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Liga : Toujours sans victoire à Valence, Gary Neville prêche (quand même) l'optimisme

François-Miguel Boudet

Mis à jour 28/01/2016 à 15:46 GMT+1

LIGA – Arrivé en remplacement de Nuno en décembre, Gary Neville n'a toujours pas remporté la moindre victoire en championnat avec Valence. Entre porosité défensive et stérilité offensive, ses débuts d'entraîneur ne sont pas une sinécure mais il est convaincu que son discours portera ses fruits.

Gary Neville, l'entraîneur de Valence

Crédit: AFP

Pour démarrer une carrière d'entraîneur en choisissant le banc du Valencia CF, qui plus est, en milieu de saison, c'est un passeport pour la galère. Sans expérience, Gary Neville poursuit son apprentissage mais ne parvient toujours pas à faire passer son message de manière effective. Pourtant, il n'en démord pas : malgré les embûches, la situation va s'améliorer pour les Ches.

Neville part de très bas

Gary Neville est arrivé au milieu d'un champ de ruines. Remarquable la saison dernière, le Valencia de Nuno s'est délité, liquéfié en l'espace de quelques semaines. La personnalité du Portugais de São Tomé a beaucoup joué dans cette chute et la nomination de l'ancien latéral droit a été une bouffée d'oxygène pour le vestiaire, mais aussi pour les medias.
Dans une tribune parue le 26 janvier, Carlos Bosch, le rédacteur en chef de SuperDeporte détaille : "l'un est travailleur, l'autre ne l'était pas (…) L'un a trahi le Valencia CF parce qu'il ne pensait qu'à lui et à son cher ami agent (Jorge Mendes, ndlr), pas l'autre. L'un cherchait des excuses pour se disculper, l'autre n'en cherche pas et il semble sincère. L'un pensait qu'il connaissait le football mieux que tout le monde, l'autre a l'humilité de celui qui a été un grand par le travail. L'un accepte les conseils, l'autre non car il pensait qu'il savait mieux que personne. L'un respecte l'aficion, l'autre disait qu'il se moquait des sifflets. L'un voulait faire la justice grâce à un pouvoir absolu, l'autre est convaincu que la seule manière de rendre la justice est d'aligner ceux qui le méritent".
On pourrait y voir un joli retournement de veste mais il s'avère que la fratrie Neville convainc, en dépit de résultats qui tardent à venir. Et, si les matches ne sont pas probants à l'heure actuelle et même s'ils ont été comparés à ceux catastrophiques de Ronald Koeman (2007-2008), la situation n'est pas aussi exécrable qu'à l'époque du Néerlandais qui avait écarté Santiago Cañizares, Miguel Angulo et David Albelda... et remporté la Copa del Rey, dernier titre du club.

Des choix marquants

Excellent communiquant, Gary Neville a demandé l'appui de Miguel Angulo, grande figure du Valencianisme pour appréhender cette nouvelle culture. Avec son frère Phil, il essaie petit à petit d'imprimer sa patte dans un contexte difficile. Depuis le 7 novembre et une goleada venue de nulle part contre le Celta de Vigo (1-5), le VCF n'a pas gagné un match de Liga. Même si son contrat se termine en juin, Neville sait qu'il passe son examen d'entrée dans le monde des entraîneurs.
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Gary Neville, Phil Neville

Crédit: AFP

Alors il fait des choix. Depuis le 14 janvier et le huitième de finale retour de Copa del Rey, Mat Ryan est redevenu le gardien titulaire même si Jaume Doménech, choix de Nuno, n'a pas à rougir de ses prestations, bien au contraire. Dernier choix fort en date : Dani Parejo a été déchu du statut de capitaine. Oscillant entre le moyen et l'exécrable, le meneur de jeu ne trouve plus sa place sur le terrain et n'a tout simplement pas les épaules pour rameuter ses coéquipiers dans mes moments difficiles.
Paco Alcacer et Alvaro Negredo ont été promus. Même s'il manque encore d'efficacité malgré ses deux buts lors des deux dernières journées de championnat, Negredo est devenu un relais majeur de l'Anglais. Voué aux gémonies par Nuno, l'attaquant se retrouve au centre du projet de jeu. L'absence d'Alcacer sur blessure lui permet de gagner des minutes et du rythme.

