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Après Toulouse - PSG (2-0) - L'antisèche : Quand il est mené, ce PSG n'a rien à proposer

Alessandro Pitzus

Publié 24/09/2016 à 00:59 GMT+2

LIGUE 1 - Battu par Toulouse au Stadium en ouverture de la septième journée (0-2), le PSG a livré une prestation insipide et indigeste face aux Violets. Erreurs individuelles et coaching défaillant ont réveillé les maux d'une équipe parisienne incapable de se révolter une fois dans la tourmente. Notre antisèche.

La déception de Di Maria contraste avec la joie toulousaine

Crédit: AFP

Le jeu : Paris a été incroyablement naïf

Dans la ville rose, le PSG a broyé du noir. Après le raté à Monaco, la médiocrité face à Saint-Etienne, il y a donc eu le camouflet de Toulouse. Pourtant, rien ne laissait présager une telle déconvenue. Plus de 80% de possession de balle en première période, mais pour quoi faire ? Rien ou presque. Si Edinson Cavani s'est chargé de gâcher les rares munitions une par une, l'Uruguayen ne sera pas le seul à endosser le rôle du bouc-émissaire. Car la défaite de Paris est avant tout collective.
Imprécis, maladroit et avec un fond de jeu minimaliste, le PSG a fait tout ce qu'il ne fallait pas faire. Incapable de se projeter efficacement vers l'avant, le club de la capitale a dominé de manière stérile sans trouver la faille. Avant de se plomber tout seul. Bien aidé par un Serge Aurier mauvais comme jamais. Toulouse a profité de l'offrande après avoir fait le dos rond durant les quarante-cinq premières minutes. Même dominé, Paris n'a jamais su réagir. Les hommes d'Unai Emery ont brillé par leur imprécision technique et une nervosité inhabituelle.

Les joueurs : Aurier et Motta catastrophiques, Lafont en patron

Les Parisiens sont nombreux à avoir rendu une copie désastreuse. Mais la palme d'or revient évidemment à Serge Aurier. Contre son ancien club, le latéral droit parisien était d'humeur à faire des cadeaux. Un vrai père Noël. Fausse touche, erreurs de placement, carton rouge et penalty offert après quarante-cinq secondes de jeu en seconde période. La totale. L'Ivoirien, blessé depuis le nul contre Arsenal (1-1), ne pouvait pas faire pire pour son retour à la compétition.
Et Thiago Motta ? Une mandale inutile, une poussette volontaire sur un adversaire qui aurait dû lui valoir un rouge et une passe décisive… pour Durmaz. Le tout en quinze minutes chrono. Chapeau. Après deux derniers matches accomplis, Lucas est lui retombé dans ses travers. Il a foncé tout droit sans lever la tête en multipliant les passes ratées. Idem pour Di Maria, pas inspiré et très maladroit sur les coups de pieds arrêtés. Il n'a pas fait une différence. Son niveau de jeu est en baisse.
Sans oublier Cavani, qui a encore gaspillé deux énormes occasions largement à sa portée. L'Uruguayen semblait pourtant sur la bonne voie après son quadruplé à Caen et son but contre Dijon. Mais il est loin d'être guéri. Côté TFC, il faut souligner le match d'Alban Lafont. Avec un peu de réussite, parfois, le gardien de 17 ans a tout repoussé. Il a été décisif et a permis à son équipe de ne pas se mettre en grande difficulté. Le dernier rempart toulousain a bien été aidé par une charnière centrale Diop-Jullien vigilante. Au milieu, Yann Bodiger, buteur sur penalty, a apporté de la qualité avec son pied gauche. Il a ratissé un sacré nombre de ballons dans l'entrejeu.

Ce qui aurait pu tout changer

"Si Cavani avait converti l'une de ses occasions..." va devenir la rengaine à la mode si l'Uruguayen ne parvient pas à se montrer plus chirurgical dans la surface. Une occasion gâchée à bout portant (29e) et une tête puissante directement sur Lafont (41e). Le gardien toulousain a eu une part de réussite, mais l'attaquant parisien aurait largement dû faire mieux.

La stat : 22

Toulouse peut remercier le PSG, mais Pascal Dupraz a eu une certaine audace. Comme en titularisant pour la première fois de sa carrière en L1 le jeune Clément Michelin (19 ans). Toulouse a aligné le onze de départ le plus jeune de L1 (22 ans et un mois). Paris a été battu par une bande gamins.

Le tweet qui fait réfléchir

La décla : Pascal Dupraz (Toulouse)

On a battu le PSG, c'est 500 boules (millions d'euros) de budget contre 35 pour nous.

La question : Qu'est-ce qui plombe le PSG ?

Vendredi soir, c'est avant tout le manque de révolte qui a coulé le PSG. Être mené au score en infériorité numérique, Paris a déjà connu ça en L1 lors des précédentes saisons. Parfois il s'en était sorti, parfois pas. Mais il n'avait jamais donné l'impression d'abdiquer ou d'accepter son sort avec tant de nonchalance. A Toulouse, les joueurs du club de la capitale ont lâché prise après l'ouverture du score. Ce n'était pas la réaction que l'on attendait de la part d'un multiple champion de France en titre. Piqué dans son orgueil, Paris s'est liquéfié, incapable d'apporter le danger devant la cage toulousaine alors que les Violets continuaient de reculer.
Le revers du Stadium, le deuxième de la saison en championnat, a quelques points communs avec celui enregistré à Monaco. Dans les deux cas, le PSG s'est retrouvé mené au score, à l'extérieur. Dans les deux cas, il n'a montré aucun caractère face à une équipe très bien en place défensivement. Il y a les défaillances individuelles de certains, il y a aussi les choix de l'entraîneur. Quand Paris se retrouve en difficulté - et cela risque de se reproduire cette saison - c'est à Emery de trouver des solutions. Ses changements n'ont rien apporté. On serait même tenté de dire qu'il ont encore un peu plus précipité la chute parisienne. Thiago Motta est entré en touriste, Pastore a été inexistant et Jean-Kévin Augustin est apparu tardivement.
Il est vrai que les choix sont limités. Mais une question va finir par revenir souvent avec ce PSG : quelles solutions de secours lorsque Cavani gaspille tout ce qui lui passe par les pieds ? Augustin ? Jesé ? Ben Arfa ? Le premier est visiblement trop jeune et inexpérimenté aux yeux de son entraineur pour devenir une alternative crédible, le second peine à convaincre et le troisième n'existe même pas dans la rotation. L'absence de Verratti, ménagé, a aussi pesé dans un milieu qui manquait de technique et d'audace. Le PSG du Basque est trop bancal, trop irrégulier pour pouvoir se faire un avis tranché concernant sa réelle valeur. Emery a une montagne de travail devant lui et plein de casse-têtes à résoudre.
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Unai Emery reste pensif alors que son équipe est menée 0-2 par Toulouse

Crédit: AFP

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