LIGA – Real Madrid - Atlético Madrid : Entre Carlo Ancelotti et Diego Simeone, rivalité record et respect mutuel

Pour la 24e fois ce dimanche (21h), ils se serreront la main avant le début du match, s’embrasseront brièvement après le coup de sifflet final, et rentreront au vestiaire pour réconforter leurs joueurs – ou les féliciter, c’est selon. Et ce sera un record. Carlo Ancelotti et Diego Simeone se sont croisés pour la première fois le 28 septembre 2013, déjà lors d’un derby madrilène. Plus de 10 ans après, celui de ce soir fait du "Cholo" le coach contre lequel a le plus joué Carlo Ancelotti dans son immense carrière (à égalité avec Luciano Spalletti).

Pour motiver leurs troupes, les deux entraîneurs auront-ils la malice de mobiliser leur intérêt personnel ? C’est peu probable, mais ils savent certainement que leur bilan après 23 affrontements est à l’équilibre : 9 victoires chacun, et 5 matches nuls. Ce petit enjeu personnel raconte surtout la compétition acharnée que se livrent leurs deux équipes à chaque rencontre depuis dix ans. Une rivalité sublimée par les deux dernières rencontres époustouflantes du mois de janvier, en Supercoupe d’Espagne (5-3 pour le Real Madrid) et en Coupe du Roi (4-2 pour l’Atlético).

Le retour en grâce d’Antoine Griezmann, la force de frappe merengue, ainsi que les connaissances des failles de l’équipe d’en face et l’attitude conquérante des deux formations ont redonné ses lettres de noblesse au derby de Madrid. "Les deux derniers matches ont été un grand spectacle et je pense que celui-ci en sera un aussi, si l’on prend en compte la qualité de l’adversaire et l’importance du match", a présagé Carlo Ancelotti en conférence de presse samedi. Un acte III, en quelque sorte, rendu excitant par les deux premiers duels et l’indécision qui en découle naturellement. Celle qui a toujours traversé les rencontres entre deux coaches de premier plan au XXIe siècle, qui se vouent par ailleurs un profond respect.

"[Diego Simeone] est l’un des entraîneurs les plus difficiles à affronter, a ainsi salué Ancelotti samedi devant la presse. Il dirige très bien son équipe, il organise très bien ses matches. Sincèrement, j’ai beaucoup de respect pour lui et pour sa capacité à lire les rencontres", s’est répandu l’Italien avec un ton teinté d’admiration. Un éloge qui en a rappelé un autre, celui accompli dans le sens inverse et plus tôt dans la semaine par le patron des Colchoneros.

Longuement interrogé pour une émission diffusée sur ESPN, Diego Simeone a entre autres choses été invité à parler de sa relation avec son meilleur rival : le Real Madrid. "Avec eux (les Madrilènes, ndlr), il faut prendre en considération tout ce qui ne se voit pas, mais qui existe, a tenu à souligner l’Argentin. Ils ont un entraîneur extraordinaire qui gère très bien son groupe, un président très fort (...). Ronaldo s’en va, Ramos s’en va, Casillas s’en va, Benzema s’en va, et le club progresse parce qu’ils le dirigent d’une manière exemplaire."

Le "Cholo", qu’on a déjà vu snober Jürgen Klopp après une défaite, trouve justement en son homologue italien ce qu’il n’a jamais voulu que l’on trouve en lui. Le calme, le flegme, cette personnalité "avec laquelle il se comporte aussi bien quand c’est son tour de perdre que quand c’est son tour de gagner", comme il le reconnaissait lui-même en 2022. Ce dimanche, le Real et l’Atlético vont se livrer une nouvelle bataille passionnée ; quelle qu’en soit l’issue, Carlo Ancelotti et Diego Simeone devraient tout de même s’offrir une accolade. Brève, mais lourde de sentiments.