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Un an de Neymar au PSG - Avec Neymar, Paris a surtout découvert l’hystérie

Cyril Morin

Mis à jour 03/08/2018 à 16:25 GMT+2

Il y a un an, Neymar s’engageait pour cinq saisons avec le PSG en devenant au passage le joueur le plus cher de l’histoire à 222 millions d’euros. En attirant dans ses filets une star mondiale, presque plus grande que lui, le PSG a aussi vécu une année pleine de polémiques et de cacophonies engendrées par la seule présence du Brésilien.

Neymar

Crédit: Getty Images

C’était il y a un an mais c’est déjà une éternité. Un an seulement et des millions d’euros. Un an seulement et des centaines de dribbles. Un an seulement et des dizaines de polémiques. Un an seulement pour un être unique : Neymar.
Le 3 août 2017, le transfert du siècle était officialisé par le Paris Saint-Germain. Pour ses rêves continentaux, pas mieux qu’une étoile mondiale. 222 millions pour le transfert, un contrat XXL de 30 millions d’euros annuels et une saga mercato digne d’une série Netflix. Sur le papier, le transfert du Brésilien vers la capitale avait tout d’un blockbuster haletant. Tellement qu’il en deviendrait parfois fatiguant à trop forcer sur les effets spéciaux, les revirements de situation et une communication à visée planétaire.
En signant Neymar, Paris s’est offert une star à la mesure de ses ambitions. Voilà pour la face dorée. Mais le revers de la médaille a presque supplanté le reste : avec Neymar, Paris a découvert l’hystérie. Celle qui entoure tous les grands clubs, du Real Madrid à Manchester United, où le moindre faux-pas est décortiqué dans les grandes largeurs. C’était l’objectif initial du PSG : être enfin considéré comme un golgoth européen.

Une presse monomaniaque...

Sans faire injure au projet QSI et autres joueurs passés par le PSG post 2011, Paris a changé de dimension en l’espace d’un été. Avec les bénéfices d’un tel changement aussi les désagréments. L’hystérie Neymar fut d’abord médiatique. Évidemment. Pour des journalistes habitués au train-train de la Ligue 1 (dont l’auteur de ces lignes), l’astre brésilien a apporté une nouvelle lumière au championnat français. Mais le diamant est tellement brillant qu’il a tendance à aveugler.
En l’espace d’un an, le Brésilien a occupé outre-mesure l’espace médiatique au point de le saturer. Tous ses faits et gestes, ses prises de paroles ou ses posts Instagram ont été relayés et abondamment commentés.
A titre d’exemple, le quotidien L’Equipe l’a affiché à sa Une plus de 40 fois depuis le 3 août dernier, alternant entre performances personnelles, situations de crises où il était impliqué, résultats du PSG et menace du fair-play financier. Histoire de balayer devant sa porte, sur Eurosport.fr, la folie Neymar a été similaire.Une simple recherche avancée sur Google relaye déjà plus de 200 entrées avec le nom du Brésilien dans le titre. Sans forcément que cela soit complet pour être tout à fait transparent.
Comment expliquer une telle intensité de contenus ? Par intérêt économique bien sûr puisque la star Neymar cache toutes les cases d’un blockbuster d’audience. Génial joueur, très bon communicant et profil bling-bling qui divise. On pourrait débattre de l’intérêt de faire "autant" sur le cas Neymar mais ce n’est pas le sujet. Et c’est surtout vite oublier que si la presse a autant couvert le dossier, c’est parce que le grain à moudre était conséquent.

… bien aidée par une star incontrôlable

Dans l’hystérie collective, les responsabilités sont partagées. Il y eut d’abord la volonté, logique, du PSG de mettre sa star sur un piédestal. Présentation XXL devant un Parc acquis à sa cause. Mais il y eut aussi les répercussions. En plaçant son étoile dans de telles conditions, le PSG ne s’est pas protégé des mouvements d’humeur d’un joueur au caractère bien trempé, dont le train de vie se rapproche de celle d’une star hollywoodienne.
Penaltygate avec Cavani, désaccord avec Emery, sifflets et fâcherie face à Dijon, blessure soignée au Brésil… Neymar a fait ce qu’il a voulu ou presque. Parce que, pour la première fois de l’histoire en L1, un joueur à lui seul était plus grand que l’institution dont il défendait les couleurs.
L’entreprise Neymar n’a pas besoin du PSG pour exister. A titre d’exemple, l’entreprise Neymar, c’est 40 millions d’abonnés sur Twitter et près de 101 sur Instagram. Le PSG à coté ? Un nain avec ses 6 millions d’abonnés Twitter et son compte Insta bloqué à 14 millions. Ces chiffres ne disent pas tout mais indique bien à quel point Neymar est plus connu mondialement que l’entité PSG.

Haine attisée

Le point culminant de tout cela ? Sa décision de partir se soigner au Brésil pour se préparer au mieux à la Coupe du monde, laissant les intérêts parisiens de côté. Souvenez-vous, c’est même son père qui avait annoncé la décision du clan Neymar de se faire opérer et avait communiqué la durée de l’indisponibilité de son fils avant que le PSG n’ait eu le temps de dire quoique ce soit. Preuve qu’on n’impose rien à Neymar, surtout quand on est un géant encore en construction.
La conclusion de tout ça ? Une hyperpersonnalisation de la meilleure équipe actuelle dans l’Hexagone. Parler du PSG c’était, in fine, parler de Neymar. Succès comme échecs étaient analysés par son prisme. Et parce que l’équipe la plus puissante de France est forcément celle dont les médias ont plus matière à parler, on n’a vu que lui. La haine anti-PSG de certains, déjà existantes avant l’arrivée du Brésilien, n’a fait que se renforcer et a même dépassé les frontières. N’est-ce pas, Javier Tebas ?
Diviser pour mieux régner. Paris ne pouvait pas faire autrement et a eu raison de tout mettre en œuvre pour attirer Neymar dans la capitale. Diviser, Neymar le fait. Gagner aussi. Régner, ce n’est pas encore le cas. Mais le Brésilien et le PSG ont encore le temps. Après tout, cela ne fait qu’un an. Mais cela ressemble déjà à une éternité.
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