Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Euro féminin 2022 - Avant France - Pays-Bas - Les supporters néerlandais, oranje mais fêtards avant tout

Cyril Morin

Mis à jour 23/07/2022 à 13:59 GMT+2

EURO 2022 - Alors que les Bleues jouent leur quatrième match de l'Euro au New York Stadium de Rotherham samedi contre les Pays-Bas (21h), elles risquent de vivre les conditions d'un déplacement en terrain hostile. Très présents dans cet Euro, les fans néerlandais sont attendus plus bruyants que jamais. Zoom sur une tradition hollandaise qui file le sourire.

L'ambiance de feu de "l'Oranje Army", comme si vous étiez

De notre envoyé spécial à Rotherham,
C'est un curieux paradoxe que s'apprêtent à vivre les Bleues samedi. Depuis le début de cet Euro, elles ont pris leurs petites habitudes. Les entraînements et la vie quotidienne à Ashby-de-la-Zouch. La veille des matches, déplacement à Rotherham pour jouer, le lendemain, au New York Stadium. Hasard du calendrier, les Tricolores se sont familiarisées avec ce stade, situé à vingt minutes de Sheffield, dans l'antre habituelle du Rotherham United, au point d'y jouer quatre fois de suite.
Pourtant, même si elles se sentent à l'aise ici, elles ont souvent connu des ambiances défavorables. Parce que les fans français n'ont pas encore répondu à l'appel, malgré l'enthousiasme de certains isolés. Mais surtout parce que les fans adverses ont systématiquement été plus nombreux, notamment face à l'Italie et l'Islande. Mais, samedi, c'est sans doute un nouveau palier sonore qui risque d'être franchi avec "l'Oranje Army".
"J'espère qu'on va envahir Rotherham, rigole Lidwien, supportrice dévouée des "Oranjeleeuwinnen", les 'Lionnes Oranje'. Je vais vous dire : lors des précédents matches, on a vu beaucoup d'Anglais qui venaient avec des maillots hollandais. Je crois qu'ils voulaient surtout faire partie de la parade et vivre cette ambiance". On les comprend. Car, à chaque compétition, les images des fans néerlandais font le tour du monde et filent le sourire.
Peu importe le sport, on veut juste en faire une fête géante
A Sheffield, pour le premier gros choc de cet Euro, les maillots orange avaient déferlé sur la ville en offrant des scènes d'avant-match virales. Ils étaient alors 2 800 selon le décompte de la fédération néerlandaise communiqué à l'AFP. Le nombre pourrait chuter face aux Bleues. Mais l'ambiance, elle, reste au beau fixe. Parce qu'en Hollande, l'avant-match est sacré.
"Souvent, dans une compétition, il n'y a pas d'ambiance jusqu'à ce que les fans néerlandais débarquent", expliquait une fan à The Athletic après les images de Sheffield. "Elle a totalement raison, confirme Lidwien. Pour les fans hollandais, c'est très simple : peu importe le sport, on veut juste en faire une fête géante. Il y aura toujours des gens qui viennent avec de la musique, qui se déguisent, qui ramènent des drapeaux, qui font des trucs de dingues".
picture

Evidemment, la mascotte nationale fait partie du décor des parades d'avant-match

Crédit: Getty Images

"Je vais résumer simplement : tant qu'il y a un succès hollandais à fêter, ils sont là, complète Kevin van Nunen, journaliste pour Eurosport aux Pays-Bas. Ils vont célébrer comme s'ils étaient les fans les plus fervents de l'histoire. Prenez l'exemple de l'armée orange qui suit Max Verstappen désormais. C'était quelque chose d'impensable il y a quelques années".
Niveau style, ils savent aussi y faire. Sur cet Euro, un accessoire fait toute la différence : l'Oranje Bus, mythe du supporter néerlandais, qui suit les équipes nationales partout dans le monde. "On a commencé cette aventure en 2004 au Portugal, au départ pour suivre l'Euro de l'équipe masculine, rembobine Henk, "président mais surtout DJ" du Oranje Bus. Depuis, on a fait tous les grands tournois, en Afrique du Sud, au Brésil avec notre bus qu'on a fait acheminer là-bas à chaque fois. Depuis 2017, on fait tous les tournois pour les féminines. On est évidemment allé à Valenciennes, à Lyon, au Havre pendant le Mondial 2019".
picture

Le fameux 'Oranje Bus' qui suit l'équipe nationale dans cet Euro

Crédit: Getty Images

Camping au Clairefontaine local

2017, c'est le tournant pour l'équipe féminine. "J'ai commencé à suivre cette équipe à partir de 2008-2010, je pense. Le premier match, c'était en éliminatoires pour l'Euro 2009. Mais absolument tout a changé en 2017, quand nous avons accueilli l'Euro", résume Pieter-Jans, mari de Lidwien. Cet Euro à domicile a débouché sur un engouement inattendu, aidé par le parcours fou de cette équipe hollandaise, finalement sacrée à la maison avant de s'inviter en finale du Mondial 2019.
"En 2017, cela a signifié tellement pour nous et pour les jeunes filles néerlandaises, confirme Henk. Je vais prendre l'exemple de ma fille : après cet Euro, elle s'est mise au football et elle a A-DO-RE. Ça a permis tellement de choses pour nous". Evidemment, l'engouement populaire autour de l'équipe est encore sans commune mesure avec celle menée par Memphis Depay.
Malgré tout, l'ambiance familiale et bon enfant continue de faire grandir l'amour de ce pays envers son équipe féminine. Au point que la fédération néerlandaise n'a pas hésité à transformer son Campus KNVB, siège de la Fédération néerlandaise à Zeist, en camping géant le temps de la compétition, pour suivre les matches sur écrans géants. Aux dernières nouvelles, Clairefontaine n'a pas été envahi par les tentes Quechua ces dernières semaines…
Justement, toute la différence se situe sans doute-là. "On a une super relation avec la fédération, nous explique le président du Oranje bus. Ils organisent les parades, ils prennent contact avec les autorités locales, avec l'UEFA. On s'arrange avec notre bus, nos tickets etc… Mais ils créent les conditions parfaites logistiquement pour les fans. On les aide aussi, en prenant des drapeaux, des choses pour l'ambiance dans les stades dans notre bus". A l'inverse, à la FFF, c'est service minimum et très peu de suivi autour de ces Bleues. Preuve en est, l'absence de Casa Bleue pour réunir les supporters avant les matches.
Alors, samedi, les Tricolores joueront à l'extérieur. Parce que les Néerlandais animent l'avant-match mais adore faire du boucan pendant, avec des "paper clappers" ou des vuvuzelas importés d'Afrique. Pas de nature à effrayer les Bleues à les écouter : "On aime ça, quand les supporters sont contre nous, avançait Wendie Renard après le match de dimanche, déjà marqué par l'empreinte sonore du douzième homme islandais. On va devoir faire le dos rond et être costaud collectivement pour passer". Pour les fans néerlandais, au fond, peu importe. Tant qu'il y a matière à faire la fête, ils seront là…
picture

La fameuse fan-walk des fans néerlandais avant le match face à la Suisse

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité