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Avant Lille-Lyon - Burak Yilmaz, ce "roi" qui fait tant de bien aux Dogues

Fabien Esvan

Mis à jour 01/11/2020 à 20:13 GMT+1

LIGUE 1 - C’est le Monsieur Plus de ce LOSC. Figure emblématique du football turc, Burak Yilmaz commence peu à peu à se faire un nom dans l’Hexagone. Prophète en son pays, l’attaquant imprime sa patte dans le collectif de Christophe Galtier. Portrait d’un guerrier pas comme les autres.

Burak Yilmaz lors de sa présentation au LOSC en juillet 2020

Crédit: Getty Images

Arrivé sur la pointe des pieds dans le Nord, Burak Yilmaz est pourtant le Dogue qui fait le plus parler de lui en ce début de saison. Parfaitement intégré dans le collectif de Christophe Galtier, le capitaine de la sélection turque rayonne depuis son arrivée en France.
Recruté pour combler le départ de Loïc Rémy, qui brille lui aussi dans son nouveau championnat - cinq buts en six matches de Süper Lig avec Rizaspor - Yilmaz, baptisé “le Kral” (“le roi”) par les supporters turcs, s’est très vite mis au diapason. Et si ses performances peuvent avoir un goût d’inattendu pour certains, elles n’ont pourtant rien d’un hasard, loin de là.

Caractère bien trempé et parcours du combattant

L’histoire de Yilmaz, c’est surtout celle d’un combat permanent. Personnage phare du football turc, le natif d’Antalya a beaucoup bourlingué depuis ses débuts professionnels, en 2003. Surtout, l’attaquant est connu pour avoir porté les couleurs des trois géants stambouliotes - le Besiktas, Galatasaray et Fenerbahçe, et celles du grand rival de province, Trabzonspor. Un parcours quasi-démentiel qui a contribué à forger son caractère pour Sébastien Frey, ancien international français passé par Bursaspor, entre 2013 et 2015. “Jouer dans les trois gros clubs du pays, ça l'a renforcé à chaque fois. Si les performances n'y sont pas quand tu passes chez l'ennemi, on te pardonne encore moins.”
Cette capacité à faire taire ses détracteurs, Yilmaz en a fait une force. Révélé par Şenol Güneş, aujourd’hui sélectionneur national, l’avant-centre s’est construit un sacré bagage mental tout au long de sa carrière. “Psychologiquement, il faut être très fort pour passer d'un club (stambouliote) à un autre. Il l'a fait et il s'en est très bien sorti à chaque fois’, abonde l’ancien gardien de la Fiorentina.
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Burak Yılmaz Galatasaray

Crédit: Eurosport

Burak, le bonificateur

S’il est connu pour sa générosité et sa capacité à fournir des efforts, Burak Yilmaz n’en demeure pas moins un joueur capable de sublimer un collectif. “En phase de construction, il n'a pas peur de te presser pour venir gêner la relance. C'est un luxe d'avoir un attaquant qui remplit à merveille le rôle de premier défenseur qui déclenche le pressing. En plus, il a un sacré sens du but, la preuve avec le but qu'il a inscrit à Nice, le week-end dernier. C'est un but de vrai attaquant et ils ne sont pas tous capable de mettre des trucs comme ça”, explique le portier. Des qualités qui ont évidemment séduit Galtier, Campos et consorts.
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Burak Yilmaz (Lille) contre Nice - Ligue 1

Crédit: Getty Images

C’est une arme d’avoir ce genre de joueur
Joueur de devoir, l’avant-centre s’est toujours appuyé sur de grosses qualités athlétiques. Des aptitudes qui ont marqué Sébastien Frey. “À l'époque, à Galatasaray, il jouait avec Drogba, Sneijder et Felipe Melo. C'était un peu lui qui faisait le ‘sale travail’ et ça marchait très bien. Même quand on lui envoie le ballon loin devant, il va se battre pour essayer de le récupérer. Il va garder le ballon pour faire remonter son équipe. (...) C'est une arme d'avoir ce genre de joueur.”
Athlétique, monstre psychologique, Burak Yilmaz s’est parfaitement fondu dans le dispositif de Christophe Galtier. “C'est un réel buteur, il est souvent très bien placé et très froid devant le but”, avait apprécié le technicien nordiste, en conférence de presse, la semaine dernière. Son jeu en mouvement, sa touche de balle et ses déplacements permanents font des ravages et lui ont déjà permis d’inscrire quatre buts et de délivrer une passe décisive en huit matches de Ligue 1.

