LIGUE 1 - Gérard Lopez et Marcelo Bielsa à l'OM ? Crédible, même si on en est encore loin

Le communiqué n'y a rien changé. La propriétaire de l'Olympique de Marseille, Margarita Louis-Dreyfus, qui a démenti lundi soir, via la presse, les informations de France Football annonçant le rachat du club par Gérard Lopez et le retour de Marcelo Bielsa sur le banc, n'a pas réussi à désamorcer la bombe. D'abord parce qu'elle suscite un énorme intérêt du grand public. Mais surtout parce que la rumeur est fondée.

L'homme d'affaires, déjà bien implanté dans le milieu du sport puisqu'il a été président de l'écurie Lotus F1 pendant 5 ans et est à la tête du club de foot luxembourgeois du CS Fola Esch, dispose de fonds solides pour boucler la reprise du club phocéen. Lopez serait prêt, selon plusieurs sources, à investir 400 millions d'euros pour redonner des couleurs à l'institution marseillaise. Et la situation désastreuse des comptes du club n'est, en aucun cas, un frein pour boucler le dossier.

Via Genii Capital, le cabinet dont il est le PDG, Lopez avait, en 2009, investi des sommes colossales, difficilement mesurables, pour créer Lotus F1. L'écurie de Formule 1, dont les pertes se sont accumulées au fil des saisons, jusqu'à atteindre 68 millions d'euros lors de sa dernière année d'existence en 2015 (sans parler des factures de fournisseurs ou de salariés impayées), a finalement été vendue pour une livre symbolique à Renault à la fin de l'année passée. Qu'importe. Elle a permis à Genii Capital de développer ses réseaux et ses liens avec les sponsors. Le rachat de l'OM lui ouvrirait les mêmes perspectives, dans le sport le plus populaire de la planète.

Pour accompagner son projet, Gérard Lopez veut orchestrer le retour de Bielsa. Les contacts entre l'homme d'affaires et El Loco existent, comme l'a confirmé La Provence. Une source proche de l'entraîneur argentin n'a pas démenti l'information et a confié au quotidien régional que Bielsa "veut une revanche" à Marseille. Autour de ce possible come-back, plusieurs éléments interpellent.

Notamment au sujet des fameuses "six recrues" évoquées par FF. Elles sont, très probablement, des exigences du Rosarino pour accompagner son retour. Tant qu'il n'aura pas la certitude que ces joueurs seront bien intégrés à l'effectif de l'OM, l'Argentin ne s'engagera pas. Cette posture correspond exactement à celle qu'il avait adoptée, il y a quelques semaines à peine, avec la Lazio Rome. Alors qu'il s'était engagé contractuellement avec le club italien, El Loco avait démissionné quelques jours plus tard. Aucune signature n'avait été enregistrée par les dirigeants laziales, alors que le coach réclamait "l'embauche d'au moins quatre joueurs (…) dans le but qu'ils puissent participer aux travaux de présaison." Le président du club, Claudio Lotito, n'avait pas tenu ses promesses.

Voilà pourquoi Gérard Lopez n'a pas d'autres choix que de tenir les siennes. Même si sa marge de manœuvre est beaucoup plus restreinte. Lundi, France Football a annoncé une officialisation entre le 28 et le 29 août. Soit deux ou trois jours avant la fermeture définitive du marché des transferts… Tant qu'il n'est pas officiellement le propriétaire de l'OM, Lopez n'a pu que nouer des contacts ou des accords verbaux avec les recrues en question, ou leurs agents. Et ceux-ci risquent fort de profiter de l'urgence de la situation marseillaise pour faire monter les enchères autour de leurs protégés.