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Suisse - Honduras (3-0), notre antisèche : La Suisse a retrouvé ses esprits au meilleur moment

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 26/06/2014 à 15:40 GMT+2

Même si ce n’était "que" le Honduras, la Suisse a affiché mercredi les qualités qui l’ont propulsée au sixième rang FIFA ces dernières années : rigueur à toute épreuve et qualité du jeu de contre. L’Argentine peut se méfier. Notre antisèche.

En jouant comme ça, la Suisse d'Inler et Shaqiri a des gages de réussite

Crédit: Panoramic

Le jeu : Le Honduras avait le ballon, la Suisse savait l’utiliser

Contrairement à ses deux premiers matches face à la France (0-3) et l’Equateur (1-2), le Honduras a largement eu aussi le ballon contre la Suisse (57%). Une conséquence directe du choix tactique d’Ottmar Hitzfeld, à la suite de l’ouverture du score rapide (6e) de Shaqiri. Appliquée à d’abord bien défendre et à empêcher les mouvements offensifs honduriens sur les côtés - que le technicien allemand craignait – la « Nati » a exploité chaque contre, mettant la défense du Honduras en grand péril dès que les joueurs helvètes avaient le ballon. Allant très vite vers l’avant, elle a retrouvé ses qualités de contre-attaquante qui lui avaient permis de se qualifier pour le Mondial. Efficace dans ses sorties de balle, la Suisse l’a également été devant les buts en cadrant pas moins de 77% de ses frappes ! Tout l’inverse du Honduras, auteur de seulement quatre tirs cadrés en onze tentatives et dont le surplus d’agressivité a encore été démontré à diverses reprises (Palacios sur Shaqiri, Figueroa pas loin d’imiter De Jong). Sans que cela change le scénario.

Les joueurs : Shaqiri en mode Robben, Bengtson douzième Suisse

Jusqu’ici décevant, Xherdan Shaqiri a su se faire pardonner face au Honduras. Cinq tirs cadrés, trois buts, une activité de tous les instants : le joueur du Bayern Munich a montré que le vrai leader de la Suisse, c’était lui. Le meneur de jeu de 22 ans peut toutefois remercier Josip Drmic. Préféré à Seferovic, le buteur helvète a été l’auteur de deux passes décisives et s’est montré très actif sur le front de l’attaque, où Inler, toujours précis à la relance, n’a cessé de le rechercher. Rentré à la 40e à la place de Costly plutôt bon jusqu’alors, Jerry Palacios a été un point de fIxation très utile pour ses coéquipiers et il aurait dû obtenir un penalty (61e) . Pourtant latéral gauche, Juan Carlos Garcia a lui été le joueur le plus dangereux du Honduras. C'est de ses centres que sont venues la plupart des occasions des « Catrachos », annihilées parfois par Benaglio, encore très bon dans les cages suisses.
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Bengtson (Honduras), maladroit contre la Suisse

Crédit: AFP

Le gardien de Wolfsburg n’a toutefois été que rarement inquiété en raison de la faiblesse hondurienne devant le but et notamment celle de Jerry Bengtson. le numéro 11 du Honduras s’est montré d’une incroyable maladresse (52e, 68e, 80e, 86e). Wilson Palacios, de retour de suspension, aurait lui dû écoper d’un nouveau carton rouge mais son assassinat sur Shaqiri (18e) n’a même pas été sanctionné. Sans doute le meilleur Suisse contre la France, Granit Xhaka a tout raté ou preque contre le Honduras. Imprécis dans ses passes, pas du tout lucide dans ses choix, le milieu de Mönchengladbach a gâché beaucoup de contres de la « Nati ».

Le tournant qui n’a pas eu lieu : Beckeles pouvait tout relancer

22e minute de jeu : Déjà mené (0-1) depuis un quart d’heure, le Honduras peine à réagir et à se créer de franches occasions. Sur l’un des rares corners honduriens de la première période, le ballon échoue aux six mètres à Beckles à la suite d’une main peu évidente d’un Suisse et non signalée. Alors que ses coéquipiers réclament un penalty quasi impossible à siffler, Beckles tente maladroitement un tir en pivot à la réussite improbable. Le ballon file loin des cages de Benaglio. Neuf minutes plus tard, la Suisse pique en contre et Shaqiri s’offre le doublé.

La stat : 50

Auteur d’un triplé, le deuxième dans ce Mondial après celui de Müller (autre joueur du Bayern), Xherdan Shaqiri est rentré dans l’histoire de la Coupe du monde. Le meneur de jeu de la Nati est en effet devenu le cinquantième joueur à réaliser cette performance lors d’un Mondial.
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Xherdan Shaqiri, le milieu offensif de la Suisse, a inscrit un triplé face au Honduras - Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

Le tweet qui nous a fait sourire

Il a eu de la chance, le match a été arrêté par la nuit

La décla : Luis Fernando Suarez (sélectionneur du Honduras)

Quand on s'est réveillé, il y avait déjà 2-0.

La question : A-t-on vu le vrai visage de la Suisse ?

Passer de la France au Honduras n’incite pas vraiment à la comparaison mais il est indéniable que le style de jeu de la Suisse lors des deux rencontres n’a rien eu à voir. La Suisse a d’ailleurs autant eu le ballon ce mercredi (43%) que la France vendredi dernier lors son succès (5-2). Obligé lors de ses deux premiers matchs à faire le jeu, ce qu’elle n’aime pas faire, la « Nati » a cette fois-ci décidé de s’appuyer sur ces propres atouts : une grande solidité défensive et des sorties de balle rapides et efficaces. On ne peut pas terminer première de son groupe des éliminatoires, avec six buts encaissés et sans avoir concédé la moindre défaite, et démontrer une défense aussi friable que contre l’Equateur et la France. Ce mercredi, la Suisse a rarement laissé aux Honduriens la possibilité d’inquiéter Benaglio, les obligeant à des tentatives désespérées pour s’approcher des buts suisses. Une fois à droite, une fois à gauche, le bloc suisse a parfaitement coulissé, strcturé à merveille autour de la paire de milieu Inler-Berhami. Avec Inler et Shaqiri à ce niveau, la Suisse n’a plus à avoir peur.
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Gokhan Inler (Suisse) a retrouvé son meilleur niveau au bon moment

Crédit: Panoramic

Même l’Argentine pourrait avoir quelques soucis à se faire. Elle reste bien évidemment favorite de leur huitième de finale et ce n’est pas cela qui va inciter la Suisse à sortir de son schéma de jeu préféré. Les coéquipiers de Lionel Messi risquent donc de se retrouver donc face à un bloc très regroupé et évoluant assez bas, à l’image de ce qu’ils avaient pu rencontrer contre l’Iran (1-0). Passés tout près de la défaite, les Argentins n’avaient dû leur salut qu’à un exploit de Messi. Mais si les Iraniens avaient peiné dans la relance, ce ne sera pas le cas des Suisses dont il s’agirait même de la qualité première. Cette confrontation pourrait donc se transformer en match piège pour l’Abliceleste, qui a tout de même montré ce mercredi, que ses qualités offensives revenaient. Comme la Suisse. Mais la « Nati » a aussi retrouvé sa défense. Pas l’Argentine. De quoi offrir une belle opposition de style, plus ouverte qu’il n’y paraît au premier abord.
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