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Mondial 2022 - Après Croatie - Belgique 0-0 : La fin gâchée d'une génération (presque) dorée

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 02/12/2022 à 08:16 GMT+1

COUPE DU MONDE - Tristement éliminée d'un Mondial où elle n'a fait que passer, la Belgique, incapable de battre la Croatie (0-0) ce jeudi, va désormais devoir dire adieu à des joueurs qui auront porté son football au plus haut depuis 2016. La fin sans gloire d'un cycle et d'une génération dorée qui n'aura remporté aucun trophée.

La Belgique à terre après son élimination face à la Croatie au Mondial 2022

Crédit: Getty Images

Peu après le coup de sifflet final du match face à la Croatie (0-0), un mot a rapidement fleuri sur les sites de nos confrères belges : "Fin". Pas la fin de tout, évidemment. Mais la fin de beaucoup de choses. La fin du Mondial au Qatar, déjà, qui n'entrera certainement pas dans les livres d'histoire du pays. Mais aussi la fin de l'ère Roberto Martinez, le sélectionneur des Diables Rouges ayant annoncé son départ en conférence de presse. Ce dernier, probablement conscient de la fin de toute une génération dite "dorée", et donc la fin d'un cycle, a décidé de dire stop. "C'est fini, c'est dommage, on voulait aller beaucoup plus loin, pour nous, pour le peuple belge, pour tout le monde", a résumé Jérémy Doku après la rencontre.
Au stade Ahmad-bin-Ali, les supporters belges, venus pour voir leur sélection décrocher une qualification en huitièmes de finale, ont finalement assisté aux funérailles de sa génération dorée, de tristes adieux pour des joueurs qui auront porté le football belge au plus haut depuis 2016. Alors inutile de se le cacher, et les intéressés ne l'ont d'ailleurs pas fait tout au long de la compétition, l'équipe qui avait occupé la première place du classement FIFA durant plus de trois ans, de 2019 jusqu'au printemps dernier, était arrivée au Qatar pleine de doutes. L'époque des quarts du Mondial 2014 et des Euros 2016 puis 2020, en passant par la troisième place du Mondial 2018, n'a jamais semblé aussi loin. L'ambiance, tendue et morose, elle, a fait office de boulet tout au long du Mondial.

Le crépuscule de Hazard, les larmes de Lukaku

Eden Hazard, capitaine le plus souvent coincé sur le banc du Real Madrid ces trois dernières saisons, a manqué du rythme qui en avait fait le symbole virevoltant de la Belgique spectaculaire et dominatrice du Brésil en quart du Mondial 2018. Il a fini par perdre sa place, son poste et son brassard, qu'il a quand même récupéré à Kevin De Bruyne au moment de son entrée en toute fin de match. Plus symbolique qu'autre chose pour un joueur qui fêtera, en janvier prochain, ses 32 ans. Pour lui, en sélection comme en club, il ne reste que les souvenirs.
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Romelu Lukaku, maudit avec la Belgique face à la Croatie

Crédit: Getty Images

Romelu Lukaku, son attaquant et meilleur buteur de l'histoire de la sélection (65 buts), se remettait d'une blessure à une cuisse et, face aux Croates, il aura manqué trois énormes occasions, qui auraient pu qualifier son équipe. Un cauchemar en prime time. Et des larmes en mondovision. "Big Rom" va devoir s'en remettre, surtout mentalement, lui qui a connu un début de saison miné par les blessures pour son retour à l'Inter Milan. La Coupe du monde n'a pas inversé la tendance.
La défense, qui avait déjà souffert des départs à la retraite de Vincent Kompany et Thomas Vermaelen, a été critiquée, pour sa lenteur, parfois à juste titre. Mais les trentenaires Jan Vertonghen (35 ans) et Toby Alderweireld (33), bien protégés par le gardien de but Thibaut Courtois, n'auront toutefois concédé qu'un but en trois rencontres. Mais cela n'aura rien changé au triste épilogue, presque inévitable, qui attendait des Diables plus pâles que jamais. Si les deux défenseurs ont peut-être disputé leur dernier grand tournoi, Hazard et De Bruyne ne se sont pas encore prononcés sur la suite de leur carrière internationale. Courtois et Lukaku, eux, devraient poursuivre l'aventure.

Une génération qui mérite "respect et admiration"

Presque ému aux larmes en conférence de presse, le démissionnaire Roberto Martinez, qui aura passé six années passées à la tête de l'équipe nationale dont il avait pris les rênes en 2016 à la suite de Marc Wilmots, en plus du rôle de directeur technique de la Fédération, a tenu à rendre hommage aux siens. Et surtout aux plus anciens qui l'ont accompagné. "Je dis au revoir à l'équipe nationale, et c'est plein d'émotion comme vous pouvez l'imaginer", a-t-il déclaré en conférence de presse. Dommage de finir comme ça car, comme le souligne Martinez, cette génération mérite "respect et admiration". La "bande de potes", dixit le capitaine Hazard, a toutefois connu des "tensions", a-t-il reconnu peu après.
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Groupe qui implose, De Bruyne accusé : les coulisses de la crise belge

Et maintenant ? "Quand c'est la fin de quelque chose, c'est le début d'une autre. La relève a beaucoup de qualité", a prévenu Thorgan Hazard. "Il y a beaucoup de joueurs qui ont pleuré, c'est la dernière pour quelques joueurs, c'est la Coupe du monde, ce n'est pas un match amical. C'est tous les quatre ans et c'est normal qu'il y ait beaucoup de regrets", a reconnu de son côté Michy Batshuayi. Thibaut Courtois en a aussi.
"Dorée, c’est un peu difficile à dire si tu ne gagnes rien, a pesté le gardien à beIN Sports. On n’est pas une génération dorée, on est une génération avec beaucoup de talents, de grands joueurs partout en Europe. On a montré en Russie qu’on était une Belgique qui jouait bien au foot. Aujourd’hui et à l’Euro, on n’a pas été nous-mêmes, c’est un peu dommage."
Désormais, une nouvelle dynastie devra assumer le lourd héritage de cette génération dite dorée mais qui n'aura finalement rien gagné. Les nouveaux auront-ils le talent de leurs aînés ? La réponse appartient aux Théate, Trossard, Faes, De Ketelaere et autres Onana.
(Avec AFP)
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