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Ligue 1, OM, Tonton Adil témoigne : Florian Thauvin et le LOSC, les six étapes du clash

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 10/09/2013 à 23:30 GMT+2

Le témoignage de "Tonton Adil" ce mardi dans Le Parisien aide à reconstituer le puzzle final du bras de fer entre Florian Thauvin et le LOSC. Le conseiller de Thauvin confirme, comme Michel Seydoux, avant lui, que le séjour du joueur avec l'équipe de France des U20 a été un moment-clef. Tonton Adil ne le dit pas formellement, mais il était défavorable à l'hypothèse de la grève.

Florian Thauvin, 2013, U20

Crédit: AP

Etape 1 : 10 juin 2013

Il (Thauvin) n’avait toujours pas reçu son contrat
Adil Amazzough, 29 ans, conseiller (et non agent) de Florian Thauvin, révèle ce mardi dans Le Parisien que le contact entre le joueur et le LOSC s’est dégradé suite à un coup de fil avec Jean-Michel Vandamme, conseiller de Michel Seydoux. “L’incompréhension a débuté à ce moment-là. Il (Thauvin) n’avait toujours pas reçu son contrat alors qu’il souhaitait faire crédit pour acheter un appartement. On ne l’avait toujours pas à son retour du Mondial des moins de 20 ans, mi-juillet. ” Le départ de Rudi Garcia s’ajoute au trouble du joueur. L’entraîneur du LOSC quitte le Nord pour l’AS Roma à la même période. Thauvin, en tant que recrue vedette, s’attend à des coups de fil, des attentions, à être tenu au courant. Le silence de Lille le dérange.

Etape 2 : Mondial des moins de 20 ans

Il était la cible des moqueries de ses copains en équipe de France
Selon tous les témoignages, celui d’Adil Amazzough, celui de Michel Seydoux, comme ceux que nous avons pu collecter, le vrai virage dans cette affaire a lieu au cours du Championnat du monde des moins de vingt ans, en Turquie, entre le 21 juin et le 13 juillet. Alors que l’intérêt de l’OM pour Thauvin est déjà connu, les partenaires de l’ex-Bastiais ironisent ostensiblement sur le faux tremplin que le joueur, croient-ils, a donné à sa carrière. “Il était la cible des moqueries de ses copains en équipe de France, à propos de son salaire lillois ”, reconnaît son conseiller. Les plus influents sont Lucas Digne, bientôt transféré au PSG, et Yana Sanogo, transféré à Arsenal et très fier de son salaire à six chiffres. C’est le moment où Thauvin, qui a signé pour 45.000 euros, décide de quitter Lille et communique sa décision. A son retour, il discute bien avec René Girard, mais Thauvin a le regard fuyant et l’écoute polie.

Etape 3 : 17 juillet, le clash avec Frédéric Paquet

Florian s’est senti humilié
Dans le football, on appelle ça se faire “manquer de respect”. Comme beaucoup de jeunes joueurs, Florian Thauvin est ce qu’on appelle un affectif : de ses partenaires, de ses entraîneurs, de ses dirigeants, il attend des marques d’attachement fortes. Parmi elles, en cet été torride, une revalorisation salariale, dont Lille accepte le principe. Frédéric Paquet, le directeur général du LOSC, a une idée plus stricte des rapports de hiérarchie avec les joueurs. Il sait le communiquer. Entre les deux hommes, le courant ne passe pas. Au contraire, il fait des étincelles. “Paquet l’a méprisé, assure tonton Adil au Parisien. Florian s’est senti humilié et lui a dit : Si vous voulez, mettez-moi un collier autour du coup et donnez-moi des coups de fouet.’ Il ne voulait pas reprendre l’entraînement le 5 août. Je l’ai poussé à le faire, car Michel Seydoux me l’a demandé au téléphone. ”

Etape 4 : Thauvin se décide à rester… jusqu’au clash

Et voilà que Seydoux rejette l’offre
Le 5 août, Florian Thauvin reprend l’entraînement à Lille. Il n’est pas en paix avec son nouveau club, mais l’OM est sur d’autres sujets. A ce moment-là, l’international U20 s’est résigné à rester. “Six mois ou un an”, dit-il à son entourage. Adil Amazzough témoigne : “Le mercredi 21 août, Paquet lui avait dit : ‘Une offre à deux chiffres de l’OM et tu pars.’ Florian était même allé voir le coach René Girard pour lui dire qu’il rejoignait Marseille et disputerait OM-Monaco le 1er septembre ! Et voilà que Seydoux rejette l’offre. Le mensonge de trop pour Florian… ” Michel Seydoux, lui, considère que l’offre de 8 millions + 2 n’est pas une offre à deux chiffres. Qui a raison, qui a tort ? A ce stade peu importe, le mal est fait : Thauvin décide de boycotter l’entraînement et de ne plus jamais revenir à Lille. Au LOSC, on réfute d’avoir suscité cette radicalité qui fera monter les enchères : “ On a expliqué que c’était un coup monté de ma part, une opération financière et que je n’avais aucune morale, s’émeut Michel Seydoux dans L’Equipe. Ça m’a mis le moral dans les chaussettes. Je veux bien être une tête de Turc, mais je ne supporte pas qu’on véhicule de fausses informations.”
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2013 Lille Thauvin Seydoux

Crédit: Eurosport

Etape 5 : La grève, décidée par Thauvin

Cela lui semblait l’ultime décision à prendre
Florian Thauvin passe son temps entre Orléans, d’où il est originaire, et Paris, où vit son conseiller. Mal dans sa peau. Anxieux à l’idée que l’OM ne se donne pas les moyens de le signer. Conscient de briser son image et de franchir la ligne jaune. Mais déterminé. Contrairement à ce que Michel Seydoux et les Lillois prétendent, Thauvin n’est pas poussé à la grève par son conseiller. C’est contre l’avis de l’ensemble de son entourage proche, y compris Adil Amazzough, que Florian Thauvin décide, seul, de faire grève. Avec élégance, tonton Adil le reconnaît dans Le Parisien, sans insister ostensiblement sur son désaccord initial : “Je comprends que ça rappelle Knysna (…). Mais là on parle d’un gamin de vingt ans aux abois, et cela lui semblait l’ultime décision à prendre.” A lui, à Thauvin. En revanche, fidèle depuis leur première rencontre à l’âge de douze ans, tonton Adil accompagne le choix de son protégé.

Etape 6 : Vincent Labrune grimpe au cocotier

Des étoiles dans les yeux
15 millions d’euros : 13 + 2. Chiffre non démenti. Thauvin s’engage pour l’OM à deux heures de la fin du mercato pour quasiment cinq fois la valeur qu’il avait en janvier. Cela prend “dix secondes” et le joueur a “des étoiles dans les yeux” confie son agent. Michel Seydoux souligne : “À chaque fois que j’ai dit qu’il allait rester, j’étais de bonne foi. Je n’imaginais tout simplement pas qu’il y ait une offre exceptionnelle comme celle de Marseille.” L’offre au-dessus du marché qui aura permis à Thauvin d’accélérer son avenir. Du moins, à cette heure, l’espère-t-il.
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