Breel Embolo : Portrait de la nouvelle recrue de l'ASM avant Monaco-Lens (Ligue 1)

"Je suis content de lui mais il a encore beaucoup (de choses) à améliorer". Pour son entraîneur Philippe Clement, Breel Embolo a bien débuté avec Monaco mais l'attaquant international suisse, arrivé cet été, doit faire mieux samedi contre Lens (17h). Ses entrées remarquées contre Strasbourg et Eindhoven, son combat réussi, seul contre l'arrière-garde rennaise samedi dernier (1-1) alors que son équipe évoluait à dix et que son entraîneur avait décidé de sortir Wissam Ben Yedder, ont mis l'athlétique (1,87 m) attaquant en lumière. Pendant ce temps, Kevin Volland et Takimu Minamino étaient sur le banc.

"Je ne vais pas mentir, voir sortir Wissam m'a mis beaucoup de pression, avait-il expliqué après le match. Cela m'a touché et fait mal parce qu'on avait besoin de lui. Mais on a continué à pousser. Cela montre l'état d'esprit, la qualité physique, le mental de notre groupe. Si on continue, une grosse saison nous attend." Recruté pour 12,5 millions d'euros en provenance de Mönchengladbach, l'international suisse (56 sélections) de 25 ans "est le complément parfait des trois autres attaquants, Myron (Boadu), Wissam et Kevin", assure le directeur sportif Paul Mitchell. "Il est une option différente, une belle arme : robuste et fort, capable de garder le ballon", poursuit-il.

Son coéquipier Youssouf Fofana, suspendu samedi contre Lens, acquiesce : "Quand je suis arrivé, il y avait Slimani, point de fixation pour Wissam. Ça fait plaisir de retrouver un joueur de ce type-là. Je ne dis pas que c'est un 'poteau' (un joueur peu mobile). Il est capable d'aller devant le but. Mais il sait qu'il excelle dans ce rôle-là. Je pense qu'il sait qu'il est venu pour ça." Pour vraiment exceller, Breel Embolo doit être à son top physiquement. Arrivé tardivement, il rattrape progressivement ses manques. "Il savait qu'il devait se mettre au niveau physique par rapport à nos axes de travail et l'a rapidement intégré", confie Fofana.

"C'est un travailleur, reconnaît Philippe Clement. Son état physique s'est amélioré ces dernières semaines. Je suis content de son investissement. Mais Breel a encore beaucoup à améliorer. Certains points particuliers dont on parle ensemble mais aussi ses statistiques : il doit être plus déterminant, marquer plus et faire plus de passes décisives." Il est des joueurs pour lesquels Philippe Clement sait qu'il doit être vigilant pour qu'ils ne se reposent pas sur leurs lauriers. C'est le cas de Breel Embolo. "J'ai le sentiment qu'il faut le pousser, analyse-t-il. Mais jusqu'à présent, ça n'a pas été nécessaire. Il a fait plus de bonnes choses depuis son arrivée que sur ses derniers mois à Mönchengladbach. Il reste très ambitieux."

Breel Embolo, dont la progression a souvent été ralentie par les blessures, "qui font partie de mon chemin", dit-il, a la Coupe du monde avec la "Nati" en ligne de mire. Il suit donc à la lettre le programme des staffs technique, médical et de la performance d'un club qui a très vite adopté ce polyglotte. "Il parle français, anglais, allemand et s'est mis tout le monde dans la poche, sourit Fofana. Humainement c'est un très bon gars. Il s'est vite adapté." "Il est ouvert avec ses coéquipiers et apprécié dans les vestiaires", enchaîne Philippe Clement.

Eliot Matazo lui a même cédé son N.36. Breel Embolo, qui se définit comme "très calme", en a été touché. Mais malgré son bon début de saison, le Suisse n'est pas certain de débuter samedi contre Lens. La concurrence sera saine mais forte cette saison. "C'est (cette concurrence) qui m'a fait venir ici, rétorque-t-il. J'ai de très belles années devant moi. Travailler avec des joueurs de qualité est inspirant. On a un super groupe, une grande équipe avec beaucoup de bons joueurs." Reste désormais à Breel Embolo et Monaco de renouer avec la victoire contre Lens pour valider les promesses entrevues.