert et Laporte s'envolent dans le Paterberg

Une carence tenace

Mais les promesses ne lèvent pas tous les doutes. Le seul bouquet de Laporte en 2022 lui a été, en partie, "offert". Et quand il a échoué à dominer Girmay, à Wevelgem, il a rappelé le Laporte d’avant-signature chez Jumbo-Visma. Celui qui se faisait par exemple battre au sprint par Magnus Cort Nielsen - ce qui n’a rien d’infamant -, en épilogue de Paris-Nice 2021, la faute à un effort débuté très, très tardivement. Certes différent, son dernier camouflet en date a de quoi le travailler.
"Je pense que j’ai fait une erreur, j’aurais dû lancer le sprint, je suis vraiment déçu pour l’équipe et pour moi, a débriefé Christophe Laporte, concernant son récent raté. Je ne pensais pas qu’il allait lancer aussi tôt, je me suis un peu fait surprendre, il arrivait de l’arrière, très vite. Il y a eu directement un trou, j’ai vu que cela allait être compliqué de revenir. Il s’est un peu écrasé à la fin… je suis revenu pas loin, mais bon, il l’emporte."
Physiquement, Christophe Laporte n’a jamais paru aussi fort. Tactiquement, son placement est optimisé au sein d’une Jumbo-Visma qui en impose et qui risque de compter particulièrement sur ses talents dimanche. Il ne lui reste qu’une case à cocher : celle de l’efficacité. La cocher à Audenarde ce week-end, ou à Roubaix deux semaines plus tard, donnerait à sa métamorphose des allures non seulement kafkaïennes mais surtout glorieuses.
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Deuxième, Laporte reconnaît son erreur : "J'aurais dû lancer le sprint"

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