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Un Euro "So French" et l’histoire au bout ? Une Angleterre euphorique y croit plus que jamais
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Publié 29/06/2021 à 22:14 GMT+2
EURO 2020 – 55 ans après son dernier et seul titre majeur, l’Angleterre a mis fin à 60 ans de malédiction lors des matches à élimination directe sur la scène européenne en triomphant de l’Allemagne ce mardi en huitième de finale, dans un Wembley extatique (2-0). Un vent de folie souffle sur cette Angleterre aux airs de France 2018. Avec la même joie au bout ?
England vs Germany, Euro 2020
Crédit: Getty Images
Il fallait les voir, les Anglais, fous de bonheur, ivres (de bière) et de joie, à s’empoigner dans les tribunes, laissant place à la déraison, pour le 300e match de leur sélection à Wembley, leur antre historique, lors de la victoire face à l'Allemagne (2-0). Pour une rencontre qui restera elle aussi gravée dans le livre d’or des "Three Lions". Car depuis la création de l’Euro, en 1960, ceux-ci n’avaient jamais remporté un match à élimination directe à la fin du temps réglementaire. Outre le séisme islandais il y a cinq ans, il y avait eu aussi, entre autres déconvenues, cette séance de tirs au but malheureuse de 1996, en demi-finale, face à ces mêmes Allemands.
Une rencontre où c’est l’actuel sélectionneur, Gareth Southgate, qui, à l’instar de Mbappé cette année, avait loupé le penalty condamnant les siens. La revanche est donc d’autant plus belle pour les Anglais, qui n’avaient jamais fait tomber la "Nationalmannschaft" en quatre matches couperets jusqu’à cet inoubliable 29 juin. "C'est historique, a fait valoir Declan Rice, l’un des grands hommes du match, au micro de la BBC. Lors des conférences de presse, pendant la semaine, on nous a parlé des matches du passé mais on a écrit notre petite page d'histoire à nous ce soir. On en a profité à fond et c'était un plaisir d'être sur le terrain". Un plaisir partagé avec près de 42 000 spectateurs, pour une grande partie Anglais.
"Pour la première fois depuis longtemps, on a vraiment eu le sentiment que c'était un vrai match de foot avec les spectateurs dans les tribunes, s’est réjoui le roc Harry Maguire en conférence de presse. C'est une atmosphère qui nous avait manquée et que le foot mérite. C'était magnifique d'avoir les supporters dans le stade et de leur donner le sourire après l'année et demie qu'on a traversée (à cause du Covid). Dans ‘notre’ Wembley, face à l'Allemagne, on devait gagner", a admis le défenseur, rejoint par Rice : "Avec un stade bien rempli, tout le monde avait cette flamme dans les tripes d'aller sur le terrain et d'une part d'éliminer l'Allemagne de la compétition et, d'autre part, de passer en quart".
A la manière française, où du moins avec des similitudes flagrantes. Car les Anglais, s’ils sont encensés aujourd’hui, étaient criblés de critiques : "Après la phase de poules, beaucoup de monde nous avait condamnés, se plaignait de nos prestations, qu'on ne marquait pas assez de buts, a ainsi énuméré Rice. On a lu beaucoup de choses, mais en tant que joueurs, on les met de côté dans notre tête et on essaye de prouver qu'ils ont tort". Avec un milieu dominant, des profils d’attaquants qui se régalent des espaces laissés par la défense adverse, un autre en mode tour de contrôle, et une défense pour l’instant invaincue en quatre matches, quitte à proposer un football aseptisé malgré une multitude de talents, ces Anglais ont des airs de cette France tant décriée pendant le Mondial russe.
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Gareth Southgate tourné vers le ciel après la victoire des siens en huitième de finale face à l'Allemagne (2-0).
Crédit: Getty Images
Qui, comme les Bleus avaient leur Antoine Griezmann, ont leur homme à débloquer les situations, Raheem Sterling, auteur une troisième fois dans cet Euro de l’ouverture du score. "On avait besoin de réaliser une grosse prestation face à une bonne équipe, c’est ce qu’on a fait aujourd’hui [mardi], a raconté à la BBC le héros incontournable. [Marquer] pour son pays est toujours spécial, donc c'est un moment spécial pour moi. Nous savions avec quelle intensité nous pouvions jouer, peu d’équipes peuvent le faire", a analysé le joueur de Manchester City, louant à juste titre le travail de Rice et Phillips au milieu, étouffant très souvent le bloc allemand.
"On a livré une prestation tout en contrôle, a apprécié Maguire. Je ne vais surtout pas sous-estimer cette victoire, cela veut dire beaucoup de les battre [les Allemands], ils ont d'excellents joueurs et un très bon style de jeu. On avait décidé d'être courageux avec le ballon et sans le ballon, ce qui veut dire jouer beaucoup de duels en un contre un, de ne pas leur laisser d'espace sur les côtés. Il faut féliciter le staff et Gareth (Southgate) d'avoir identifié ça et d'avoir mis cette tactique au point". Un choix payant, marqué en plus par la réalisation de Harry Kane, encore pataud mais enfin libéré d’un poids.
Ce qui permet à l’Angleterre, dont la partie de tableau est la plus ouverte, de penser qu’elle peut soulever pour la première fois le trophée Henri Delaunay, en témoigne les scènes de liesses dans un stade en fusion après la victoire. "On en a profité à fond et c'était un plaisir d'être sur le terrain, a raconté Rice. On ne veut pas s'enflammer. Il y a un gros match à Rome samedi (en quart de finale) mais on y croit vraiment, avec la fin du tournoi qui aura lieu à Wembley". S’ils réussissent leur escale italienne, "football is coming home" pour les partenaires de Jack Grealish, et l’histoire sera à portée de main.
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