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Ligue 1 - Offres insuffisantes et spectre de la relégation : pour Bordeaux, il y a plus que jamais urgence

Raphaël Brosse

Mis à jour 21/06/2021 à 15:21 GMT+2

LIGUE 1 - Placés sous la protection du tribunal de commerce depuis fin avril, les Girondins de Bordeaux n’ont, pour l’heure, toujours pas trouvé de repreneur. Le temps presse et les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir du club au scapulaire. On fait le point sur la situation de ce monument en péril.

FC Girondins de Bordeaux / Ligue 1

Crédit: Getty Images

Cela fait bientôt deux mois que les Girondins de Bordeaux sont sous respirateur artificiel. Le 22 avril, King Street, son actionnaire américain, annonçait se désengager du club, aussitôt placé sous la protection du tribunal de commerce. Si les joueurs de Jean-Louis Gasset ont, tant bien que mal, assuré le maintien sur le terrain, c’est dans la coulisse que la partie se poursuit désormais. Et tout s’est accéléré ces derniers jours. Voici ce qu’il faut savoir, à l’aube d’une semaine à hauts risques.

Quels sont les candidats au rachat ?

La banque Rothschild a été mandatée pour gérer la cession du FCGB. Entre d’autres termes, l’établissement a étudié les dossiers des candidats au rachat du club. Après un premier tri, elle en a retenu quatre début juin, comme l’avait relaté 20 Minutes. Parmi eux figurent notamment deux noms bien connus des suiveurs du football français : Didier Quillot et Gérard Lopez.
L’ancien directeur général de la LFP s’appuie sur des investisseurs français et anglo-saxons. L’ex-président lillois, lui, est soutenu par un fonds prêteur américain. Il s’est également associé à l’homme d’affaires Pascal Rigo et à des entrepreneurs locaux. Cet attelage, dont la fusion a été actée jeudi, bénéficie des faveurs du maire de la ville, Pierre Hurmic.
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Gérard Lopez

Crédit: Getty Images

Une offre a-t-elle été retenue ?

Toujours pas, et c’est bien là le problème. Selon L’Équipe, trois repreneurs potentiels ont transmis une première offre lundi. Ils avaient jusqu’à jeudi, 14h, pour éventuellement l’affiner. Ce que personne n’a fait, à en croire un communiqué publié par les Girondins quelques heures après la deadline : "Si le Club a bien pris connaissance des déclarations des différents candidats dans la presse, il tient néanmoins à préciser qu’aucune nouvelle offre de reprise ferme et financée n’a, pour le moment, été transmise par ces candidats."
Surtout, les trois prétendants n’ont pas apporté de garanties suffisantes "sur leurs capacités de financement, critère indispensable pour assumer les besoins opérationnels du club et satisfaire aux exigences posées par la DNCG." Le quotidien sportif précise que Quillot, qui a exigé - sans doute en vain - que King Street remette les capitaux à zéro d’ici au 30 juin, ne devrait pas revoir son offre à la hausse.

Que risque-t-il de se passer dans les prochains jours ?

Le début de semaine s’annonce déterminant pour l’avenir du club au scapulaire, fondé en 1881 et vainqueur à six reprises du championnat de France. Vendredi, les dirigeants bordelais ont publié un autre communiqué, en forme d’ultimatum : "Afin de préserver l’avenir et son statut professionnel, le club n’a d’autre choix désormais que d’envisager l’éventualité d’une procédure de redressement judiciaire." Une éventualité qui deviendra réalité si aucune offre jugée satisfaisante n’est formulée avant mardi.
Dans ce cas, le principal bailleur du club aquitain, Fortress, serait très certainement contraint de faire une croix sur le remboursement des sommes qui lui sont dues (38 millions d’euros de dettes, plus 3,705 millions d’euros d’intérêts annuels). Les candidats toujours intéressés devraient, eux, déposer leurs offres directement auprès du Tribunal. Il s’agira d’identifier un repreneur capable de prendre en charge les actifs (contrats des joueurs, etc.) et de présenter un plan de poursuite d’activité.
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Bordeaux peut-il faire faillite ? "Le risque est là..."

Les Girondins peuvent-ils vraiment tomber en L2… voire plus bas ?

En octobre et décembre 2020, alors que les écuries professionnelles faisaient - déjà - face à de grandes difficultés économiques, la FFF et le conseil d’administration de la LFP ont voté une mesure exceptionnelle. Grâce à celle-ci, les règlements mentionnent qu’un club "qui bénéficierait d’un plan de sauvegarde ou d’un plan de cession homologué par le Tribunal" peut rester dans le championnat auquel il appartient. À condition que ce plan soit validé avant la reprise dudit championnat.
Le texte précise toutefois que le dernier mot revient à la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion). Le gendarme financier du football français peut donc ainsi décider de rétrograder les Marine et Blanc si toutes les conditions ne sont pas réunies et si, par exemple, la gestion du passif sportif par le repreneur n’est pas garantie.
Par ailleurs, comme la procédure permettant de valider une reprise est, à compter de la première audience, de trois semaines minimum d’après Sud-Ouest, il n’y a pas de temps à perdre. En effet, il faut absolument que le verdict soit rendu avant le 24 juillet, date du début de la saison de Ligue 2. Car si le plan de cession n’aboutit pas dans les délais, Bordeaux perdra son statut professionnel et chutera en N3, où se trouve actuellement son équipe réserve. Un scénario catastrophe que les dirigeants veulent à tout prix éviter.
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Frédéric Longuépée.

Crédit: Getty Images

Pourquoi Toulouse et Lyon suivent-ils ce dossier de près ?

Le malheur des Girondins pourrait bien faire le bonheur de leurs "voisins" garonnais. Troisième de Ligue 2 puis défait en barrage par Nantes fin mai (1-2, 1-0), Toulouse a raté de peu l’accession à l’élite. En cas de rétrogradation du FCGB, c’est donc le TFC qui récupérerait la place laissée vacante en Ligue 1. Chez les Violets, le mercato semble au point mort et Patrice Garande, qui a été licencié, n’a toujours pas de successeur sur le banc. Damien Comolli attend-il d’être fixé sur le championnat dans lequel jouera sa formation l’an prochain avant de passer à la vitesse supérieure ? Ça en a tout l’air.
Mais la situation de Bordeaux interpelle aussi en L1. Si la procédure de redressement judiciaire est menée à bien et que la DNCG donne son feu vert, le club pourrait conserver sa place dans l’élite tout en voyant ses dettes être effacées. L’Équipe révèle qu'un tel dénouement serait très mal perçu par les dirigeants de Lyon, qui ont dû contracter des emprunts et se sont donc endettés pour faire face à la crise du Covid-19. Les Aquitains sont encore dans le brouillard total. Et leur destinée aura, quoi qu’il advienne, des répercussions qui dépasseront les frontières de la Gironde.
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Yacine Adli (Girondins de Bordeaux), a conscience des difficultés de son club

Crédit: Getty Images

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