Après sa défaite à Nantes, Lyon doit regarder derrière

Lyon n’est pas sorti de son cauchemar. Il s’agit désormais de savoir si sa défaite à Nantes (2-1), ce vendredi soir, lors de la 32e journée de Ligue 1, fera office de réveil. Car ce troisième revers consécutif toutes compétitions confondues, – série inédite depuis janvier 2017 – a confirmé toutes les inquiétudes que les Gones pouvaient avoir. On savait que l’élimination en demi-finale de Coupe de France et surtout la conférence de presse lunaire qui l’a suivie avaient plombé Bruno Genesio et affecté ses joueurs. On a désormais la certitude qu’elle a largement fissuré le groupe.

Au coup d’envoi, l’entraîneur avait fait des choix forts en laissant les cadres Nabil Fekir, Memphis Depay et Marcelo sur le banc. Et qu’importe s’il s’agissait ou non d’une sanction, comme l’a avancé Canal+, après avoir révélé des altercations impliquant ces trois joueurs ainsi que Ferland Mendy lors de l’entraînement collectif, jeudi. Jean-Michel Aulas, dont la communication est laborieuse depuis plusieurs semaines, a eu beau les démentir au micro du diffuseur, il s’est aussi dit ravi, auprès de BeIN SPORTS, « que les entraînements soient tendus », arguant que ces tensions traduisent une prise de conscience ainsi qu’une volonté de ne rien lâcher.

Rien de tout cela ne transparaît, pourtant, sur le terrain. « On manque un peu de tout, a confié Anthony Lopes au micro de Canal+. La semaine dernière, c’était dur, à la fois physiquement et moralement. Et on prend un nouveau coup de massue ce soir. » La solution n’est donc pas venue des changements opérés par Bruno Genesio, tant sur la disposition tactique que sur les hommes. Il est désormais de plus en plus difficile d’imaginer d’autres leviers pour sauver la fin de saison de l’OL, toujours troisième mais désormais beaucoup plus tourné vers l’arrière, où Saint-Etienne pourrait revenir à trois points, que vers l’avant, où Lille aura quoiqu’il arrive une marge de 5 points sur son premier poursuivant, à l’issue du week-end.

« Il faut rester ensemble, garder le dialogue, travailler », a timidement commenté le coach en conférence de presse. Le technicien rhodanien n’a pas beaucoup d’autres choix que de conserver cette ligne de conduite. Mais le mal est probablement plus profond. « On va se resserrer autour de principes, a assuré Jean-Michel Aulas à Canal+. On a, chaque jour, des joueurs qui lisent un certain nombre d’informations sur le mercato. Mais il faut montrer que la meilleure manière pour rejoindre un grand club, c’est de montrer qu’on est bons. » Comme si certains Gones se voyaient déjà ailleurs, ce qui renforcerait l’idée d’une démobilisation globale.

Visiblement agacé par la situation, le dirigeant rhodanien a déjà sensiblement modifié son discours. Désormais, son « expérience » lui dit « qu’il faut faire pas mal de changements », amorçant un possible grand ménage en fin de saison. Et d’ici là, l’OL va naviguer à vue, puisqu’il n’est toujours pas question de tenter l’électrochoc en se séparant, plus tôt que prévu, de l’entraîneur. « Bruno va finir très fatigué, donc il faudra réfléchir au futur. En fin de saison, on se posera les bonnes questions », a-t-il martelé. Ce qui veut certainement dire qu’il en a déjà les réponses.