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Euro 2020 : La République tchèque, cette surprise qui n’en est pas vraiment une

Raphaël Brosse

Mis à jour 03/07/2021 à 00:26 GMT+2

EURO 2020 - Tombeuse des Pays-Bas au tour précédent (2-0), la République tchèque affrontera le Danemark en quart de finale, ce samedi à Bakou (18h). Au début du tournoi, personne ou presque ne s’attendait à voir la Reprezentace, totalement inconnue du grand public et dépourvue de tête d’affiche, à pareille fête. Et pourtant, à y regarder de plus près, cela n’est pas si surprenant.

La joie des Tchèques après leur succès face aux Pays-Bas / Euro 2020

Crédit: Getty Images

Pour commencer, il y a la hiérarchie. Une modeste 40e place au classement FIFA, qui permet assez vite de déduire que cette sélection ne fait pas partie du gotha mondial. Il y a, aussi, le casting. Des noms n’évoquant rien ou pas grand-chose à la plupart des observateurs, qui ont encore en tête la folle aventure du Ballon d’Or Pavel Nedved et de sa bande au Portugal en 2004 (demi-finalistes). Non, vraiment, on ne comprend pas. On ne comprend pas ce que la République tchèque fait encore là, en quarts de finale de l’Euro, alors même que Français, Portugais et Allemands ont déjà regagné leurs pénates.
Mais en réalité, c'est tout sauf incompréhensible. Tout d’abord parce que la très bonne dynamique des Tchèques ne date pas d’hier. Avant de refroidir les Écossais (2-0), de tenir tête aux Croates (1-1) et, surtout, de briser les rêves des Néerlandais (2-0), la Reprezentace surfait déjà sur de probants résultats. Elle venait d’être promue dans la Ligue A de la Ligue des Nations, avait résisté à la Belgique en mars (1-1) et, si l’on remonte à octobre 2019, avait aussi infligé à l’Angleterre sa première défaite en éliminatoires depuis… 2009 (2-1).
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Czech Republic's midfielder Tomas Soucek (C) fights for the ball with Netherlands' defender Stefan de Vrij during the UEFA EURO 2020 round of 16 football match between the Netherlands and the Czech Republic at Puskas Arena in Budapest on June 27, 2021

Crédit: Getty Images

Des cadres installés dans le Big Five

Des performances probantes que le sélectionneur Jaroslav Silhavy - adjoint de l’emblématique Karel Brückner lors de l’Euro 2004 - a pu obtenir en s’appuyant sur des éléments qui, à l’heure actuelle, ont fait leur trou dans les plus grands championnats européens. Deuxième meilleur buteur de la compétition (4 réalisations), Patrik Schick s’est fait remarquer avec le Bayer Leverkusen cette saison. Le latéral Vladimir Coufal et le milieu Tomas Soucek sont, eux, vite devenus indispensables à West Ham, solide 6e de Premier League.
Absent pour cause de blessure face aux Pays-Bas, l’expérimenté Vladimir Darida (Hertha Berlin) est lui aussi une valeur sûre de sa sélection. On pourrait même citer le dernier rempart, Tomas Vaclik, brillant depuis le début du tournoi et qui, même s’il a été poussé sur le banc par Yassine Bounou en club, a acquis une grosse expérience en Liga et sur la scène européenne avec le FC Séville. Enfin, le très prometteur Adam Hlozek (Sparta Prague) attire déjà, du haut de ses 18 ans, l’attention prononcée de certains cadors du Vieux Continent.
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L’ADN du Slavia

Le parcours remarquable de la République tchèque cet été fait par ailleurs écho au redressement spectaculaire d’une institution locale : le Slavia Prague. Au bord de la faillite en 2015, désormais propriété d’un fonds chinois, le club de la capitale règne maintenant sans partage sur la scène nationale, et se permet quelques coups d’éclat loin de ses frontières. En 2019, les Cervenobili ont ainsi accroché le FC Barcelone au Camp Nou (0-0) et l’Inter Milan à San Siro (1-1) en phase de groupes de C1. L’année suivante, ils se sont hissés en quarts de C3.
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Jaroslav Silhavy (République tchèque) / Euro 2020

Crédit: Getty Images

Entraîneur du Slavia avant d’arriver à la tête de la Narodni Tym, Silhavy pioche allègrement dans ce réservoir à talents pour façonner son onze. Dans le groupe tchèque qui participe à l’Euro, cinq joueurs portent les couleurs pragoises, dont le milieu Tomas Holes et les ailiers Petr Sevcik et Lukas Masopust. D’autres, comme les Hammers Soucek et Coufal ou Alex Kral (Spartak Moscou), y sont passés avant de briller à l’étranger. Autant d’éléments qui se connaissent par cœur et savent jouer ensemble.
C’est donc avec cet effectif notamment imprégné de l’ADN du Slavia que Jaroslav Silhavy en est venu à mettre en place son immuable 4-2-3-1. Cette formation-là ne fait certes pas partie de celles qui ont le plus séduit les observateurs durant le premier tour, en dépit du formidable lob de Schick face aux Écossais. Mais son collectif est bien huilé, son bloc reste très compact et son pressing agressif fait souvent des dégâts. Quant à son efficacité clinique dans la moitié de terrain adverse, elle n’est plus à démontrer. Les Danois, adversaires des Tchèques samedi (18h), sont avertis. Eux n’auront pas le droit d’être surpris.
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