Partout, tout le temps ; Yilmaz ou l’éloge du leadership

C’est cette étiquette de leader qui a séduit les dirigeants du LOSC, surtout Luis Campos. En quête d’un attaquant d’expérience pour compenser le départ libre de Loïc Rémy, le directeur sportif lillois a très vite jeté son dévolu sur le joueur. Pour le plus grand plaisir de son entraîneur, Christophe Galtier. “Après le départ de Loïc (Rémy), on a dit avec Luis qu’on voulait un attaquant expérimenté pour encadrer les autres joueurs offensifs (…) C’était un profil dont nous avions besoin. Il est regardé par les jeunes joueurs et, à l’image d’un José (Fonte), d’un Benjamin (André), d’un Jérémy (Pied), il montre l’exemple tous les jours”, avait notamment évoqué l’ancien entraîneur des Verts, en conférence de presse. Une vision partagée par le président Gérard Lopez au moment de la présentation du joueur. ”On avait besoin de cette sagesse, de ce calme et de cette expérience.”
Icône d’un peuple, surveillé de toutes parts, proche du président Erdogan, Burak Yilmaz est conscient des responsabilités qu’il endosse. Et pas que sur le terrain. “En Turquie, il est très respecté. Il a pris une position très forte auprès du peuple le turc et il a acquis beaucoup de respect”, raconte Sébastien Frey.
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Burak Yilmaz buteur contre la France, en éliminatoires de l'Euro 2020

Crédit: Getty Images

Le facteur X pour faire briller Yazıcı et les autres

Car s’il est un leader charismatique et s’est rapidement imposé comme l’un des piliers du vestiaire lillois, Burak Yilmaz est surtout un exemple et un élément clef pour accompagner le développement et l’éclosion des jeunes. Et la meilleure illustration de cette influence reste le retour au premier plan de Yusuf Yazıcı.
Débarqué dans le nord pour 16,5 millions d’euros l’été dernier, le jeune espoir semble revivre après une première saison très compliquée. L'arrivée de Burak Yilmaz, qu’il a connu pendant deux saisons à Trabzon entre 2017 et 2019, y est forcément pour quelque chose. Les deux joueurs se connaissent bien depuis leur aventure commune avec le club bordo-mavi. “L'arrivée de Burak à Lille, ça lui fait vraiment beaucoup de bien. Ils sont vraiment très proches et très solidaires entre eux”, explique l’ancien gardien de l'Inter Milan, évoquant aussi la complicité avec Zeki Celik, le latéral droit, arrivé à Lille en 2018.
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Burak Yilmaz félicité par ses coéquipiers après son but face à Strasbourg, en septembre 2020

Crédit: Getty Images

Oui, l’homme fort de l’attaque du LOSC, c’est lui. A 35 ans, Burak Yilmaz est toujours aussi fringant et affûté dans le jeu. Et pour Sébastien Frey, cela n’a rien de surprenant. “Il fait partie de ces joueurs comme Ibrahimovic, Ribéry ou Quagliarella qui sont des passionnés de ballon et qui ont encore envie de jouer. Ce sont des joueurs qui ont encore faim et qui ont envie de prendre du plaisir. Dans le foot actuel, l'âge ne compte même plus”.
Alors que Jonathan David, recrue la plus chère de l’histoire du club, est à la peine en ce début de saison, les Dogues peuvent s’appuyer sur leur soldat. S’il a tout prouvé au pays, Burak Yilmaz démontre encore une fois qu’il faudra compter sur lui. Comme une évidence, comme à chaque fois.
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