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Euro 2020 - Avant le 8e Croatie - Espagne : pourquoi Sergio Busquets est-il le facteur X de la Roja ?

Antoine Donnarieix

Mis à jour 28/06/2021 à 17:42 GMT+2

EURO 2020 - Titulaire lors de la démonstration face à la Slovaquie (5-0), Sergio Busquets s’est débarrassé de la gêne liée à la Covid-19 et peut jouer un rôle central dans le milieu de terrain espagnol. Véritable cœur du collectif ibérique, le capitaine de la Roja s’est montré déterminant dans la copie quasi-parfaite rendue par son équipe. Mais pourquoi est-il aussi indispensable ?

Sergio Busquets

Crédit: Getty Images

Dans une compétition comme le championnat d’Europe, il existe parfois un déclic susceptible de changer la dynamique d’une équipe. Pour l’Espagne, celui-ci est arrivé contre la Slovaquie au terme d’une rencontre maîtrisée de bout en bout. Grâce à cinq buts inscrits sans en encaisser un seul, les hommes de Luis Enrique se sont offerts une manita et lancent définitivement leur Euro. Avant cette déferlante, la Roja a manqué un penalty (le cinquième loupé consécutivement) et aurait pu penser que la malédiction du résultat nul allait encore s’abattre sur elle. Mais cette fois-ci, rien ne pouvait empêcher les vagues rouges de submerger les Slovaques.
Martin Dubravka, gardien de but pris dans la tornade espagnole après une claquette trop molle pour ouvrir le score à son plus grand malheur, a capitulé devant une aussi grosse adversité. Enfin conquérante, l’Espagne a retrouvé de la confiance grâce à une sérénité symbolisée par son milieu de terrain. Pedri s’est montré virevoltant pour créer du déséquilibre, Koke s’est essayé aux tirs lointains pour bousculer les privilèges offensifs et Sergio Busquets, de retour après deux semaines d’absence liées au coronavirus, était le centre névralgique d’une Espagne qui confisque le ballon (66% de possession, en baisse par rapport aux 77% face à la Pologne et les 86% contre la Suède).
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"En Espagne, il y a une indifférence générale autour de la Roja"

Imperméable à la critique

Voilà pour le déclic sur le terrain. Cela dit, les deux matchs nuls concédés par l’Espagne dans le début de la compétition ont suscité un lot de critiques pas toujours très fondées. Parmi elles, celle de Rafael Van Der Vaart qui évoquait sur la chaîne néerlandaise NOS une équipe "horrible", uniquement capable de "passer d'un côté à l'autre du terrain". Une vision très péjorative de la définition football de possession qui n’a pas manqué de faire réagir les principaux intéressés. En bon capitaine et grand partisan d’un football où le ballon doit être le meilleur ami de l’homme, Sergio Busquets a souhaité remettre les pendules de l’ancien joueur du Real Madrid à l’heure.
"Quand vous utilisez des adjectifs de ce type, vous perdez toute raison, expliquait Busquets aux micros de Mediaset. Je ne comprends pas qu'un ancien joueur, pour une ou deux minutes de gloire, parle comme ça d'une équipe nationale. Ça me paraît malheureux. J'ai pu le présenter comme un joueur, à cause de choses que j'ai vécues dans plusieurs confrontations face à lui au cours de sa carrière et dont tout le monde se souvient. (…) Des gens comme ça ne méritent pas qu'on vienne pour valoriser leurs commentaires." Cette arrogance du Batave a-t-elle indirectement bénéficié à Busquets et ses coéquipiers pour se remobiliser en vue d’un match décisif dans la qualification en huitièmes de finale ? Possible. Mais au-delà du trash-talk en coulisses, l’Espagne a surtout retrouvé un guide sur la pelouse en la personne de Busquets.

Cerveau de l’Espagne

Au coup de sifflet final contre la Slovaquie, même l’UEFA l’avait compris. L’homme du match n’était pas Pablo Sarabia avec son but et sa passe décisive. Ce n’était pas non plus Aymeric Laporte, colossal défensivement et offensivement pour inscrire le deuxième but espagnol d’une tête qui rappelle le Sergio Ramos de la grande époque. Non, l’heureux élu était bel et bien Sergio Busquets. Grâce à ses chiffres d’une part : 71 minutes jouées, 60 ballons touchés, 2 passes clés, 2 occasions créées, 5 passes en profondeur réussies, 5 duels gagnés, 2 fautes subies, une interception et un tacle. Grâce à son charisme d’autre part : dans un style plus épuré et moins besogneux, Busquets est considéré comme le N’Golo Kanté de son équipe nationale. Et à l’image de l’équipe de France, l’Espagne ne sait pas (encore ?) performer sans son talisman catalan.
"Je suis ému à cause des mauvais moments que j’ai traversés, explique le milieu de terrain qui sent les larmes monter au moment de recevoir la distinction individuelle. Je me suis senti bien pendant le match mais j’avoue qu’avec la chaleur (la rencontre s’est jouée sous 34 degrés à Séville, ndlr), je cherchais parfois de l’air (rires) ! Heureusement, nous avions souvent le ballon donc j’arrivais à trouver mon souffle. Juste avant mon remplacement, j’ai ressenti une petite douleur aux ischios, le coach l’a vu. Il n’a pas pris de risque démesuré étant donné le résultat acquis et la suite du tournoi. De mon côté, j’espère enchaîner les minutes car au-delà d’avoir été asymptomatique et d’avoir travaillé seul pendant plusieurs jours, il est fondamental d’être dans un rythme d’une haute intensité pour donner le meilleur de moi-même à l’équipe." Travailler plus pour donner plus, voilà le credo d’un Busquets plein d’ambition.
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Sergio Busquets lors de la rencontre entre la Slovaquie et l'Espagne à l'Euro 2020

Crédit: Getty Images

Et maintenant, la Croatie…

À 32 ans et bientôt 33 (le 30 juin prochain), sommes-nous en train d’assister à la quintessence de Sergio Busquets à la fois en club comme en équipe nationale ? Il n’est pas interdit de le penser. Mieux encore, les chiffres sont là pour se rendre compte que Busquets occupe l’esprit de ses entraîneurs : cinquième joueur le plus utilisé par Ronald Koeman cette saison au Barça derrière Frenkie De Jong (4492 minutes, 24 ans), Jordi Alba (4196 minutes, 32 ans), Leo Messi (4192 minutes, 34 ans) et Antoine Griezmann (3903 minutes, 30 ans), Busquets est aussi le pilier central de la sélection de Luis Enrique. C’est bien simple : depuis la prise de poste de l’Asturien après le Mondial 2018, Busquets n’a raté aucun des quatorze rassemblements internationaux.
Dès lors, Busquets est bien plus qu’un capitaine de rechange en l’absence de Ramos, il est le cœur de cette équipe espagnole et tous les éléments sont là pour le prouver. Avec leur commandant de bord à nouveau sur le pont, l’Espagne s’apprête à affronter la Croatie à Copenhague. Cela devrait rappeler de bons souvenirs au Barcelonais : le 11 septembre 2018, il était titulaire pour participer à un récital contre le récent finaliste de la dernière coupe du monde, pulvérisé 6-0 à Elche. Ce soir-là, Busquets était remplacé juste avant l’heure de jeu par Rodri, le score était déjà de 5-0… Tiens, cela rappelle un match, non ?
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