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Liga - Méfiez-vous des apparences : le Barça est toujours en chute libre

Antoine Donnarieix

Mis à jour 20/02/2020 à 17:46 GMT+1

LIGA - C’est un fait : après vingt-quatre journées de championnat, le FC Barcelone se place au deuxième rang de la Liga, un tout petit point derrière l’éternel ennemi du Real Madrid. Si la situation comptable n’est donc pas si dramatique que cela pour les Blaugrana, l’envers de ce décor factuel est bien plus sombre et risque de causer des dégâts irréversibles. Analyse d’une décrépitude.

Josep Maria Bartoméu

Crédit: Getty Images

C’est un regard qui en dit long, très long. Au coup de sifflet final d’une rencontre remportée péniblement face à Getafe le week-end dernier (2-1), Leo Messi se trouve dans le rond central du Camp Nou, brassard de capitaine noué autour du biceps gauche.
Pensif, le sextuple Ballon d’or n’apparaît pas satisfait du succès acquis par les Barcelonais contre une équipe madrilène vaillante et malheureuse de manquer l’égalisation à cause d’un Marc-André Ter Stegen une nouvelle fois fondamental.
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Lionel Messi, tête basse sur la pelouse du Camp Nou, le 15 février 2020

Crédit: Getty Images

Voilà donc la septième victoire du Barça en Liga 2019-2020 par un seul but d’écart, la troisième consécutive après Levante (2-1) et le Betis Séville (3-2). À défaut de séduire, le navire catalan tient à peu près le coup. Mais jusqu’à quand ?

Bartomeu : "Le Barça n’a passé aucun contrat afin de discréditer qui que ce soit"

Ironie du sort : la saison passée, le Barcelone-Getafe s’était produit juste après la cinglante défaite d’un Barça renversé à Liverpool en demi-finale retour de C1 (4-0). Cette fois-ci, la bombe est tombée après la rencontre, occasionnant des interrogations allant bien au-delà de l’aspect purement sportif du FC Barcelone.
Lundi matin, la radio SER Catalunya annonce que la direction du club a fait appel à I3 Ventus, une entreprise créatrice d’opinions sur les réseaux sociaux. Le but ? Se racheter une image d’une part, et attaquer des joueurs (Messi, Piqué, Xavi ou Puyol notamment) ou des candidats à la présidence (Laporta, Víctor Font) d’autre part.
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Josep Maria Bartomeu

Crédit: Getty Images

Le coût de l’opération ? Un million d’euros. De quoi jeter un froid dans l’échine du président Josep Maria Bartomeu.
Forcément, le boss de la maison catalane s’est chargé de défendre le Barça lors d’une cérémonie de remise de prix journalistiques. "Je veux être clair pour les membres du Barça et pour tout le monde. Tout d’abord, le Barça n’a passé aucun contrat afin de discréditer qui que ce soit, a-t-il dit. (…) C’est totalement faux, nous allons nous défendre. On le fera par tous les moyens possibles et face à tous ceux qui nous accusent."
Si le président dément fermement une partie des accusations de la SER, il ne s’insurge pas contre les affirmations de regain de forme politique : "Si la question est de savoir si nous avons cherché à dresser un tutorat vis-à-vis des réseaux sociaux, la réponse est oui." Une manière de se montrer honnête et dégager une image positive pour le club, sans oublier de menacer ouvertement les fauteurs de troubles.

Contre-attaque de la SER et tacle de Piqué

Si cette prise de parole de Bartomeu était faite dans un but d’apaiser les consciences, elle démontre en réalité que le torchon brûle dans un ménage à trois entre direction actuelle, presse et joueurs. En guise de contre-attaque, la SER a dévoilé les preuves de la collaboration d’I3 Ventus avec le FC Barcelone par le biais d'un rapport de Nicestream visant six comptes Facebook (Respeto y Deporte, Sport Leaks, Alter Sports, Justicia y Dialogo en el deporte, Jaume un film de terror et Mes que un club) gérés directement par l’entreprise de communication et dont certaines publications sont accablantes.
Pourtant, le communiqué du club publié lundi après-midi démentait formellement son lien avec les comptes gérés par I3 Ventus afin de nuire aux joueurs ou à aux futurs candidats à l’élection présidentielle prévue l'an prochain…
Il y a donc de quoi grincer des dents pour la direction azulgrana et les premières conséquences de ce raffut n’ont pas tardé à voir le jour. Outre la démission de Montserrat Font (directrice financière du club catalan en poste depuis 2005), Bartomeu a convoqué les quatre capitaines du club (Messi, Piqué, Busquets et Sergi Roberto) à la Ciutat Esportiva en compagnie de l'entraîneur Quique Setién pour une discussion d’une demi-heure.
À la fin des échanges entre les différentes parties, le calme n’est semble-t-il pas revenu. Sur Twitter, Gerard Piqué s’est fendu d’un tweet à l’encontre du journaliste Marçal Lorente en le traitant de "marionnette" affiliée à la direction en place. Une preuve supplémentaire que l’état psychologique du Barça, au moins en dehors du terrain, se retrouve en plein chamboulement.

L'arrivée de Braithwaite, l'autre symbole

Avec Piqué et Messi dans l’œil de ce cyclone sur fond de manipulations des esprits, le FC Barcelone s’enlise un peu plus dans une crise dont il ne voit pas le bout du tunnel malgré la récente arrivée de Quique Setién au poste d’entraîneur.
Là encore, le licenciement d’Ernesto Valverde à la mi-janvier crée davantage de déséquilibre et d’interrogations dans un groupe où le Basque était apprécié par sa capacité à gérer les égos et maintenir le cap d’un état d’esprit collectif et solidaire.
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Martin Braithwaite, futur joueur du FC Barcelone

Crédit: Getty Images

Au lieu de cela, l’arrivée imminente de l’international norvégien Martin Braithwaite pour 18 millions d’euros laisser planer de nouvelles questions tant l’avant-centre de 28 ans ne colle clairement pas au standing requis pour intégrer les rangs des Culés.
Bartomeu est arrivé à la présidence du Barça en janvier 2014 suite à la démission de Sandro Rosell. En 2021, de nouvelles élections auront lieu et, à la vue des circonstances actuelles, peu de choses indiquent que l’homme briguera un nouveau mandat à la tête du club.
La mauvaise gestion du départ de Neymar, l’arrivée trop tardive d’un attaquant de renom pour succéder à Luis Suárez et l’absence de succès en C1 depuis 2015 malgré un Leo Messi étincelant sportivement pourraient avoir raison de sa non-réélection.
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Josep Maria Bartomeu

Crédit: Getty Images

Club multisports, le FC Barcelone souffre également d’une régression en basketball depuis 2014, date de son dernier titre de champion d’Espagne. Pendant ce temps-là, le rival honni du Real Madrid compte quatre nouveaux sacres dans la compétition (2015, 2016, 2018, 2019) mais aussi deux victoires en Euroligue (2015, 2018). Et si la goutte d’eau avait déjà fait déborder le vase ?
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