Coupe du monde | Maroc - Portugal | Le douloureux crépuscule de Ronaldo avant le nouveau monde de la génération Felix
Mis à jour 10/12/2022 à 15:29 GMT+1
COUPE DU MONDE 2022 - Malgré une victoire mémorable face à la Suisse qui a marqué l'émancipation de sa nouvelle génération, mardi (6-1), le Portugal a avancé vers son quart de finale face au Maroc, ce samedi (16h00) sans effusion. La rétrogradation de Cristiano Ronaldo, difficile à vivre, a pris le pas sur les promesses entrevues face à la Nati. Tourner la page sera long.
C'était un match à tout faire valser. Oubliées, les frustrations passées. Envolées, les inquiétudes futures. En écrasant la Suisse comme il l'a fait, mardi soir, en huitième de finale de Coupe du monde, le Portugal a forcé les portes d'un nouveau monde, dont l'existence était soupçonnée mais l'accès, verrouillé. Du temps dans lequel on vit, il y a quelque chose d'inhabituel, donc de grisant, à envisager l'avenir avec tant de certitudes. Mais il y a toujours un mais.
Finalement, au sud-ouest de l'Europe, tout juste la gifle infligée à la Nati a-t-elle déclenché un enchantement contenu, une joie modeste, un goût de reviens-y un peu amer. Il n'y a pas de grande victoire sans grand sacrifice et ce succès-là a matérialisé ce que toute l'Europe savait déjà, et ce que même les Portugais commençaient à admettre. Nul ne sait si la Selecção das Quinas aura encore besoin de Cristiano Ronaldo dans cette Coupe du monde. Mais chacun a désormais la certitude qu'elle peut avancer sans lui.
Difficile d'être Cristiano Ronaldo en ce moment
Tout cela ne serait qu'un simple effet du temps qui passe si Cristiano n'était pas Ronaldo, avec tout ce qu'il représente pour un pays qui existait par à-coups avant lui, et qui s'est invité à toutes les plus grandes tables avec lui. "Ce que j'en pense, c'est qu'il doit être difficile d'être Cristiano Ronaldo en ce moment même", a soufflé Ruben Amorim, son ancien coéquipier.
Au fond, l'actuel entraîneur du Sporting traduit là le sentiment d'un peuple qui, des années durant a vécu le football à travers ses exploits. Le quintuple Ballon d'Or a tant incarné son pays qu'il a fini par l'imprégner de ses joies, avant tout, et de ses échecs, aussi. Ainsi, au Portugal, les réseaux sociaux, les interviews dans la presse et les plateaux de télévision sont devenus des divans. Certains estimant même qu'à choisir, "ils auraient préféré que Cristiano soit titulaire et que la Selecção perde ce match".
Tourner la page va prendre du temps
À l'extérieur, les langues se délient, le tabou se fissure, José Fonte assure à la BBC que "le Portugal joue plus en équipe sans Ronaldo". À l'intérieur, on s'évertue à rappeler que la présence de CR7 sur le banc n'était qu'un "choix tactique", on refuse de commenter les messages publics de ses proches - ses sœurs Katia et Elma Aveiro, sa compagne Georgina Rodriguez - on assure qu'il n'a jamais songé à quitter le groupe et qu'il est, encore et toujours, le seul vrai leader, "un exemple et un grand capitaine", dixit Fernando Santos.
"Nous sommes unis et nous savons ce qui se passe, assurait Otavio jeudi en conférence de presse. Ces choses extérieures ne vont pas perturber le groupe. Tout ce qu'il fait ou ne fait pas est une information. Les images montrent souvent le négatif et pas le positif. Nous sommes avec lui." Tourner la page prendra du temps, même si le dernier chapitre a donné très envie de lire la suite.
"C'est une équipe pleine de talent et de jeunesse", écrivait CR7 sur les réseaux sociaux, mardi soir. Même en cas de victoire face au Maroc, ce samedi (16h00) en quarts de finale de la Coupe du monde, il sera peut-être encore un peu tôt pour s'en rendre compte. Car tant qu'il sera là, Ronaldo sera toujours au premier plan. Sur le banc ou non.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Sur le même sujet
Partager cet article