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Reprise OM - Rupture, boulettes, burn-out et embrouilles : Rami, douze mois de chute libre

Martin Mosnier

Mis à jour 01/07/2019 à 17:36 GMT+2

LIGUE 1 - L’OM vient de communiquer la mise à l’écart d’Adil Rami du groupe professionnel. La conclusion de douze mois abominables sur et en dehors du terrain. Pris dans un tourbillon, le champion du monde est en pleine chute libre.

Adil Rami lors des célébrations du titre de champion du monde à Moscou

Crédit: Getty Images

Il est sorti le premier. La médaille autour du coup, une bière à la main. Ce 15 juillet 2018, dans les couloirs du stade Loujniki, Adil Rami a la banane. Alors oui, il n'a pas joué une seule minute mais c'est lui qui vient partager son bonheur avant tout le monde. De très longues minutes. Tout y passe dans un déluge de punchlines. "J'espère avoir contribué à embellir l'image de l'équipe de France, mais en tout cas, je sais que je ne l'ai pas salie" : voilà comment il définit son rôle en Russie. Au fond, peu importe, il est champion du monde pour toujours.
Sans jouer, il vient paradoxalement de toucher le sommet de sa carrière. Tout dans ses paroles, dans son comportement, désigne une fin de cycle. "Je suis fier d’avoir fait mon taf, mais dans deux ans, j'en aurai 35 et il vaut mieux laisser des jeunes en pleine bourre prendre la place", confie-t-il entre deux gorgées à propos de son futur international. "Je peux encore jouer dans le monde professionnel, mais de là à enchaîner les matchs, pas sûr." Pendant un mois, lors du moment le plus important de sa carrière, il ne fut plus footballeur mais génial trait d'union entre les générations, fantastique animateur de vestiaire, parfait coéquipier dans le rôle ingrat du remplaçant.
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Adil Rami à Moscou avec la Coupe du monde

Crédit: Getty Images

Boulettes et "burn-out"

"C'est beaucoup plus dur à vivre pour les remplaçants", nous avait confié en avril dernier Denis Troch, l'ancien coach d'Amiens devenu préparateur mental. "Ils ont le titre mais inconsciemment, il manque quelque chose. Derrière, il y a soit une décompression naturelle soit une dépression parce qu'ils ont atteint leur but et qu'ils ont du mal à se rattacher à quelque chose de plus grand." Un an plus tard, Rami n'a visiblement toujours pas digéré. En douze mois, il a perdu pied en club jusqu'à ce 1er juillet 2019 où il fait l'objet d'une procédure disciplinaire ouverte par l'OM qui l'a écarté de son effectif.
Comment en est-on arrivé là ? La principale raison, c'est qu'il n'a jamais retrouvé son niveau sportif. Il n'est pas le seul dans ce cas et de nombreux champions du monde ont vécu une saison délicate. Dans le cas de Rami, elle fut apocalyptique. Dès son deuxième match face à Rennes, il provoque un grossier penalty. "A 20 centimètres près, sur le penalty je suis en retard. Je n'ai pas à rougir, j'accepte les hauts et les bas", assume-t-il alors. Une semaine plus tard, à Monaco, il plonge : deux énormes boulettes qui coûtent deux buts.
Une déchirure musculaire lui offre un peu de répit mais sa fin d'année reste un calvaire. "Après la Coupe du monde, j'ai fait un burn-out", confie-t-il au Canal Football Club. J'étais aigri.A un moment donné, on reste des humains, on a besoin d’air, de souffler. Il y a eu la Coupe du Monde, mes histoires personnelles tout ça…" Une confession qui ne sera pas du goût de Rudi Garcia.
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Rami (Marseille)

Crédit: Getty Images

Défilé, embrouille et Fort Boyard

Fin octobre, il se brouille ostensiblement avec Dimitri Payet sur la pelouse du Vélodrome lors d'un match de Ligue Europa perdu face à la Lazio (1-3). L'ambiance est lourde autour de l'OM et les critiques se cristallisent sur le défenseur central, très loin de son meilleur niveau. Sa carrière en Bleu, elle, semble s'être définitivement arrêtée un soir de novembre face à l'Uruguay. Pour service rendu à la nation, elle s'est entendue quelques mois encore. Mais il fallait bien finir par se rendre à l'évidence.
Une nouvelle blessure musculaire le prive des premiers matches en 2019 et il perd sa place de titulaire. Boubacar Kamara le remplace avec brio. Il fera trois apparitions sous le maillot de l'OM dans une fin de saison bien triste. Entre le tournage de Fort Boyard et une escale à Monaco pour accompagner Pamela Anderson à un défilé le jour du dernier match de l'OM au Vélodrome, il ne semblait plus donner sa priorité à son club dont il quitte prématurément le gala de charité de fin d'année.

Rupture et contrition

Sa compagne Pamela Anderson officialise leur rupture, porte de graves accusations à son égard sur les réseaux sociaux. L'affaire tourne aigre et Rami fait une nouvelle fois l'actualité loin des terrains. "Je m'en veux énormément, je suis déçu de plein de choses", avouait-il lors de la cérémonie des trophées UNFP. "Je n'ai pas été au niveau. J'ai déçu le club, les supporters. Peu importe ma saison, ce qu'on dit, j'ai pour l'habitude de rebondir : je compte bien péter la baraque à l'OM."
Son club vient de le mettre à l'écart, sa direction a fini par se lasser des écarts de conduite et autres baisses de forme d'un cadre émergeant tout de même à 300 000 euros par mois. Son avenir n'a jamais été aussi sombre. Moscou semble très loin et tout proche à la fois. Rami est tombé de son nuage mais c'est peut-être parce qu'il n'a jamais vraiment digéré le tourbillon russe.
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Adil Rami en compagnie de sa compagne lors d'un défilé à Monaco

Crédit: Getty Images

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