Les Verts au courage

Laver l'affront de la défaite concédée dimanche à Geoffroy-Guichard, 2-1 contre Sedan, était sans doute le leitmotiv des coéquipiers de Julien Sablé, le capitaine emblématique des Verts. Alternant le bon et le moins bon mais bien placée dans la course à l'Europe, la formation entraînée par Ivan Hasek ne préparait pas sous les meilleurs hospices la rencontre de ce soir puisqu'elle subissait, en plus, une grippe dévastatrice dans ses rangs. Sablé et Camara, la semaine dernière, Sall, Ilan, Ilunga et Diatta, aujourd'hui. Cela n'empêchait pas le technicien tchèque d'aligner Diatta en début de partie.

Le match était d'emblée pris en main par les Auxerrois et la doublette d'attaquants Jelen-Akalé donnait un aperçu de ce qu'allait être la soirée de la défense forézienne. Le Polonais concluait d'abord un joli une-deux dans la surface adverse mais manquait la finition (9e). Cheyrou, quant à lui, inquiétait une nouvelle fois Jérémie Janot grâce à sa frappe de balle (12e). La domination auxerroise était finalement récompensée sur un but d'Akalé, virevoltant en début de rencontre, bien servi par Mignot (19e). De leur côté, Feindouno et ses coéquipiers attendaient la 16e minute pour placer une première cartouche. Dès lors, L'ASSE refaisait surface par l'entremise de Landrin et Sablé (20e) puis de Gomis, sur un exploit individuel (24e).

Le petit trou d'air crée par les Verts ne dura pas et Auxerre mit, à nouveau, son emprise sur la rencontre. Jelen se procurait pas moins de trois occasions nettes grâce à son bon positionnement et à la vivacité d'Akalé mais la finition n'était toujours pas au rendez-vous (30e, 34e, 44e). Au passage aux vestiaires, les hommes de Jean Fernandez pouvait légitimement se reprocher de ne pas avoir scellé le sort de la rencontre.

En deuxième mi-temps, Saint-Etienne ne se montrait pas plus conquérant même si Sablé sollicitait pour la première fois de la partie les gants de Sorin, sur coup-franc (49e). Auxerre, repartait alors de plus belle, et continuait à se procurait des possibilités, soit dans le jeu, soit par contre. Kahlenberg, particulièrement inspiré sur sa tentative (53e), puis encore Jelen (60e, 62e, 67e) sollicitaient Sorin mais sans résultat. Tous ces échecs étaient sans doute annonciateurs d'une fin de match cruelle pour Benoît Pédretti, irréprochable ce soir dans l'entre-jeu bourguignon, et ses coéquipiers.

Passé la tempête, les Stéphanois refirent surface et se montraient plus saignants grâce à un Feindouno toujours aussi volontaire et provocateur, dans le sens footballistique du terme. Pour sa part, Moussilou, entré en jeu à la 56e minute à la place d'Heinz, avait à coeur de retrouver le chemin des filets mais surtout du temps de jeu. L'ancien lillois et niçois catapultait de la tête, victorieusement, un corner de Dernis en pleine lucarne! L'heure de la rédemption avait frappé pour le joueur originaire de la banlieue parisienne, en totale perte de confiance, et qui n'avait plus marqué en Ligue 1 depuis plus d'un an et un certain Lille-Sochaux joué le 14 janvier 2006.

Feindouno était même tout près de créer le hold-up de cette 24e journée mais sa tentative passait très au-dessus des buts (81e). Les ardeurs des joueurs de l'Yonne n'étaient pas refroidies pour autant et elles étaient à deux doigts de brûler les doigts des Verts. Sablé se jetait rageusement sur le tir de Ba (87e) puis N'Diaye, pour Auxerre, (89e) devenait, à son tour, menaçant sans pouvoir donner l'avantage aux siens. Au coup de sifflet final, les Verts pouvaient avoir le sentiment du travail accompli et se dire qu'ils avaient renoué avec leurs valeurs: combativité et abnégation. Au classement, les deux équipes faisaient cependant du sur place. "Sainté" restait toujours à la sixième place à quatre points de la Ligue des Champions alors qu'Auxerre restait à la quatorzième place avec six points d'avance sur Nice, premier non relégable. Ce soir, on a peut-être retrouvé Saint-Etienne...

"Pour nous c'est important ce match nul car c'est dans la manière qu'on l'a obtenu. Tout le monde s'est battu, surtout après le match qu'on avait fait à la maison il y a huit jours et où on avait pas été bons. Tout le monde était bien dans l'esprit du jeu avec beaucoup de solidarité, et c'est cette manière qui a été très importante pour nous. C'est dommage d'avoir pris ce premier but car après c'était difficile de jouer contre cette équipe d'Auxerre bien en place, qui avait ces contres à exploiter. Le terrain n'était pas évident, mais on a essayé de sortir, de jouer sur les côtés, dans un match très physique. Ce soir, nous n'avons pas été mauvais, il y a une semaine nous n'avions pas été bons, il faut souhaiter que dans huit jours contre Rennes, nous soyions très bons".