Une identité collective en jachère

La pré-saison a été éreintante et on a l'impression que les joueurs n'ont jamais su s'en relever. Neville demande un pressing haut mais les efforts ne durent que quelques minutes, pas suffisamment pour étouffer l'adversaire. Ce manque de souffle se traduit par des errements défensifs et une approximation patente devant les buts. Valencia est capable de réaliser de grands matches, comme contre le Barça (1-1) et le Real Madrid (2-2). En revanche, il est incapable de réaliser le même genre de performances contre plus faibles. L'apanage des petites équipes en somme...
A la décharge de l'Anglais, l'effectif n'a pas été épargné par les blessures, les suspensions et les performances en dents de scie. Annoncés comme étant la charnière titulaire, Shkodran Mustafi et Aymen Abdennour n'ont été alignés ensemble qu'à 7 reprises en Liga (dont 4 avec Neville) sur 21 matches. Avec l'Anglais sur le banc, Antonio Barragan et João Cancelo se sont partagés le côté droit. Le Portugais a également joué ailier et a dû dépanner à gauche lors de la blessure de José Gaya, démontrant que l'effectif n'était pas assez profond. Et, depuis le huitième de finale retour de la Copa del Rey, Mat Ryan a repris sa place dans les cages au détriment de Jaume Doménech. Difficile de trouver des automatismes dans ces conditions.
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Aymen Abdennour, le défenseur du FC Valence, arrivé cet été de Monaco.

Crédit: AFP

Les chiffres ne trompent pas. Depuis la prise de fonction de Neville, Valencia a toujours pris au moins un but par match en Liga. La dernière cleansheet du VCF remonte à la 10e journée, contre Levante avec un binôme Aderlan Santos-Ruben Vezo. Au milieu, Enzo Pérez et André Gomes se blessent constamment, Javi Fuego et Pablo Piatti sont en méforme, Dani Parejo est hors-sujet, Sofiane Feghouli est absent depuis des semaines.
Cela fait beaucoup de cadres absents ou dans le dur. Dès lors, comment définir une ligne directrice dans le jeu ? Par séquences, les Murciélagos parviennent à déstabiliser l'adversaire mais ils peinent dans les trente derniers mètres. Depuis le début de saison, Valencia est bougé par toutes les équipes, peu importe le classement. Sans assise collective solide, la Liga devient un chemin de croix. La qualification en Ligue Europa s'éloigne, à moins que la Copa del Rey serve de bouée de sauvetage.

Neville au cœur d'une volonté d'union du Valencianisme

Depuis le départ de l'omnipotent Nuno, Valencia CF cherchait un directeur sportif. La direction n'est pas allée très loin en rappelant Jesus Garcia Pitarch qui occupait ce poste lorsque le club a réalisé le doublé en 2004. Il devra montrer son indépendance décisionnaire, notamment vis-à-vis d'un Jorge Mendes honni à Mestalla et travailler en accord avec Neville.
Quelques jours plus tard, l'ancien gaucher virevoltant Vicente Rodriguez a été nommé membre du secrétariat technique, devenant ainsi le huitième joueur de cette époque à revenir au club en peu de temps (Angulo, Mista et Curro Torres sont encore là ; Rufete, Ayala, Pellegrino et Baraja sont partis).
Président de cette époque dorée, Jaime Orti devrait également faire son retour. La présidente Layhoon poursuit sa politique d'union du Valencianisme et demande du temps pour que Gary Neville puisse réussir. Si on ne sait toujours pas s'il sera prolongé en juin, l'Anglais aura au moins essayé de remettre de l'ordre dans la maison taronja. Un travail digne d'Hercule dans les écuries d'Augias.
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