Caen plume les Aiglons

A l'approche du terme d'un championnat, les confrontations directes entre lutteurs pour le maintien valent cher. Le vieil adage veut qu'alors six points soient en jeu : trois pour le classement arithmétique et trois pour le dopage de la confiance du collectif. Hier, Nice a fait fanny. Pis, les hommes d'Eric Roy ont en pris quatre à domicile face à Caen qui a donc bien travaillé lors du 1er mai pour rafler une victoire cruciale et se replacer dans la course au maintien. Pourtant, "une finale", dixit Eric Roy cette semaine avec l'opportunité motivante de "mettre à 6 points" le concurrent direct caennais était en jeu. Ses hommes avaient dû se boucher les oreilles. Les Azuréens bouclent une semaine cauchemardesque : 8 buts encaissés en deux rencontres, une dégringolade de deux places au classement. Et l'infirmerie qui n'en finit plus de travailler plus alors que l'équipe gagne moins. Deux défaites d'affilée mais Grégory Paisley, Anthony Mounier, Emerse Faé et David Bellion manquent toujours à l'appel. Et Julien Sablé, blessé aux adducteurs contre Marseille, était forfait dimanche après-midi.

Ils ont manqué mais cela n'excuse nullement le manque d'envie et de détermination suspects du onze Niçois qui a regagné les vestiaires à la mi-temps à dix et lesté de deux buts caennais. La demi-volée pied gauche de l'international Espoirs, Romain Hamouma (34e) et un coup franc nettoyeur de lucarne de Mollo (45e) avaient fait mouche. Une minute plus tôt, l'arbitre Sami Ennjimi avait pris ses responsabilités sur une faute de Renato Civelli sur Yohan Mollo qui filait défier le portier niçois. Le capitaine azuréen déjà averti, écopait d'un rouge logique.

Au retour des vestiaires, les hommes de Franck Dumas avaient toujours faim de buts. En raison de la nette domination subie par son équipe durant le premier quart d'heure, l'entraîneur normand retouchait sa tactique. Exit le feu follet Mollo, entrée du milieu défensif Damien Marcq. Il mutait alors son 4-2-3-1 en 4-3-3 avec Marcq et Seube en cerbères dans l'entrejeu pour encadrer l'organisateur en chef, Benjamin Nivet. Coaching payant. Le gardien caennais stoppait les tentatives successives de Ljuboja sur coup franc (50e) et de Mouloungui (52e) et les partenaires de Digard, seul Niçois au niveau, craquaient physiquement et moralement. Caen contrôlait à nouveau et se préparait à soigner son goal-average. Intenable, Hamouma y allait de son doublé d'un pointu à bout portant, glissé entre les jambes d'Ospina (89e) et El-Arabi claquait son 17è but d'une frappe en pivot (90e+1). Après quatre journées infructueuses, Caen renoue avec la victoire et n'est plus relégable. La confiance du collectif normand est reboostée avant une périlleuse série (Lens, Rennes, Lyon et Marseille). Menacé et évoluant pourtant à domicile, Nice n'a curieusement pas joué. Le public niçois qui ne veut pas de Ligue 2 a sifflé fort et a réclamé la tête du président Stellardo.