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Bilan de la saison - Ligue 1, il était temps que ça se termine

Martin Mosnier

Publié 25/05/2019 à 20:00 GMT+2

LIGUE 1 – Le championnat de France a vécu une saison bien morose. Peu de suspense, des polémiques à la pelle, des projets qui s'écroulent et des stars qui disparaissent : l'exercice 2018/2019 laissera peu de souvenirs.

Max-Alain Gradel (Toulouse FC)

Crédit: Getty Images

Je me suis fait avoir comme un bleu. Dans la foulée d'une saison 2017/2018 enthousiasmante avec des cadors redoutables, une bataille pour le podium haletante et une finale de Ligue Europa pour l'OM, je m'étais mis à y croire. Douze mois plus tard, douche froide. Ce fut une saison de crises, de polémiques. Une saison de couacs, de frustrations. Une saison de déceptions et de drames.
L'an passé, Paris, Monaco, Lyon et Marseille avaient tracté la Ligue 1 vers le haut. Cette année, le Big Four a fait un gros four. Chacun des quatre clubs a piqué sa crise. Trois d'entre eux finiront par changer d'entraîneur au cours de la saison ou à son issue. Trois équipes du top 5 débuteront d'ailleurs le prochain exercice avec un nouveau coach. Soit parce qu'elles ont cédé à la pression des tribunes (OL), soit parce que les dissensions internes étaient trop fortes (ASSE), soit parce qu'il ne pouvait pas en être autrement au regard des résultats (OM). Difficile de construire sur du sable, même si la situation lyonnaise nous inquiète moins que les autres.
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Mario Balotelli (OM) à Strasbourg

Crédit: Getty Images

Lyon, seul projet cohérent derrière Paris

Même l'avenir de Thomas Tuchel, entraîneur de l’incontestable et incontesté champion de France, a été remis en cause. Parfait dans son management et sa gestion de groupe, l’Allemand a fini par avoir chaud aux fesses. La fin de saison en roue libre du PSG n'a pas plaidé en sa faveur, ni en celle de la L1 d'ailleurs. Parce qu'à force de trop écraser la concurrence, Paris a fini la saison en claquettes avec 4 défaites lors de ses 8 derniers matche, fragilisant l'équité de la compétition. Le problème central de ce championnat, qui ne date pas de cette année malheureusement, reste le déséquilibre profond qui plombe la course au titre. Après six journées, Paris avait déjà six points d'avance. Sans suspense, pas de frisson. Sans frisson, peu de plaisir.
La course au podium ne fut pas non plus irrespirable, malgré l'éphémère réveil de l'OM entre février et mars. Cette saison a rappelé que, derrière Paris, seul le projet lyonnais tenait la route. Celui de l'ASM a montré ses immenses limites, le "Champions Project" olympien est mort et enterré. Personne ne sait où va l'ASSE alors que le modèle lillois, comme celui de Monaco, peut accoucher du pire (la saison passée), comme du meilleur (cette année). Et il est bien difficile d'anticiper le pouvoir de nuisance du LOSC sans Nicolas Pépé dont le départ est déjà acté.
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Thomas Tuchel lors de la rencontre entre Reims et le PSG, le 25 mai 2019

Crédit: Getty Images

Stars en berne et hiver maussade

Quel souvenir laissera cette saison ? L'affirmation de Kylian Mbappé, meilleur buteur et joueur incontestable pour la première fois de sa carrière, la virtuosité du LOSC, la fraîcheur nîmoise, quelques samedis soir à Reims, la cohérence de Montpellier et des Verts, l'émergence d'un coach séduisant (Julien Stéphan). Quels grands moments ont marqué l'année ? Le quadruplé en 13 minutes de Mbappé (on y revient) face à Lyon, la tête de Moussa Dembélé dans les arrêts de jeu du derby, le récital d’Angel Di Maria face à l'OM. La claque de Lille face au PSG (5-1) ? Paris était déjà en vacances. C'est peu en 10 mois de compétition d’un championnat rendu illisible par des reports en pagaille et des journées à rallonge.
Il en restera en fond de bouche un goût rance. Parce que les stars (Luiz Gustavo, Balotelli, Payet, Depay, Falcao) n'ont globalement pas tenu leur rang, parce que les champions du monde (Mandanda, Areola, Fekir, Kimpembe, Sidibé, Thauvin, Rami), hormis Mbappé, n'ont jamais vraiment digéré leur été, parce que des icônes (Buffon, Henry) ont chuté de leur piédestal. Et l'arbitrage vidéo, qui devait résoudre bon nombre de polémiques, a rendu les injustices plus cruelles encore. Au milieu de ce tableau très gris, la disparition d'Emiliano Sala a jeté un voile noir sur la saison et plongé le championnat dans un hiver maussade. Non décidément, il était temps que ça se termine. Que la L1 passe à autre chose. Et vite.
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Un supporter rend hommage à Emiliano Sala

Crédit: Getty Images

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