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Liga : Villarreal, le rattachement à la cause nationale

Antoine Donnarieix

Mis à jour 08/02/2020 à 18:38 GMT+1

LIGA - Lancé à toute vitesse dans la course aux places européennes, Villarreal fait partie des outsiders confrontés aux cadors de la Liga. Mais à la différence des clubs qualifiés pour l’actuelle Ligue des champions, le sous-marin jaune plonge dans une politique de développement sportif spécifique afin de faire cohabiter les talents nationaux. Et si c'était la solution ?

Paco Alcacer et Santi Cazorla (Villarreal)

Crédit: Getty Images

Il y a des nouvelles plus dures à encaisser que d’autres. En fin de soirée mercredi dernier, Javier Calleja s’est assis en conférence de presse pour débriefer un match qu’il aurait préféré remporter contre le CD Mirandés (4-2). "C’est le coup le plus dur que j’ai vécu depuis que je suis entraîneur, tranche l’actuel entraîneur de Villarreal. Nous venions avec la mission de nous qualifier pour les demi-finales, mais ne nous l’avons pas accomplie. Ce soir, nous sommes très touchés et tristes." Malgré la déception apparente liée à la défaite contre l'équipe sensationnelle de cette coupe du Roi 2019-2020, le coach fait rapidement peau neuve pour se transformer en rassembleur de troupe.

Raúl Herrera : "Le meilleur centre de formation d’Espagne"

"Le football est ainsi fait, il n’y a pas de place pour la complainte, poursuit Calleja. Il faut analyser nos carences, nos erreurs… Cet objectif s’effondre car nous étions convaincus d’aller le plus loin possible. Il faut désormais se concentrer sur la Liga et l’objectif européen." Une manière d’aller de l’avant pour signifier que la mue de Villarreal devient de plus en plus apparente. L’an passé à la même période, le club affichait des statistiques inquiétantes : trois petites victoires, dix-neuf points en vingt-deux journées et une dix-neuvième place en championnat. Aujourd’hui, le bilan est radicalement différent puisque les Amarillos pointent à la septième place du classement et comptabilisent déjà dix victoires pour un total de trente-quatre points au compteur.
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Javier Calleja (Villarreal)

Crédit: Getty Images

Cette saison, Villarreal change son fusil d'épaule et l’Espagne peut l’en remercier. Dans une interview concédée au site Castellón Base en septembre dernier, le directeur du centre de formation Raúl Herrera apparaît catégorique. "Villarreal possède le meilleur centre de formation d’Espagne, considère l’homme arrivé dans l’organigramme du club en 2005 et en poste depuis 2015. La raison, ce sont nos résultats sportifs et nos joueurs devenus internationaux en comparaison à des clubs qui possèdent le même budget que le nôtre. Cependant, il est vrai que nous pouvons passer par des périodes moins productrices mais je reste convaincu que nous posséderons davantage de joueurs internationaux lors des prochaines convocations."

Le Club des cinq

À en croire les faits, Herrera possède de bons informateurs car au fur et à mesure des listes mensuelles, le nombre de convoqués au sein du Villarreal CF s’est mis à croître subitement en sélection espagnole : zéro dans la liste des A lors du mois de septembre, puis quatre appelés en octobre (Raúl Albiol, Pau Torres, Santi Cazorla et Gerard Moreno) avant de répéter la même chanson en novembre.
Mieux encore : grâce à ces convocations, les Amarillos (Jaunes, en VF) sont parvenus à obtenir par deux fois consécutives le statut de fournisseur principal d’internationaux chez La Roja. Premier international natif de Vila-real dans l’histoire et jeune apprenti aux côtés de l'aîné Albiol, l’élégant Pau Torres expliquait en novembre dernier être "le rêve devenu réalité de Llaneza (vice-président du club, N.D.L.R) et la famille Roig (propriétaire du club depuis 1997, année de naissance de Torres, N.D.L.R)".
Forcément, cette réussite interne crée des effets positifs sur le recrutement potentiel au sein du club pour recruter des talents émergents (en 2013, Villarreal avait notamment recruté Rodri, l’actuel milieu de terrain de Manchester City) ou relancer des joueurs à l’aura internationale. En marge des négociations concluantes de l’Olympique lyonnais avec l’international camerounais Karl Toko-Ekambi, Villarreal s’est acquitté de 23 millions d’euros pour s’offrir les services de Paco Alcácer... déjà appelé lors de la dernière convocation de l'ancien sélectionneur Robert Moreno. Et voilà comment le voisin du FC Valence fait monter à cinq le nombre d’internationaux espagnols lors du dernier rassemblement.

Vers un onze 100% espagnol ?

En fin de compte, tout cela semble destiné à un but précis. Lors de son premier match après la clôture du marché hivernal, Villarreal concocte contre Osasuna un onze de départ à 91% espagnol : cinq joueurs sont issus de la communauté autonome de Valence (Mario Gaspar, Albiol, Vicente Iborra, Moi Gómez, Vicente Iborra et Alcácer) et cinq autres proviennent des autres régions du pays (Sergio Asenjo, Rubén Peña, Manu Trigueros, Cazorla et Moreno).
Une réussite, puisque le stade de la Cerámica a pu célébrer la victoire de son équipe (3-1). En sachant que le stoppeur argentin Ramiro Funes Mori pallie la blessure de Pau Torres, imaginer une équipe de Liga uniquement composée à la sauce espagnole en 2020 ne semblerait pas si incongru. Après tout, mieux vaut perdre contre Mirandés sur le court terme et œuvrer pour sa patrie sur le long terme.
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Paco Alcacer, symbole de "l'espagnolisation" de Villarreal

Crédit: Getty Images

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