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Equipe de France : Vingt ans, le plus bel âge

Laurent Vergne

Mis à jour 11/07/2018 à 18:03 GMT+2

COUPE DU MONDE - Victorieuse de la Belgique mardi soir (1-0), l'équipe de France s'est qualifiée pour la finale du Mondial. Ce n'est en rien banal, mais c'est tout de même la troisième fois depuis 1998. Malgré des soubresauts, le bilan tricolore sur les deux dernières décennies est assez exceptionnel.

Didier Deschamps, le lien entre 1998 et 2018.

Crédit: Getty Images

Jeudi, nous prendrons tous un coup de vieux supplémentaire. Ce sera le 20e anniversaire du plus grand jour de l'histoire du football français. Ce France - Brésil tiendra à jamais une place à part. Rien n'égalera jamais le bonheur collectif du 12 juillet 1998. La saveur de la première fois, le partage à la maison, tout ceci a quelque chose d'inégalable.
Mais ce qui aurait pu n'être qu'un formidable "one shot", à l'image de l'Angleterre de 1966, a été le point de départ d'une période dorée, faite de quelques bas spectaculaires, à l'image des fiascos de 2002 ou 2010, mais aussi, mais aussi surtout, de points hauts comme jamais nous n'aurions osé en rêver il y a un quart de siècle.
Dimanche soir, les Bleus disputeront leur troisième finale de Coupe du monde. En six éditions. Les quinze premières finales s'étaient passées d'eux. Depuis, une fois sur deux, la France est à l'affiche du match pour le titre. Cela ne peut pas être le fruit du hasard. Trois finales en vingt ans, aucune nation n'a fait mieux sur la période.
Ni le Brésil, qui s'est arrêté aux deux de 1998 et 2002. Ni l'Allemagne, qui affiche le même bilan que la Seleçao. Les autres n'ont goûté qu'une seule fois à ce match à la saveur unique. Pas même la grande Espagne, sans aucun doute la meilleure équipe de ces vingt dernières années, mais dont le règne, de l'Euro 2008 à l'Euro 2012 en passant par le Mondial 2010, s'il a été spectaculaire, a été limité dans le temps.
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Antoine Griezmann (France vs. Belgium)

Crédit: Getty Images

Dimanche comptera double

L'équipe de France, ou plutôt les équipes de France, ont donc réussi quelque chose d'exceptionnel en deux décennies. Aux trois finales mondiales, il faut aussi ajouter celles des Championnats d'Europe 2000 et 2016. Cinq finales majuscules. Il n'y en avait eu qu'une seule, avant 1998... Avec des sélectionneurs aussi différents sur le fond comme sur la forme que Jacquet, Lemerre, Domenech ou Deschamps, la France s'est hissée au sommet, ou tout près, si l'on considère qu'une finale perdue n'est qu'une cime inaboutie.
Les joueurs, passent, eux aussi. Zidane. Mbappé. Henry. Griezmann. Deschamps. Pogba. Barthez. Lloris. Et tant d'autres. Eux aussi incarnent une variété de talents qui ont permis aux Bleus de ne jamais s'éloigner trop longtemps des hautes sphères. Ces équipes successives ont été plus ou moins désirables, mais le bilan d'ensemble, lui, a quelque chose d'implacable. C'est tout particulièrement vrai pour la dernière en date, celle de Deschamps. Enchainer deux finales de rang, à l'Euro et au Mondial, ce n'est pas rien.
Reste une marche à gravir, et elle pèsera lourd dans l'empreinte tricolore. Aussi bien celle de cette équipe que sur celle du football français sur ces vingt années. Une défaite dimanche contre l'Angleterre ou la Croatie et la troupe à Deschamps restera comme l'exemple ultime d'un travail bien fait mais inachevé. Jusqu'au stade Loujniki, ces Bleus-là devront porter la croix de l'échec final face au Portugal il y a deux ans. Qu'ils l'emportent à Moscou et la génération Griezmann restera comme incontournable.
Qu'ils apposent une deuxième étoile sur le maillot tricolore et le football français s'imposera sur ces vingt années comme une référence. Elle se placera seule avec deux titres, au-dessus du Brésil, de l'Italie, de l'Allemagne et de l'Espagne. Sinon, elle partagera. Avec tous ceux-là, plus l'Angleterre et la Croatie. Ce ne serait pas (tout à fait) la même chose.
Mais, quoi qu'il arrive, ces deux décennies ont quelque chose d'unique. "J'avais vingt ans… Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie", écrivait Paul Nizan. Le 12 juillet 1998 a presque vingt ans. Un sacré bel âge, pour l'ère dorée du foot français.
1998 - 2018 : L'ère dorée du football français
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