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Coupe du Roi | Real Madrid – Barcelone | Flamboyant en Europe, décevant en Espagne : diagnostic d'un Real à deux visages

Amaury Erdogan-Gutierrez

Mis à jour 02/03/2023 à 20:16 GMT+1

COUPE DU ROI – Capable de remonter n’importe quel handicap en Ligue des champions, le Real Madrid semble moins tranchant sur la scène nationale, que ce soit en Liga ou en Coupe, où le grand rival, Barcelone, accapare les couronnes depuis le début du siècle. Le Clasico ce jeudi (21h) pour la demi-finale aller de Coupe du Roi pourrait permettre au Real de corriger une anomalie qui dure depuis 2014.

"Comme le PSG, le Barça renoue parfois avec ses démons"

L’espace d’une semaine, le Real Madrid a concédé deux fois l'ouverture du score. En Ligue des champions, sur la piste aux étoiles que domine l’ogre madrilène, les Merengue ont même remonté un handicap de deux buts, avant de l’emporter finalement 5-2 face à Liverpool, à Anfield qui plus est. Quatre jours plus tard, le rebond n’a pas été aussi saignant contre l’ennemi colchonero, seulement tenu en échec au Civitas Metropolitano (1-1). La différence de rendement du Real entre l’Europe et la scène domestique ne date pas d’hier. Pour son adversaire (21h) en demi-finale aller de Coupe du Roi, le Barça, c’est plutôt l’inverse.

Une question d’ADN

Anfield, mardi 21 février 2023. Thibaut Courtois vient de se manquer dans les grandes largeurs à la relance et Mohamed Salah ne s'est pas fait prier pour punir le portier belge. 2-0, les tribunes rouges du bord de la Mersey explosent et le couvercle n’est pas loin de sauter. Au milieu des exclamations enivrés de joies, Karim Benzema et Vinicius préparent le terrain d’une nouvelle "remontada", une de plus sur la scène européenne, dont le génome infuse profondément dans le sang merengue.
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"Contrairement à Mbappé, Vinicius n'a pas toujours ce côté implacable"

Revenue à hauteur avant la pause, la Maison Blanche l’a emporté 5-2, avec l’autorité d’un patron sûr de ses forces, même sous les vents les plus violents. Une force de caractère couplée à une confiance en soi inébranlable déjà perceptibles lors du dernier exercice remporté (déjà) face aux Reds en finale. Le club aux 14 couronnes européennes a depuis une petite dizaine d'années retrouvé son ADN sur la piste aux étoiles. L’effectif madrilène bâti à coups de recrues stars est construit dans cette optique, quitte à hypothéquer précipitamment ses chances sur la scène domestique.

La Coupe du Roi, symbole de l'anomalie

Fort d’une réussite sportive insolente jusqu’au début des années 90 en championnat, le Real peine depuis à transformer l’essai sur la scène nationale. Si le club madrilène conserve le record de Liga décrochées (35), seuls dix championnats ont été remportés par les hommes en blanc sur les 33 dernières années. Un ratio bien maigre au vu de la stature du club dirigé par Florentino Perez. L’hégémonie du Barça de Guardiola et de Luis Enrique n’a pas arrangé les affaires du colosse madrilène, mais voir l’Atletico de Madrid rafler deux titres sur les dix dernières années au nez et à la barbe du rival diffuse fatalement un fort parfum d’échec.
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Real Madrid's Russian midfielder Denis Cheryshev (C) celebrates after scoring during the Spanish Copa del Rey (King's Cup) football match Cadiz CF vs Real Madrid at the Ramon de Carranza in Cadiz on December 2, 2015

Crédit: AFP

Sur la Coupe du Roi, le constat est encore plus cinglant. Avec (seulement) 19 coupes d’Espagne nichées dans les vitrines du Santiago Bernabeu, le Real accuse un bilan famélique. Coupable de négliger la coupe nationale, la Casa Blanca s’est maintes fois fait surprendre, parfois par des équipes bien plus faibles sur le papier. On retiendra notamment cette erreur de débutant en 2015 avec la présence sur le terrain de Denis Cheryshev, pourtant suspendu, qui a causé l’élimination du Real malgré sa victoire face à Cadix (1-3) en seizièmes de finale. Une mésaventure parmi d’autres qui explique pourquoi la Maison Blanche reste fanny depuis 2014 et son dernier succès dans la compétition.

Le Barça, bête noire domestique

Comme abordé succinctement plus haut, une des causes du "manque relatif" dans l’armoire à trophées madrilène sur la scène nationale est la proéminence du Barça, véritable machine à gagner sur la Péninsule. Malgré un déclin certain suite au départ de Lionel Messi, le club catalan est parvenu à remporter un premier trophée dans l’ère post-Pulga. Certes une "modeste" Supercoupe d’Espagne, mais au prix d’un Clasico maîtrisé d’un bout à l’autre (1-3).
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Real Madrid-Barcelona

Crédit: Getty Images

Recordman de titres dans l’exercice, Barcelone l’est aussi en Copa del Rey, où il domine les débats avec 31 couronnes, loin devant son rival madrilène. Seul le championnat résiste aux Blaugrana (26 contre 35 pour le Real), mais la tendance récente tend vers un resserrement des positions (10 titres sur les 20 dernières éditions). Au risque de perdre définitivement sa souveraineté sur le sol ibère, le club merengue doit se rappeler au bon souvenir du lustre d'antan, et avoir la bonne idée de convoquer l’esprit conquérant du Real européen. Amoindri par les absences de Pedri, Ousmane Dembélé et Robert Lewandowski, le Barça semble justement plus prenable que jamais.
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