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Coupe du monde 2014 - Ghana - Etats-Unis (1-2) : Les Black Stars ont eu ce qu'ils méritaient

Geoffrey Steines

Mis à jour 17/06/2014 à 10:11 GMT+2

Dans l’approche du match, le Ghana s’est certainement trompé en sous-estimant les Etats-Unis. Entre les choix douteux de Kwesi Appiah et les lacunes criardes des joueurs dans tous les domaines ce lundi, les Black Stars ont offert la victoire sur un plateau aux Américains (1-2), qui n’en demandaient pas tant. Notre antisèche.

André Ayew député après la défaite du Ghana contre les Etats-Unis (Mondial 2014)

Crédit: AFP

Le jeu : Les Etats-Unis avaient réponse à tout

Les Américains ont bien mérité de venir enfin à bout du Ghana, après deux échecs successifs en 2006 et en 2010. Ils ont d’abord affiché un visage très séduisant en première période. Ils ont pris possession du milieu de terrain pour déployer leur jeu vers l’avant et martyrisé les Black Stars sur les ailes. Hors sujet défensivement, les joueurs de Kwesi Appiah ont montré un déficit d’envie criant, qui s’est ressenti dans les duels. Méconnaissables, ils ont attendu près d’une heure avant de hausser leur niveau d’intensité physique pour récupérer le ballon plus haut et évoluer avec un bloc plus compact. Ils ont pris le contrôle des débats, mais ont longtemps buté sur une formation américaine qui a plongé physiquement. Elle a alors opposé sa générosité et sa solidarité aux offensives ghanéennes. Ce qui lui a permis de repartir au combat après l’égalisation et d’arracher une victoire au forceps dans les toutes dernières minutes. Une juste récompense.
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Jurgen Klinsmann très heureux après la victoire des Etats-Unis contre le Ghana

Crédit: AFP

Les joueurs : Boye a plombé le Ghana

A la rue sur le premier but américain, en retard au marquage sur le second : John Boye a vécu un cauchemar lundi à Natal. Il a encore démontré ses limites au niveau international et celles d’une défense ghanéenne mal outillée pour rêver en grand. Les frères Ayew n’ont pas confirmé les promesses des rencontres de préparation. André a sauvé son match en marquant, mais il avait été d’une étonnante discrétion pendant les 80 premières minutes. Jordan a erré comme une âme en peine sur le terrain, vendangeant même une énorme occasion (45e+1). Seul joueur offensif à surnager, par ses déplacements et sa qualité technique, Asamoah Gyan a délivré une merveille de passe décisive après avoir beaucoup gâché face au but. Inconstant, Sulley Muntari a œuvré dans le temps fort ghanéen, en plein cœur de la seconde période, alors que l’entrée en jeu de Kevin-Prince Boateng a donné du liant aux Black Stars.
Chez les Américains, Clint Dempsey a confirmé qu’il était bien l’âme de cette sélection. Le capitaine a mis son équipe sur les bons rails et s’est trouvé dans tous les coups offensifs de son équipe. Extrêmement sollicité, notamment dans le deuxième acte, Geoff Cameron a réussi une prestation monstrueuse en défense centrale. Où John Brooks a parfaitement relayé un Matt Besler blessé, allant même jusqu’à inscrire le but de la victoire. Sur les côtés, DaMarcus Beasley et Fabian Johnson ont complété un quatuor défensif quasi parfait ce lundi. Jermaine Jones et Kyle Beckerman ont abattu un travail titanesque à la récupération. Fait suffisamment rare pour être souligné, Michael Bradley n’était pas dans son assiette. Tout comme Alejandro Bedoya, invisible en phase offensive.

Le tournant qui n’a pas eu lieu : Dempsey a tenu le coup

32e minute, Clint Dempsey se retrouve au sol, le nez en sang. La raison ? Un coup de tibia visiblement involontaire de John Boye dans le visage du capitaine américain, à la suite d’un duel aérien entre les deux hommes. L’image est impressionnante et le nez de Dempsey cassé, gênant l’ancien de Fulham dans sa respiration. Ce qui ne l’a pas empêché de reprendre sa place et de finir la rencontre ainsi. Après la sortie sur blessure de Jozy Altidore et avant celle de Matt Besler, la sortie de Dempsey aurait peut-être été le coup dur de trop pour Team USA. Qui a été porté par le courage de son capitaine.

La stat : 3/21

Comme le ratio de tirs cadrés par le Ghana dans cette rencontre. Avec 21 frappes, les Black Stars ont égalé le record d’une équipe depuis le début de la Coupe du monde 2014. Mais ils ont réglé la mire à seulement trois reprises, finissant par égaliser à leur dix-septième tentative. Si le Ghana cherche les raisons de son échec, cette maladresse n’y est pas étrangère.

Le tweet : Brooks au panthéon

Quasi inconnu du grand public avant ce match, John Brooks s’est fait un nom. Son but victorieux a inspiré les Américains, qui ont immédiatement modifié sa page Wikipedia pour en faire l’un des personnages les plus importants de leur histoire. Rien que ça.

La décla : Jurgen Klinsmann, sélectionneur des Etats-Unis

Nous avons montré un grand état d'esprit et nous nous sommes battus jusqu'à la dernière minute. C'était une soirée difficile mais magnifique finalement.

La question : Le Ghana est-il déjà condamné ?

Bien sûr que non, les Black Stars ont encore deux matches à disputer dans ce groupe G pour franchir le cap du premier tour pour la troisième fois en autant de participations à la Coupe du monde. Mais autant l’identité de leurs deux prochains adversaires (Allemagne puis Portugal) que le contenu de leur prestation face aux Etats-Unis n’incitent pas à l’optimisme. A Natal, les Ghanéens n’ont pas montré le même visage qu’en préparation. Sérieux et disciplinés lors de leurs derniers matches amicaux, contre les Pays-Bas (0-1) ou la Corée du Sud (4-1), ils ont rendu une copie très décevante. Ils ont fait preuve d’une suffisance indigne à ce niveau. Et au-delà de leurs faiblesses techniques criardes, ils ont été sanctionnés de leurs incroyables lacunes tactiques.
Les Black Stars ont évolué avec un bloc coupé en deux pendant près d’une heure. Les quatre joueurs offensifs ne produisant quasiment aucun effort à la perte du ballon, ils ont offert des boulevards dont se sont régalés les Américains. Surtout, les partenaires de Kwadwo Asamoah ne semblaient pas s’attendre à une telle opposition. Ils pensaient prendre le dessus physiquement et imposer leur jeu sans trop forcer, tout en en gardant sous la semelle pour la suite du tournoi. Au lieu de cela, ils ont été croqués dans la détermination et en ont payé les pots cassés, malgré un sursaut d’orgueil en seconde période. Au moment aussi où Kwesi Appiah a lancé Kevin-Prince Boateng et Michael Essien, laissés sur le banc au coup d’envoi. Preuve supplémentaire du sentiment de supériorité qui animait peut-être le Ghana lundi. Pour croire à un retournement de situation dans cette poule, les Ghanéens devront hausser leur niveau d’intensité dans tous les compartiments du jeu. Sinon, ils ne tiendront ce rôle de nation-étendard du continent africain que beaucoup leur promettaient.
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Daniel Opare lors de Ghana - Etats-Unis (Mondial 2014)

Crédit: Panoramic

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