John Textor (OL) : "On va garder et soutenir Laurent Blanc"

ParCyril Morin

Mis à jour 09/05/2023 à 21:59 GMT+2

Au lendemain du départ de Jean-Michel Aulas de son poste de président, John Textor s'est présenté ce mardi face à la presse pour répondre, longuement, aux questions des journalistes. Après avoir remercié publiquement JMA, dévoilant au passage qu'il resterait impliqué, l'Américain a confirmé que Laurent Blanc serait l'entraîneur l'an prochain. Soutenu par une politique moderne sur le mercato.

Une opération déminage combinée à une tentative de séduction. Ce mercredi, au lendemain de l'éviction de Jean-Michel Aulas de son poste de président de l'OL, John Textor s'est invité en conférence de presse pour une session de questions/réponses quant à l'avenir du club lyonnais. D'abord affublé d'un K-Way aux couleurs du club, l'Américain a fini par endosser son costume de président directeur général du club pour évoquer les contours de son projet dans les semaines à venir. Morceaux choisis.

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Le départ d'Aulas, une volonté "d'envisager l'avenir"

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Les premières réponses furent évidemment autour du départ en forme de séisme de Jean-Michel Aulas du poste qu'il occupait depuis 36 ans. "Je tenais à remercier Jean-Michel de m'avoir invité dans ce club, a-t-il d'abord retracé. Le processus a débuté il y a plusieurs années déjà. Je suis ravi d'avoir été choisi par Jean-Michel. Il fallait son accord. Je remercie Jean-Michel de m'avoir invité avec mes idées".

A ses yeux, le départ d'Aulas était devenu une nécessité pour éviter de "répéter les mêmes erreurs". Pour autant, il a voulu démentir un état de tension : "Jean-Michel et moi-même avons toujours une très bonne relation, on a toujours très bien communiqué. Il ne faut pas exagérer les tensions. Jean-Michel a pensé que c'était le moment d'envisager l'avenir."

A ses yeux, JMA restera impliqué, d'une autre manière, dans l'avenir de l'OL. "Dire qu'on arrête de travailler ensemble, ce n’est pas la façon dont je vois les choses, a encore développé Textor. Jean-Michel croit dans ce projet et dans ce qu'on fait. Il a choisi de conserver ses actions, de continuer à siéger au board, avec deux sièges. Il va continuer à faire des déplacements avec l'équipe, à assister aux matches, à être très présent avec l'équipe. […] Il sera plus présent que moi à l'avenir. Il vit ici alors que je suis en Floride. J'espère pouvoir continuer à compter sur lui. On n'arrête pas de collaborer, simplement on prend le leadership dans les décisions, tout en ayant ses conseils et son expérience sur des décisions à venir".

Laurent Blanc conforté

Si Jean-Michel Aulas est parti, quid des autres figures identifiées au club actuellement ? Concernant Laurent Blanc, Textor a tenu à être clair. "Nous allons ajouter des ressources au département foot, a-t-il expliqué. On ne va pas ajouter de manager général. On va garder et soutenir Laurent Blanc. Je pense que notre coach mérite beaucoup de ressources et notre soutien cet été. Ce club a bien fonctionné sur les quinze derniers matches, il faut continuer à ajouter de la qualité, de l'expérience. (...) Nous devons recruter et donner les outils nécessaires à ce coach".

Relancé sur un soutien de façade de sa part, Textor a longuement disserté sur l'exemple Botafogo, où Luis Castro fut longtemps dans l'œil du cyclone. L'Américain avait pris le pari d'insister avec lui, à raison. "Quand je dis que je le soutiens, je le soutiens, a-t-il ainsi insisté. […] Rien ne me dit que ce coach devrait être sous pression. Au contraire, je veux ajouter du scouting, je veux plus de ressources autour de l'équipe, je veux lui offrir l'expérience qu'il a réclamée, il a fait des demandes très spécifiques en janvier, qui n'ont pas été soutenues". Pour clore le débat, il a simplement glissé cette phrase : "Laurent Blanc n'est pas à mon agenda, autrement que pour un dîner ce mercredi".

Relancé sur l'avenir de Vincent Ponsot et Bruno Cheyrou au sein du club, en revanche, aucune réponse précise. L'Américain a préféré répéter à plusieurs reprises le changement de méthodologie qu'il imagine pour le club.

Laurent Blanc en conférence de presse

Crédit: Getty Images

La révolution scouting se précise

Le gros du message de Textor fut ainsi dédié à la modification profonde des méthodes de travail dans le recrutement. Là où l'OL a parfois semblé en retard dans le grand virage introduit par le scouting, l'Américain veut redonner toute ses lettres de noblesse au recrutement lyonnais.

"Mon sentiment c'est qu'on voulait investir de manière très importante dans le scouting, qu'on voulait augmenter de manière significative le nombre de nos scouts, sur les bords des terrains chaque semaine, a-t-il détaillé, en différence avec la vision de JMA sur le sujet. On veut être très efficace sur tous ces paramètres-là, en s'appuyant sur la DATA pour améliorer nos performances. Ce qui permet de prendre des décisions beaucoup plus rationnelles concernant ce secteur. […] A mes yeux, on est sous-développé dans ce secteur".

• A relire : Scouting et cellule de recrutement : Aulas, le contresens de l'histoire

"Sur le court terme, on doit être prêt pour cet été. La folie, c'est de faire les mêmes choses à répétition et d'attendre un résultat différent. On ne sera pas meilleur si on ne fait pas les choses différemment. C'est le moment de faire les choses différemment, a-t-il ajouté avant de glisser une phrase qui peut mettre l'eau à la bouche de certains supporters. […] On veut la meilleure fenêtre de transferts qu'on n'a jamais eue".

Quant aux objectifs sportifs, ils sont simples : retrouver la C1 dès la saison prochaine. "Ça doit être le but chaque saison, a-t-il glissé. Dire qu'on est meilleur l'an prochain, c'est n'est pas suffisant avec toutes nos ressources, entre l'académie, le capital… Aller en C1 en prochain, ça doit être l'objectif. Sur les 13-14 derniers matches, pourquoi on ne fait pas ça à tous les matches ? On doit être suffisamment fort pour ne pas lâcher les matches qu'on a lâchés. Si on n’est pas en C1 l'an prochain, ça sera un échec non ?".

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