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Avant son déplacement à Valence : la défense du Real Madrid, ou les limites du bricolage
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Publié 03/01/2025 à 00:08 GMT+1
Le Real Madrid est à la relance vendredi sur la pelouse de Valence, pour un match en retard de la 12e journée. La faute à quatre points laissés en route lors de ses quatre dernières sorties en Liga, et à une arrière-garde moins souveraine que par le passé. Carlo Ancelotti doit jongler avec les limites de son effectif dans ce secteur et avec les coups du sort. Et cela commence à coûter au Real.
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Cinq matchs, quatre victoires : à première vue, la forme récente du Real Madrid ne devrait pas susciter d'inquiétude. Mais il y a comme un hic à ce bilan globalement satisfaisant. Si l'on ne parle pas de crise dans la maison blanche, tous les signaux ne sont pas non plus au vert. Déjà parce que les Madrilènes - tout du moins, pas ces Madrilènes - ne sont pas en tête de la Liga, la seule place qui compte à leurs yeux. Mais aussi parce que la fin 2024 a un peu plus étalé leurs limites défensives, à l'heure de débuter la nouvelle année par un match en retard sur la pelouse de Valence vendredi (21h00).
Dernièrement, Carlo Ancelotti n'a eu guère d'autres choix que de s'adapter à la situation, celle d'une arrière-garde limitée en profondeur, et rendue plus fine encore par la nouvelle blessure longue durée du Brésilien Eder Militão touché début novembre une deuxième fois aux ligaments croisés. Vendredi, ils sont six défenseurs convoqués pour le déplacement chez l'avant-dernier valencien. Parmi eux, un seul, Antonio Rüdiger, est un véritable titulaire en puissance en défense centrale. Des trois latéraux, Lucas Vasquez est un ailier reconverti ces dernières années, Ferland Mendy, lui, un habitué de l'infirmerie, de retour dans le groupe lors de la dernière journée. Le jeune Raul Asencio et Jesus Vallejo n'étaient pas prévus pour jouer autant, voire pas du tout, cette saison.
18 buts encaissés lors des 12 derniers matches
Rien de très surprenant alors à voir la défense du Real balbutier, entre manque de repères ou de condition ces dernières semaines. Point commun des derniers matches sans clean sheet, Carlo Ancelotti a constamment dû bricoler, intégrant une nouvelle fois Aurélien Tchouaméni en charnière centrale, voire le duo français Tchouaméni - Camavinga (aligné arrière gauche), comme lors de la dernière journée contre le FC Séville. Résultat, les Merengue ont encaissé sept buts lors des quatre dernières journées de Liga, dont trois contre le Rayo Vallecano et deux contre Séville, loin d'être des foudres de guerre cette saison devant le but adverse (12e et 13e attaque de Liga).
Un zoom arrière jusqu'à la débâcle à domicile dans le Clasico (0-4) le 26 octobre dernier, et le Real Madrid pointe à 18 buts encaissés en 12 rencontres disputées toutes compétitions confondues. Loin, très loin de leurs standards sous Carlo Ancelotti. Le "Mister" ne peut compter que sur la cinquième défense du championnat derrière l'imperméable voisin, le leader l'Atlético de Madrid, mais aussi la Real Sociedad, Getafe et l'Athletic Bilbao, avec 18 buts encaissés après 18 journées. C'est sept de plus qu'à la même époque la saison passée, et un total supérieur à quatre de ses cinq saisons sur le banc madrilène après 18 journées. L'excuse de la fatigue de fin 2024 pouvait éventuellement se tenir, ce sera moins le cas après la semaine de coupure pour les fêtes.
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L'entraîneur du Real Madrid Carlo Ancelotti et Eduardo Camavinga le 31 mai 2024
Crédit: Getty Images
Ancelotti a voulu se montrer rassurant jeudi en conférence de presse, avançant que "l'équipe se sent bien et le repos a fait du bien". Mais il a aussi admis s'attendre à un "match exigeant contre une équipe qui a changé d'entraîneur et contre qui nous avons toujours eu du mal". Le technicien transalpin doit désormais trancher entre Aurélien Tchouaméni ou Raul Asencio comme plan B en défense centrale, une solution qu'il espère ne pas être exploitée encore longtemps.
David Alaba de retour à point nommé ?
Auteur d'une année 2024 blanche, David Alaba a repris l'entraînement collectif complet le 30 décembre, après un retour repoussé à plusieurs reprises à cause d'un cartilage du genou encore trop fragile suite à sa rupture des ligaments croisés en décembre 2023. "Maintenant, nous avons un effectif plus complet, on pourra faire plus de rotations, s'est réjoui Carlo Ancelotti face aux médias. Au retour d'Alaba, nous aurons l'opportunité de tourner un peu plus derrière, C'est le poste où nous avons le plus souffert. La semaine prochaine, il commencera à prendre part aux matchs à l'entraînement et, aux alentours du 20 janvier, il pourra rejouer des matchs."
L'Autrichien offrirait la possibilité d'aligner une défense centrale complète de premier ordre, enfin. Mais aussi de faire souffler un peu Antonio Rüdiger, dans le top 10 des joueurs de premières divisions européennes avec le plus gros temps de jeu cumulé en 2024 (5203 minutés cumulées en 60 matchs club et sélection confondus selon l'observatoire du football CIES), dominé par le Français Jules Koundé. Exception faite qu'à bientôt 32 ans, l'Allemand aborde la deuxième partie de sa carrière contrairement à Koundé, ou encore Federico Valverde, autre Madrilène parmi les joueurs au plus gros temps de jeu du continent.
Autre option à ne jamais exclure avec le Real Madrid, celle d'un renfort durant le mercato hivernal. Le nom de Trent Alexander-Arnold revient avec insistance, mais davantage pour l'été prochain, à l'expiration de son contrat avec Liverpool. La piste Alphonso Davies (Bayern Munich) est aussi fréquemment avancée, mais ne réglerait pas non plus le problème de rotation dans l'axe. Relevo listait fin décembre les noms de Mickey van de Ven (Tottenham), Josko Gvardiol (Manchester City), ou encore du Français Castello Lukeba (Leipzig) comme répondant aux critères établis par le Real. Mais les trois joueurs sont trop chers pour ce que le club de Florentino Pérez est prêt à aligner, sans même parler de leur disponibilité. Alors en attendant de frapper fort, Carlo Ancelotti va continuer de faire avec ses outils de fortune.
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