Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

A mi-chemin, cette Ligue 1 a décidément mauvaise mine

Martin Mosnier

Mis à jour 20/12/2019 à 12:00 GMT+1

LIGUE 1 - Alors que la phase aller s'achève ce samedi, la première moitié de la saison 2019-2020 a déçu. Dans la lignée d’un exercice peu emballant, ce nouvel opus témoigne du manque d’émotions, de suspense et d’idées d’un championnat de moins en moins exaltant et compétitif.

Moussa Dembélé (Lyon) face à Rennes

Crédit: Getty Images

Ouf ! La phase aller de la Ligue 1 va s’achever ce samedi, et personne ne va la regretter. A l’heure où il ne s’est jamais aussi bien vendu (1,153 milliard d’euros par saison à partir d’août prochain), le championnat de France a rarement semblé aussi pauvre en émotions. Même sans être génial, Paris a déjà semé la concurrence (sept points d’avance avec un match en moins). Vous connaissez la rengaine : sans suspense, pas de frisson. Sans frisson, pas de plaisir. Voilà bien le point central de notre manque d’entrain. Paris marche sur la Ligue 1, personne ne peut le contrarier et la L1, plus déséquilibrée que jamais, devient un terrain d’entrainement pour être le plus costaud possible quand les choses sérieuses débutent pour lui (à savoir le tableau final de la Ligue des champions).
Ce n’est pas nouveau ? Sans doute. La saison passée avait déjà accouché d’un scenario assommant. Et plus personne ne se souvient de l’enthousiasmant exercice 2017/2018 qui dessinait un Big Four (PSG, Monaco, Lyon et Marseille) tractant la Ligue 1 vers le haut avec des affiches vertigineuses. Le vrai problème de notre bon vieux championnat reste son incapacité à faire émerger des concurrents crédibles à un Paris qui se contente de faire le job. Rare (unique ?) éclaircie de ces cinq premiers mois, l’OM d’Andre Villas-Boas, qui ressuscite non pas le Champions Project (ne rêvons pas non plus) mais les ambitions de C1 dans le sillage d’un Dimitri Payet en forme internationale. Andre Villas-Boas a réveillé le grand endormi de la saison passée. Chapeau à lui.
picture

Neymar et Kylian Mbappé (PSG).

Crédit: Getty Images

L’éclaircie Marseille

Les autres ? Lyon, l’élève modèle qui n’a plus achevé un exercice au-delà de la 5e place depuis 1998 (!), enchaîne les crises, Monaco continue de toucher les limites de son modèle. Et les nouveaux ambitieux flanqués de propriétaires fraîchement débarqués dans l’Hexagone ? Nice, 14e, avait meilleure mine quand il vivait plus chichement. Bordeaux a traversé une crise de gouvernance un an seulement après son rachat. Non, les nouveaux propriétaires ne vont pas d’un coup de baguette magique, ou de chéquier illimité, refaire une beauté à la Ligue 1 en construisant des effectifs bodybuildés. C’est un fantasme qui a déjà vécu. Rennes (4e) et Nantes (5e) ? Leur classement actuel est flatteur et cache une irrégularité qui rend illisible et difficilement anticipable leur trajectoire.
Dans ce marasme ambiant, le nouveau projet lillois tire son épingle du jeu en grattant quelques petites merveilles (Osimhen, Renato Sanches) grâce aux génies conjugués de Luis Campos et Christophe Galtier. Mais ces derniers mois ont rappelé une réalité cruelle : briller dans cette toute petite Ligue 1 ne donne aucune garantie quand on se frotte à la grande Europe. Les compétitions internationales ont renvoyé notre championnat à sa réalité du moment : celle d’un nain à l’échelle continentale. Trois victoires en 24 matches pour ses représentants hors PSG : voilà la ridicule force de frappe de la L1 loin de ses frontières. Lille, Rennes et Saint-Etienne sont passés à la trappe sans y avoir vraiment cru, et il a fallu un miracle à l’OL pour s’en sortir.
picture

Patrick Vieira

Crédit: Getty Images

Blessés en pagaille, supporters en colère

Alors que retiendra-t-on des cinq premiers mois de cette saison 2019-2020 ? L’émergence d’une merveille (Eduardo Camavinga), quelques nouvelles têtes qui dépassent (Osimhen, Diallo, Slimani), un retour rafraîchissant (Ben Yedder), un OM retrouvé, un coach emballant (Paulo Sousa). Voilà pour le côté pile. Mais aussi des blessures à la pelle qui ont privé le championnat de ses stars ou de ses promesses à plus ou moins long terme (Mbappé, Neymar, Cavani, Thauvin, Depay, Reine-Adelaïde, Saliba, Atal, Khazri, Gradel), un vilain record de trois coaches débarqués après neuf journées (Printant, Sylvinho, Casanova), un VAR toujours aussi perfectible, des supporters qui se retournent contre leurs joueurs et leur entraineur (Lyon), leur direction (Toulouse, Nantes) ou leur nouveau propriétaire (Bordeaux).
Et surtout peu de souvenirs. Sitôt joué, sitôt oublié. Quel grand moment retenir de ce début d’exercice ? La masterclass de Payet face à Lyon, la tête de Beric dans les dernières minutes d’un derby d’une pauvreté absolue, le récital Mbappé-Icardi face à l’OM. Mais aucun grand match, aucun souvenir à vie. Oui, la Ligue 1 a mauvaise mine, sabotée par un rapport de force déséquilibré, des nouveaux projets sans ambition et des gros bras sans constance. 2020 va-t-il amorcer un nouveau départ ? On l’espère très fort, mais on y croit très peu.
picture

Anthony Lopes face aux supporters

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité