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Avant la demi-finale France-Allemagne - Les Bleues seront-elles prêtes physiquement ?

Cyril Morin

Mis à jour 26/07/2022 à 12:08 GMT+2

EURO 2022 - Qualifiées en demi-finale après un quart de finale prenant physiquement et émotionnellement (1-0, a.p.), les Bleues bénéficient de bien moins de temps de récupération que l'Allemagne. Alors, faut-il s'inquiéter ? A écouter les joueuses, pas le moins du monde. D'autant que la préparation physique n'aura jamais semblé si riche pour elles.

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De notre envoyé spécial à Ashby-de-la-Zouch,
Le schéma était connu. Les Bleues démarrent tambour battant, mènent la vie infernale pour l'équipe adverse pendant trente minutes avant de rentrer dans le rang, voire de décliner lentement mais sûrement. Face à l'Italie (5-1), la Belgique (2-1) et l'Islande (1-1), les Tricolores avaient connu des physionomies de matches à la similarité troublante. Et si le coup de pompe les guettait ? "Je vous savais inquiet sur l'aspect athlétique, je pense qu'on vous a donné beaucoup de réponses", a presque savouré Corinne Diacre après la victoire face aux Pays-Bas (1-0, a.p.) où le coup de fouet des entrantes aura permis aux siennes de dégager une impression de puissance constante.
Mais le répit est de courte durée. Dimanche, à Ashby-de-la-Zouch, il fallait déjà remettre le couvert avec une séance de récupération pour certaines, mais d'exercices physiques pour d'autres. Car l'Allemagne arrive vite, dès mercredi (21h). Là où les Bleues auront bénéficié de trois jours de préparation avant leur demi-finale à Milton Keynes, les Allemandes, qualifiées dès le jeudi, auront pu profiter de cinq jours complets.
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"Cette victoire légitime Corinne Diacre"

Il y a aura toujours une équipe désavantagée
"Pour être honnête, je ne trouve pas que cela soit une bonne chose, avait estimé Jackie Groenen, joueuse néerlandaise, avant le quart. Je ne comprends vraiment pas pourquoi c'est organisé comme ça. Ce n'est pas très juste". Interrogée en conférence de presse, Corinne Diacre n'a pas cherché à s'apitoyer sur le sort des Françaises : "Quand on gagne, on récupère toujours plus vite. Après l'injustice… Le calendrier est comme ça, on le savait dès le départ. On va s'adapter".
"On sait que dans une compétition il y a aura toujours une équipe désavantagée, aujourd'hui c'est nous, résumait Kadidiatou Diani après le match. Voilà, on ne va pas prendre ça comme une excuse. On va y aller et tout donner". Pour cela, elles peuvent compter sur un bourreau qu'elles connaissent bien : Anthony Grech-Angelini, le préparateur physique des Bleues. Déjà aux manettes en 2019, il a pu mettre sur pied un programme complet pour palier à toute éventualité.
"Lorsque nous avons discuté avec la coach et l'ensemble du staff, l'objectif était très clair et repose sur deux principes : être en parfaite forme le 10 juillet et la conserver le plus longtemps possible, à savoir six fois quatre-vingt-dix minutes", expliquait-il en conférence de presse avant le tournoi, au cœur d'une séquence de deux semaines où le travail aura été conséquent de l'avis des joueuses. Depuis, c'est l'individualisation qui prime au moment de préparer les matches des Bleues. "Je fais confiance au staff. La préparation a été de bonne qualité et on est préparées pour aller jusqu'au bout", confirmait Diani.
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Anthony Grech-Angelini et Corinne Diacre à l'entraînement à Ashby-de-la-Zouch

Crédit: Getty Images

Progression générale depuis 2019

Consciencieuses, toutes les Bleues l'auront été, évoquant chacune tour à tour l'hydratation, l'alimentation ou la récupération au moment de se projeter sur les demi-finales. "On enchaîne les matches mais quand on arrive dans le dernier carré, c'est comme ça, exposait Charlotte Bilbaut dimanche. Mais on est préparées à ça, on est des athlètes de haut niveau. Ce qui compte maintenant, c'est l'hygiène de vie, l'hydratation. C'est important de prendre soin de son corps".
Dans ce domaine, tout a été facilité par les habitudes des joueuses, toutes professionnelles désormais, évoluant pour la plupart dans des clubs au travail foncier et invisible important. "En réalité, la préparation physique a évolué de manière générale, notamment grâce à la professionnalisation des clubs, ce qui a rejailli sur les joueuses, continuait le préparateur des Bleues. Elles ont l'habitude de grandes charges de labeur, connaissent bien leurs corps, s'entretiennent mieux et font un meilleur travail de prévention des blessures".
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Et si d'aventure, elles venaient à être courtes physiquement, le regain d'énergie pourrait venir de l'enjeu. Les décharges d'adrénaline lors des grands événements font parfois des miracles. "Forcément on aurait aimé avoir plus de 'récup', avançait Bilbaut. Mais d'un autre côté, on a hâte de jouer ces matches. On travaille au quotidien pour vivre des émotions comme celles-là. On va donc vite se remettre dedans".
Face aux Pays-Bas, c'est une "pile", en la personne de Selma Bacha, qui avait électrisé le jeu tricolore et apporté un volume de courses appréciable. Mercredi, vous pouvez compter sur elle pour refaire le coup. "Bien sûr qu'il reste du carburant, se marrait-elle en zone mixte après la qualification. Il faut tout laisser en Angleterre : nos poumons, nos coeurs, nos tripes !". Tant que ça porte les jambes…
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