France - Danemark - Bleus : Libérez Lemar

L'équipe de France va vivre un moment crucial ce mardi face au Danemark. Au-delà du résultat, au-delà de sa place finale dans la poule. L'enjeu est peut-être supérieur encore parce qu'il risque de déterminer ses chances d'aller plus loin dans la compétition. La France est déjà qualifiée, le Danemark n'est pas anecdotique mais le résultat de la rencontre n'engendra rien de définitif pour les Bleus.

En revanche, ce mardi, l'ultime match de poule doit lui permettre de trouver la clé, la solution au problème qui obscurcit son avenir : ce satané côté gauche. Contraint de revenir au 4-4-2, Didier Deschamps a bricolé un système avec Blaise Matuidi face au Pérou. Poussive, la prestation du joueur de la Juventus a confirmé qu'à ce poste, il ne pouvait pas être une solution fiable pour des matches à plus haute intensité.

Deschamps n'a pas des dizaines de solutions sous la main. Pour être tout à fait franc, je n'en vois qu'une : Thomas Lemar. D'accord, sa fin de saison avec Monaco a fragilisé sa position, mais j'avoue avoir eu du mal à saisir sa mise au ban. Didier Deschamps dispose d'éléments qui me sont sans doute inconnus parce qu'il m'est bien difficile d'expliquer qu'il s'en passe alors même que le 4-4-2 exige la titularisation du Guadeloupéen. Thomas Lemar n'est pas seulement l'unique ailier gauche de formation de cette équipe de France. Il est aussi celui qui doit permettre de stabiliser le onze par le volume de ses courses.

Parmi tous les attaquants des Bleus, Ousmane Dembélé et Kylian Mbappé en particulier, il est celui pour lequel le travail défensif est le plus naturel. Lemar n'a pas à forcer sa nature : le repli fait partie de son ADN. Il se recentre, ferme les angles de passes et homogénéise le bloc. Il faut se souvenir de sa première période face à la Colombie (2-3) en mars pour comprendre à quel point il est précieux dans ce dispositif.

Ce jour-là, au Stade de France, l'ancien Monégasque n'avait pas seulement marqué, ses jambes de feu avaient permis aux Bleus de dévorer les Colombiens en première période. Depuis cette démonstration, il n'a joué que 27 minutes en six matches. Le retour du 4-3-3 en était la raison principale mais c'est désormais de l'histoire ancienne.

Le moment est venu de relancer Lemar parce que c'est de lui que viendra la solution. "Il est extrêmement bon en équipe de France", a rappelé Tolisso dimanche. "Il a une patte gauche magnifique. Il peut faire la différence à tout moment, a une capacité à faire le décalage et la bonne passe. Il a toutes les caractéristiques pour jouer à gauche."

Jusqu'à preuve du contraire, il reste le meilleur spécialiste sur coups de pied arrêtés, l'un des points faibles de l'équipe de France lors de cette Coupe du monde. Et la présence d'un vrai ailier doit permettre à Lucas Hernandez de trouver sa place en phase offensive grâce à des combinaisons bien plus efficaces que face au Pérou avec un Matuidi forcément limité. Les entraînements de Lemar en Russie et l'opposition face aux U19 du Spartak Moscou vendredi où il a inscrit un doublé et délivré du caviar à la louche, témoignent de son retour en force. Lemar va débuter mardi à Moscou. Pour lancer sa Coupe du monde et pour rendre celle des Bleus un peu moins tortueuse.