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OM - Le départ de Zubizarreta annonce-t-il celui d'André Villas-Boas ? La crise attendue est là

Cyril Morin

Mis à jour 15/05/2020 à 11:29 GMT+2

LIGUE 1 - Après le départ d’Andoni Zubizarreta, officiel depuis jeudi, et celui, très probable d’André Villas-Boas, l’OM entre dans une crise sportive majeure. En toile de fonds, le nerf de la guerre et cette capacité financière devenue quasiment inexistante à Marseille. Les indices indiquant la crise étaient là depuis longtemps. Mais la saison marseillaise a agi comme des œillères.

André Villas-Boas aux côtés d'Andoni Zubizarreta et Jacques-Henri Eyraud

Crédit: Getty Images

La passion est-elle forcément opposée à la raison ? Si les épreuves du bac de philo n’ont pu se tenir cette année, l’OM aurait sans doute fait un exemple de choix. Car, à Marseille plus qu’ailleurs, la passion domine toujours la raison. Et les deux s’affrontent dans un combat déséquilibré. Surtout quand la flamme est entretenue.
Depuis jeudi soir et le départ officiel d’Andoni Zubizarreta de son poste de directeur sportif de l’OM, la flamme est mourante. Car le départ de l’Espagnol – qui s’accompagne aussi de celui de son bras droit, Albert Valentin - semble annoncer celui, de plus en plus probable, d’André Villas-Boas, l’homme qui n’a cessé de souffler sur les braises pour maintenir le brasero olympien en vie. Et faire croire à toute une cité que le sportif pouvait encore gagner. C’est perdu.
Ce jeudi acte réellement la phase 2 de l’OM, évoquée par le président Jacques-Henri Eyraud il y a quelques semaines : la "pérennité économique", manière polie de dire que cet été, tout le monde est à vendre, ou presque. Entre un déficit abyssal (90M), un train de vie au-dessus de ses moyens et un fair-play financier qui agit en épée de Damoclès, la "raison", en tout cas celle en coulisses, a repris le dessus. Elle n’attendait en réalité que ça.
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Jacques-Henri Eyraud et Andoni Zubizarreta

Crédit: Eurosport

Zubizarreta, "ami" de Villas-Boas mais maillon faible de l’OM

Car, depuis 2018, les signaux envoyés à "Zubi" viraient de plus en plus au rouge. En cause, la fâcheuse habitude à l’OM de mal vendre pour acheter grassement. A son arrivée en 2016, l’Espagnol est décrit comme un bon vivant, apprécié de tous à la Commanderie, manière de dire que son apport au quotidien ne saute pas aux yeux. S’il dit travailler en bonne intelligence avec Rudi Garcia, il cède souvent sur des dossiers qui présentent des risques réels, comme celui de Kevin Strootman en 2018. L'actuel entraîneur de l'OL prend la main sur le mercato et devient de fait, le seul patron sportif à bord. L’OM achète à prix d’or. Mais n’arrive pas à présenter le même tableau dans le sens des départs.
Après la finale en Ligue Europa, seul Franck Zambo Aguissa, exception qui confirme la règle, part de la Canebière contre un très joli chèque (25M). Un coup de maître. Mais le seul de Zubizarreta sur une facette qui tient pourtant à cœur de tout propriétaire d’un club : valoriser au mieux ses actifs. Si l’été dernier a donné lieu à de nombreux départs majeurs (Rami, Luiz Gustavo, Lucas Ocampos ou Clinton N’Jie), il n'a donné aucune bouffée d’air frais à un club endetté qui paye des salaires bien au-dessus de ses moyens.
C’est dans cette logique-là que Paul Aldridge est nommé "conseiller du président" au mois de janvier dernier. Aider le club à mieux vendre ses éléments, en s’ouvrant les portes du marché anglais, si friand de joueurs de Ligue 1. L’aventure de Zubizarreta à l’OM semble alors destinée à mourir. Problème, entre-temps, l’ancien du Barça a réussi un tour de force, un vrai : faire d’André Villas-Boas le nouvel entraîneur de l’OM.
La suite, vous la connaissez. Une saison magnifique, des joueurs regonflés à bloc par le Portugais, un stade qui vibre face aux résultats des siens, une jolie qualification en Coupe d’Europe et… une crise inévitable. Au fond, tout se résume à Zubizarreta : ami du meilleur atout du club (Villas-Boas) mais maillon faible de celui-ci.
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Le départ de Villas-Boas, la suite logique

S’il est facile de revisiter le passé, lire l’avenir l’est beaucoup moins. Surtout à Marseille. On y revient. Parce que la passion peut parfois prendre le dessus sur la raison. André Villas-Boas peut-il décider de rester à l’OM la saison prochaine ? Oui, il peut. Mais la logique irait plutôt à l’encontre de tout ça.
En perdant Valentin et Zubizarreta, avec qui il avait d’ailleurs lié son avenir à de nombreuses reprises, AVB est seul au milieu du marasme marseillais. Seul à incarner, au moins pendant quelques heures, le visage sportif de l’OM. Mais ses mises en garde successives et l’incapacité du club qui se dessine sur le marché des transferts à l’aune d’une Ligue des champions qui pourrait le remettre sur le devant de la scène européenne semblent être des freins trop importants pour tout entraîneur raisonné.
Alors, que reste-t-il de tout ça ? Pour l’instant, un gros sentiment de gâchis. Sportif, car les pertes se situent fatalement dans ce secteur. Et l’impression que le cap est désormais clair à l’OM, que les œillères ont été retirées : cet été, c’est la raison qui aura le pouvoir sur la Canebière.
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