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Coupe du monde | Penalties, centres, exploits individuels... autopsie des 172 buts marqués au Qatar

Julien Pereira

Mis à jour 20/12/2022 à 21:47 GMT+1

COUPE DU MONDE 2022 - Au total, 172 buts ont été inscrits au Qatar. C'est un record pour un Mondial. Mais un record qui ne dit rien de la qualité du spectacle. Le jeu proposé par les sélections reste globalement stéréotypé et le nivellement global pousse les joueurs à privilégier l'efficacité, à travers des actions classiques, à l'audace. Même si certaines tendances, intéressantes, ont émergé.

"C'est la plus grande finale de l'histoire"

Et six qui font 172. La très prolifique finale de Coupe du monde entre l'Argentine et la France (3-3) a permis de battre, d'une petite unité, le record du nombre de buts inscrits sur une édition, qui était jusqu'ici co-détenu par les cuvées de 1998 et de 2014. Voilà pour la quantité. Mais quid de la qualité ? Après revisionnage de l'intégralité des réalisations de ce Mondial, voici ce qu'il faut retenir.
Premier constat : (presque) tout s'est passé comme le Groupe d'étude technique de la FIFA, mené par Arsène Wenger, l'avait prévu à l'issue de la phase de groupes. Le Français et son board avaient enregistré une hausse de 83% des buts venus de centres, par rapport à l'édition précédente, et avaient estimé que cette particularité allait s'ancrer. "Les équipes verrouillent l'axe et ouvrent un peu plus les ailes", confiait l'ancien manager d'Arsenal.
Conséquence : 56 buts sont venus de centres dans le jeu. Un tiers du total. Le bon vieux centre sortant, par l'ailier ou le latéral, a encore de beaux jours devant lui (23). Mais une autre arme a sérieusement pointé le bout de son nez : le centre rentrant, délivré par un droitier côté gauche ou un gaucher côté droit. C'est ce qui a notamment permis à Bruno Fernandes de marquer en cherchant Cristiano Ronaldo qui, lui, pensait avoir effleuré le ballon.
À ces phases de jeu, on peut ajouter les très classiques coups de pied arrêtés (corners et coups francs), qui ont débouché sur une vingtaine de pions, même si les Pays-Bas - face à l'Argentine - et la Croatie - face au Maroc - ont lié l'utile à l'agréable avec de jolies combinaisons travaillées et répétées en amont.

Centres, coups de pied arrêtés et penalties = la moitié des buts

S'ils ont été globalement beaucoup plus cléments avec les joueurs, les arbitres de cette Coupe du monde sont paradoxalement restés très généreux en penalties. Ce n'est pas Lionel Messi (4 penalties) et l'Argentine, devenue la nation en ayant obtenu le plus dans une Coupe du monde (5) qui diront le contraire. Au total, 17 coups de pied de réparation ont été convertis, sur 23 en tout.
C'est moins qu'en 2018, première édition durant laquelle le VAR a été utilisé (22/29) mais c'est le deuxième plus grand total, devant la cuvée 1998 (17/18). Centres dans le jeu, coups de pied arrêtés, penalties : ces trois phases de jeu ont donc apporté plus de la moitié (92/172) des pions inscrits au Qatar.
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Que penser de l'arbitre ? "Il a faussé le jeu d’une certaine manière"

Pour plus de diversité, il fallait compter sur les exploits individuels (15), comme ceux de Kylian Mbappé face à la Pologne, Gonçalo Ramos face à la Suisse, Wahbi Khazri face aux Bleus ou encore Marcus Rashford face aux Gallois. En revanche, contrairement au Mondial 2018, il ne fallait surtout pas miser sur les erreurs individuelles. Seuls deux joueurs (Enzo Fernández et Nayef Aguerd) ont marqué contre leur camp. Six fois moins qu'en Russie. Même si quelques boulettes de gardiens (Ryan face à l'Argentine, Borjan face au Maroc, Keylor Navas face à l'Espagne) ont offert de jolis cadeaux (3).

Les une-deux et une-deux-trois étaient les solutions

Cinq hommes ont trouvé la faille grâce à de belles frappes enroulées depuis les angles de la surface (Leão face à la Suisse, Fernández face au Mexique) et seulement deux de plus, dont Aurélien Tchouaméni, ont marqué de loin. Une preuve supplémentaire que de nos jours, l'axe est complètement verrouillé. "Toute la compacité des équipes est concentrée dans la zone médiane, observait Jürgen Klinsmann, lui aussi membre des études techniques de la FIFA. Il est donc vraiment, vraiment difficile pour les équipes de percer le milieu et d'obtenir des tirs de 20 ou 25 mètres."
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Pourquoi Mbappé a-t-il obtenu la note de 10 ?

La rigueur tactique de toutes les sélections, y compris des moins fortes sur le papier, a limité le total de buts marqués après une dernière passe en profondeur (11). Même les contres gagnants n'ont pas été nombreux (11) malgré quelques scénarios favorables. Le peu de temps de préparation pour les coaches et les raccourcissements des fenêtres internationales n'ont pas franchement aidé les attaques à trouver la kryptonite.
Même si les phases en une touche, via des une-deux (6) ou des une-deux-trois (9) ont encore posé des problèmes insolubles pour la défense. Le Brésil, avec les buts de Casemiro face à la Suisse, de Richarlison face à la Corée et de Neymar face à la Croatie, l'avait bien compris. Mais cela n'a pas suffi.
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