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Coupe du monde | Avenir de Ronaldo, départ de Fernando Santos...: au Portugal, c'est le grand bazar après le Qatar

Julien Pereira

Mis à jour 15/12/2022 à 20:54 GMT+1

COUPE DU MONDE 2022 - Le Portugal ne parvient pas à se remettre de sa gueule de bois. Cinq jours après sa défaite face au Maroc (1-0) en quart de finale, la Seleção das Quinas règle et fait ses comptes. Le cas Cristiano Ronaldo est encore épineux et Fernando Santos a fini par prendre la porte. José Mourinho est candidat pour récupérer les commandes.

Cristiano Ronaldo passe devant Fernando Santos après la défaite du Portugal face au Maroc en quart de finale de Coupe du monde

Crédit: Getty Images

À chaud, les défaites les plus récentes sont aussi, toujours, les plus amères. Mais, même avec un recul de cinq jours après son élimination par le Maroc en quart de finale de Coupe du monde, le Portugal n'a pas revu son jugement ; cette défaite-là demeure, assurément, la plus douloureuse à digérer depuis le triomphe européen. Probablement pour plusieurs raisons.
La victoire historique face à la Suisse au tour précédent (6-1), censée marquer le début du renouveau, est finalement devenue un insupportable ascenseur émotionnel. Puisqu'elle doit incarner l'an I après CR, cette nouvelle génération aura aussi droit au même niveau d'exigence, dans les succès comme dans les échecs, que celui qui a porté la Seleção - ou tenté de le faire - durant plus de quinze ans.
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De la même manière que la leçon infligée à la Nati a permis de tirer un trait, la douche froide qui a suivi a immédiatement servi à le raturer. Au pays du fado, sœurs et compagne de Cristiano Ronaldo n'ont plus caché leurs mots. "Aujourd'hui, ton ami et entraîneur a pris la mauvaise décision, a écrit Georgina Rodriguez en connaissant parfaitement la résonance d'un tel message au pays. On ne peut pas défendre quelqu'un qui ne le mérite pas."
Cette somme de réactions, qui prennent souvent des airs de lobbies lorsqu'ils concernent le quintuple Ballon d'Or, a quelque peu brouillé le constat et fait survivre l'idée selon laquelle CR7 doit encore tenir un rôle majeur au sein de cette sélection. Face au Maroc, le Portugal n'était pas bon sans lui. Il n'a pas été bien meilleur avec.

Les effets du statut de Ronaldo sont devenus trop lourds

À l'heure de faire le tri, il serait pourtant plus utile de mesurer son impact sur le groupe, devenu bien plus lourd que son poids sur le jeu. Son interview controversée, sa boutade polémique avec Bruno Fernandes puis avec João Cancelo, son vrai-faux accord avec un club saoudien, son vrai-faux désir de quitter le groupe après être devenu remplaçant... Les effets du statut du meilleur joueur portugais de l'histoire ne sont plus rendus supportables par son rendement sur le terrain. En conférence de presse, les "laissez-le en paix" balancés par Fernando Santos ressemblaient aussi à des appels à l'aide de tout un groupe.
L'Ingénieur avait abattu sa dernière carte en sachant pertinemment que cette décision s'imposait, face à la profusion de talents et après des années à lancer des joueurs en grappes sans que cela ne fasse avancer la Seleção das Quinas. Il savait aussi ce que cela impliquerait, tant pour la relation très étroite qu'il entretenait avec la star que pour son poste. Un parcours stoppé dans le dernier carré, par la France ou l'Angleterre, aurait pu lui offrir un sursis.
S'incliner avec tant d'impuissance face au Maroc a fait tâche et il a finalement eu ce à quoi il devait s'attendre. C'est-à-dire, absolument rien. Sur les réseaux sociaux, Cristiano Ronaldo est revenu sur son expérience personnelle en Coupe du monde, a vanté la force de la nouvelle génération, mais n'a pas eu le moindre mot pour celui qui l'a mené vers son premier titre international, et défendu corps et âme, contre vents et marées, jusqu'au 5 décembre dernier. Seule la fin d'un long message diffusé sur Instagram, dimanche dernier, semble lui être adressée : "Que chacun tire ses propres conclusions."

Santos rattrapé par son choix et par le FISC

Là où beaucoup se rangeront toujours derrière CR7, même lorsqu'il ne sera plus en mesure de réussir le moindre geste technique, Fernando Santos a lui été lâché par l'opinion publique, après avoir pourtant pris la décision la plus difficile, celle que tout le peuple lui réclamait à travers des sondages effectués, presque chaque semaine, par la presse.
"Présenter ma démission ne fait pas partie de mon répertoire", avait rappelé le sélectionneur après la défaite. Il a fini par prendre la porte, puisqu'il ne pouvait en être autrement. Sa survie de quelques jours aura tenu à des arguments financiers et à une rupture qui coûtera un bras à la Fédération. D'autant qu'il y a quelques mois, le FISC portugais avait rattrapé le technicien pour une évasion fiscale supposée à la suite d'un paiement de la Fédération à Femacosa, société à travers laquelle était rémunéré l'ensemble du staff de la Seleção.
Désormais, la FPF fouille pour dégoter son successeur. Avec le risque, tout de même, que l'élu décide de faire machine arrière en accordant à Ronaldo le crédit qu'il réclame pour s'offrir une chance de disputer un dernier Euro. Peut-être faudrait-il que la douloureuse élimination ait au moins servi à tourner - douloureusement, là aussi - la page. Ce sera certainement le cas si José Mourinho, que la presse italienne cite parmi les candidats, est choisi. L'ex "Special One" n'a jamais apprécié les têtes qui dépassent. Et sa relation avec CR7 fut plus souvent gelée que brûlante.
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