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Bleus, Yohan Cabaye : "Le plus important, c’est l’amour qu’on mettra entre nous"

Cédric Rouquette

Mis à jour 04/06/2014 à 15:11 GMT+2

Yohan Cabaye nous a accordé un grand entretien à la veille de la reprise de l’entraînement de l’équipe de France. Le sentinelle des Bleus nous raconte comment il s’est spécialisé dans ce rôle qu’il connaissait peu et parle, avec maîtrise mais sincérité, des liens qui unissent les joueurs avant de faire le grand saut.

Yohan Cabaye à Roland-Garros 2014

Crédit: Panoramic

On entend beaucoup depuis dimanche que ce n’est pas plus mal d’avoir concédé un résultat nul face au Paraguay pour calmer l’euphorie. Qu’en pensez-vous ?
Yohan Cabaye : Je le pense aussi. On est tombé sur un bon adversaire. Coriace, qui mettait des coups, qui n’a rien lâché. Cela a été un match qui se rapprochait d’un match officiel, qui nous a bien préparé à la compétition.
Que manque-t-il aux Bleus pour avoir l’intensité sur 90 minutes face à un adversaire de type latino-américain, comme vous l’aurez à la Coupe du monde ?
YC : On a déjà beaucoup travaillé pendant la préparation. Certains joueurs ont encore les jambes un peu lourdes et n’ont pas digéré le travail effectué. On va monter en puissance, il nous reste un dernier match dimanche avant de partir. Nous serons prêts le 15. En tout cas, malgré la fatigue on a pu se créer des opportunités. Il y a eu moins de réussite que face à la Norvège, mais même avec le gros travail effectué, on a réussi à se procurer des bonnes occasions.
Quelles sont les principales difficultés contre des équipes latino-américaines comme le Honduras ou l’Équateur ?
YC : Peut-être aura-t-on la possession du ballon, et tombera-t-on dans une certaine facilité. Il va falloir se méfier et être prêt dans l’engagement. Ne pas se laisser déstabiliser par l’agressivité qu’ils vont pouvoir mettre. Il va falloir gagner le match avec nos propres qualités, et je pense qu’on en a beaucoup.
Ça travaille énormément Franck
Dans quelle mesure, l’incertitude qui entoure la participation de Franck Ribéry vous affecte-t-elle ?
YC : Déjà, lui, ça le travaille énormément. Il est là, il ne peut pas participer aux entrainements ni aux matches. Ce n’est pas facile pour lui. Il ressent toujours cette gêne dans le dos. Je pense qu’il a eu aussi des soucis physiques durant la saison. Il est frustré. Ça se sent même s’il garde un peu le sourire. Il aimerait participer, être un peu plus avec nous. Il faut compter sur le staff médical pour le remettre sur pied le plus vite possible.
Dans la vie de groupe, qu’est-ce que cela change ? Et qu’est-ce que cela change quand on est milieu de terrain des Bleus et qu’on a plus Ribéry face à soi ? Dans les schémas de jeu, les réflexes de passe ?
YC : Dans la vie de groupe, il est toujours présent aux repas ou quand on est tous ensemble, donc ça ne change pas trop. Sur le terrain, il faut jouer avec les qualités d’Antoine Griezmann et Loïc Rémy. Il faut simplement s’adapter, savoir comment le partenaire joue, se déplace. C’est un travail. On arrive à se créer des occasions, même si, pour tout le monde et moi-même, Franck reste un joueur très important de l’équipe 
Que vous a dit Didier Deschamps sur le projet de jeu qu’il voulait vous voir adopter à la Coupe du monde ?
YC : Rien de spécial pour le moment, on va rester sur la continuité des dernières rencontres. Notre projet de jeu, ça va être de jouer pour avoir la possession du ballon, de jouer pour attaquer, de très bien défendre aussi. Et bien sûr, de marquer des buts.
J’étais un peu déçu de ne pas faire partie de l’équipe au match aller en Ukraine
Comment s’est dessiné le fait de vous installer au cœur de cette organisation, en pointe basse du milieu à trois, sachant qu’on avait l’habitude de vous voir un peu plus haut?
YC : Le coach m’a demandé si je pouvais jouer à ce poste-là avant le barrage aller contre l’Ukraine. Je lui avais dit oui, et depuis il n’a pas changé. En tout cas, je me sens très bien à ce poste-là. J’ai envie de jouer le plus de matchs possibles. J’essaye de progresser aussi, et en tout cas je prends beaucoup de plaisir.
Qu’est-ce qui vous a conduit à dire oui ? Aviez-vous déjà des repères à ce poste ?
YC : Ce qui m’avait amené à dire oui, c’est tout simplement la possibilité d’être sur le terrain. J’étais un peu déçu de ne pas faire partie de l’équipe au match aller en Ukraine. La suite a été heureuse pour l’équipe et pour moi. Maintenant, il ne faut pas s’enflammer.
Quel est le rôle de la sentinelle tel que vous l’assumez ?
YC : Avec le ballon, il faut être au départ des actions, à la relance. Mais surtout quand on n’a pas le ballon, c’est d’équilibrer l’équipe, que ce soit Paul d’un côté ou Blaise de l’autre. Il faut toujours être en éveil et bien communiquer.
Dire qui va gagner aujourd’hui, on ne peut pas
On a l’habitude de voir des grands costauds devant la défense. Est-ce qu’il faut se faire violence quand on a un gabarit comme le vôtre ?
YC : Me faire violence, non, parce que j’aime défendre et récupérer des ballons pour l’équipe. Je suis plus dans l’anticipation, pour aller gratter des ballons dans les pieds de l’équipe adverse. J’essaye de toujours être en mouvement.
On dit parfois que ces numéros 6 reculés sont les meneurs de jeu modernes. D’accord avec ça ?
YC : C’est vrai qu’on peut trouver quelques exemples dans les grandes équipes : je pense à Pirlo et Thiago Motta. Je prends exemple sur ces joueurs-là. C’est une position qui est très plaisante.
Avez-vous parlé à Thiago Motta de cette fonction, ou est-ce juste une inspiration par l’observation ?
YC : Non, c’est tout simplement par le regard. A l’entrainement ou en match, j’aime observer ce qui se fait de mieux chez les autres pour essayer de prendre exemple et être inspiré. Thiago Motta possède une qualité technique bien au-dessus de la moyenne. C’est un plaisir à chaque fois pour moi de le voir jouer ou de pouvoir jouer avec lui.
Les réservistes vous ont demandé de ramener la Coupe. Vous nous confirmez que la France va au Brésil pour ramener la Coupe ?
YC : On va au Brésil pour faire la meilleure compétition possible. Dire qui va gagner aujourd’hui, on ne peut pas, on ne sait pas. Sur le terrain il y a une très bonne concentration. Mais au-delà de tout ça, il faudra un peu de chance aussi. Le plus important, c’est l’amour qu’on va mettre entre nous. Une compétition, c’est long. Il faut qu’on soit tous soudés comme une famille pour aller le plus loin possible. On en prend le chemin et c’est ça le plus important.
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Yohan Cabaye, face aux Pays-Bas

Crédit: Panoramic

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