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EURO 2020 - Après le traumatisme Eriksen, le retour au terrain : "On ne sait pas comment on va réagir"

Arthur Merle

Publié 16/06/2021 à 23:47 GMT+2

EURO 2020 – Secoué par le malaise cardiaque de son leader Christian Eriksen face à la Finlande samedi dernier, le Danemark retrouve le terrain contre la Belgique, jeudi (18h00), à l’occasion de la 2e journée. Le milieu de terrain de l’Inter Milan a échappé au pire, mais le traumatisme est toujours présent. La formation danoise s’avance donc vers un sacré défi psychologique.

Der Dänische Nationaltrainer Kasper Hjulmand

Crédit: Getty Images

"Je vais bien malgré les circonstances. Je dois encore faire des examens à l’hôpital mais je me sens bien". Qu’il a soulagé, ce post de Christian Eriksen, mardi sur Instagram. Trois jours plus tôt, le milieu de terrain danois, victime d’un malaise cardiaque peu avant la mi-temps, se faisait une énorme frayeur face à la Finlande. "Il était parti. C’était un arrêt cardiaque", confiait le médecin du Danemark, Morten Boesen. Des propos aussi glaçants que les images de samedi. Les yeux révulsés du joueur de l’Inter, tout le monde voudrait les oublier. En premier lieu ses coéquipiers, admirables de courage, de dignité et de solidarité pour entourer leur partenaire.
Les jours ont passé plus vite que le traumatisme ne s’est atténué, c’est une certitude. Et si Eriksen est en capacité de donner des nouvelles, il le fait depuis un lit d’hôpital. Pourtant, le Danemark doit déjà se poser la question : comment jouer un match de football dès jeudi (18h00) face à la Belgique ? Kasper Hjulmand et les siens auraient d’ailleurs aimé se la poser plus en détail avant la reprise de la rencontre face à la Finlande samedi. "Il n'est pas correct de dire que nous avons demandé à jouer, ce n'est pas le cas. Le Covid permet de reporter de 48h, mais apparemment ce n'est pas le cas d'un arrêt cardiaque", pestait le sélectionneur.
Je ne pense pas qu’ils aient peur de jouer
Choc et amertume. De "drôles" de sentiments pour préparer une rencontre de Championnat d’Europe. "Je ne pense pas qu’ils aient peur de jouer, a pourtant assuré Hjulmand mardi au moment d’évoquer la rencontre face aux Diables Rouges. Mais la réaction normale à un tel traumatisme ne vous concerne pas seulement vous. C’est aussi votre famille, peut-être vos enfants, votre femme, vos parents. La boîte à émotions a été ouverte. Je pense qu’on a fait un grand pas hier (lundi) et je pense qu’on en fera un autre aujourd’hui (mardi)."
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Kasper Hjulmand

Crédit: Getty Images

La page n’est évidemment pas tournée, c’est bien normal. Eriksen occupera les pensées de ses coéquipiers et bien plus, jusqu’au coup d’envoi et au-delà. "Cela va être fort émotionnellement de retourner au Parken, on s'attend à avoir un incroyable soutien de la part de nos supporters et de tout le pays, a-t-il poursuivi mercredi. Il faut qu'on soit prêt à ça et utiliser cette énergie de façon positive. Ce qui est fou, c'est que l'hôpital où est Christian n'est pas loin du stade, il peut le voir et il est même possible qu'il entende tout ce qui s’y passe".

Un soutien psychologique qui "fait du bien"

La gestion des émotions. Un élément qui sera, côté danois, la clé principale de cette rencontre. En Belgique, on l’a évidemment compris. "Ce n’est pas plaisant de devoir jouer contre eux maintenant. Mais ce ne sera pas drôle pour les Danois non plus. Cela peut se passer de deux façons : cela peut leur donner une force supplémentaire, ou non", a analysé Toby Alderweireld, défenseur central des Diables Rouges et ancien coéquipier d’Eriksen à Tottenham. "On ne sait pas comment on va réagir, car personne n'a été confronté à ce qu'on a vécu (samedi), chacun va avoir une façon différente de gérer ce qu'il s'est passé", a confirmé l'attaquant danois Yussuf Poulsen, comme pour répondre à son futur adversaire.
Chaque joueur préparera donc comme il l’entend ce retour à la compétition. En se rendant ou non au stade mercredi soir, à la veille de la rencontre, comme l’a proposé Hjulmand à ses troupes. En profitant, aussi, du soutien d’une équipe de psychologues "en groupe ou individuellement", une aide qui a "fait du bien" à toute la sélection. Pour les hommes de Roberto Martinez aussi, l’approche du match sera particulière. Encore plus pour ceux qui, comme Alderweireld ou Romelu Lukaku, ont évolué ou évoluent encore dans le même club que le Danois.
Les Belges devront produire leur meilleur football
"Je pense que nous devons nous concentrer sur nous-mêmes et avoir une approche de ce match aussi professionnelle que possible, en essayant de gagner, a tranché Alderweireld. Ils ont beaucoup de qualités et ont une idée claire de comment ils veulent jouer." L’aspect technico-tactique paraîtra insignifiant jusqu’au coup d’envoi. Mais, rapidement, la réalité du terrain reprendra ses droits. Et alors, l’absence d’Eriksen sera aussi analysée via le prisme du sportif. "On sait que cela va être dur, d'autant que Christian, notre meilleur joueur, le coeur de cette équipe, est irremplaçable", a balayé Hjulmand à ce sujet.
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Kasper Hjulmand et ses joueurs

Crédit: Getty Images

"Mais nous avons d'autres joueurs de top niveau, nos joueurs seront prêts et les Belges devront produire leur meilleur football pour nous battre", a-t-il ensuite promis. Pour Eriksen, bien sûr. Mais aussi pour la situation strictement sportive. Après sa défaite face à la Finlande (0-1) et avant d’affronter l’un des favoris de la compétition, le Danemark est dans une bien mauvaise posture dans le groupe B. Presque anecdotique. Mais y donner de l’importance est peut-être, sûrement même, la meilleure façon d’aller de l’avant.
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